Les habitudes ont la vie dure au ministère de la culture. Après l’échec de la première tentative de partage controversé d’une partie du fonds d’aide aux artistes intentée par une officine logée au ministère de la culture, les artistes nigériens ont découvert avec stupeur dans le même ministère, un autre cou tordu que certains agents dudit ministère veulent faire passer comme lettre à la poste.
Le jeudi 30 août dernier, un comité chargé de la répartition du fonds d’appui aux artistes, a convoqué les artistes nigériens pour livrer à ces derniers la proposition de partage, à laquelle les membres sont parvenus, alors même que le comité national chargé d’accomplir cette tâche n’est pas connu par les véritables acteurs. En dépit de cela, un arrêté portant création du fameux comité national a été pris par le ministre Kounou Hassane, mais qui n’a pas fait l’objet de large publication, comme l’exige la loi. Selon nos sources, les principaux bénéficiaires de ce fonds d’aide aux artistes, sont en majorité encartés au parti Zaman Lahiya, formation politique du ministre Kounou, ainsi que ceux d’autres partis alliés au régime en place. Une telle répartition fait déjà grincer les dents dans la famille des artistes, qui attendent la réaction du ministre face à ce nouveau scandale. En prenant part à cette réunion, beaucoup d’artistes ne s’attendaient pas à la publication des listes des bénéficiaires de ce fonds, du fait qu’il y a une question, à savoir la composition du comité nationale chargé de faire la répartition restée en suspens. A leur grande surprise, ils vont s’entendre dire que les 30 millions sont déjà distribués à la demande du Secrétaire Général et du directeur de la culture, respectivement, président et vice-président du comité chargé de la répartition. L’immense majorité des artistes n’a découvert ledit arrêté, qui datait pourtant de 24 août 2012, que lors de cette réunion. Les plus chanceux ont entendu parler de cet arrêté la veille. C’est le cas du secrétaire général de la Fédération nationale des associations artistiques et culturelles (Fnaac), qui a découvert séance tenante ledit arrêté, à l’instar de ses collègues. Un autre détail qu’il faut apporter c’est que la plupart des membres qui avaient pris part à la répartition de ce fonds dans le cadre de comité, n’ont pas été dument mandatés par leurs structures. Beaucoup d’entre eux ont été proposés et informés par téléphone par le secrétaire général du ministère de la culture, qui piaffait d’impatience de voir la fin de cette répartition.
Article publié le Tuesday, September 11, 2012