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Cameroun

Banques camerounaises : les fonds propres manquent le plus

 Léopold Chendjou Source : Rapport Cobac


Le gendarme du système bancaire de l'Afrique centrale juge dans un récent rapport satisfaisant la situation monétaire des banques camerounaises.

En dépit de quelques évolutions défavorables, la situation d'ensemble du système bancaire camerounais apparaît satisfaisante. C'est la principale conclusion de la commission bancaire d'Afrique centrale (Cobac) dans son rapport du dernier trimestre 2004, sur la situation financière des dix banques en activité au Cameroun. Ce document dresse la situation monétaire du système bancaire camerounais.

 Selon ce rapport, à la fin du mois de septembre 2004, le nombre de banques présentant une situation financière excellente, ou bonne est identique à celui observé en fin juin 2004. On compte une banque de plus parmi les banques présentant une situation fragile, et tout comme au trimestre précédent une banque figure dans la zone critique. Le rapport reste muet sur les noms de ces brebis galeuses. Pour des raisons évidentes.

En somme, une banque présente une situation financière solide (cote 1), 7 banques sont classées en cote 2 (bonne situation financière), une banque figure en cote 3 (situation financière fragile), et la situation d'une seule banque est jugée critique selon le système de cotation Sysco de la commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac).

Bilan chiffré

Dans les détails, le rapport note pour ce qui est du bilan de ces banques, que d'une manière générale, son total agrégé s'établit à 1367 milliards de fcfa, en progression de 0,6% depuis le mois de juin 2004. Les dépôts collectés sont en nette augmentation et s'élèvent à 1228 milliards. Les crédits bruts à la clientèle sont de 862 milliards, en expansion respectivement de 0,5 % et de 5,7 % par rapport au trimestre précédent et à septembre 2003.

Les créances en souffrance s'élèvent à 120 milliards et représentent 13,9% et 14,6% respectivement trois et douze mois auparavant des crédits bruts. Sur ce point, le rapport note que la qualité apparente du portefeuille de ces établissements s'est améliorée par rapport à la situation qui prévalait à la fin du mois de septembre 2003. Bien plus, les banques dégagent un déficit des capitaux permanents de 50 milliards par rapport aux valeurs immobilisées.

Pour ce qui est des opérations avec la clientèle, les ressources à vue ont enregistré des augmentations de 2,2 % au cours du dernier trimestre écoulé et de 9,1 % par rapport à septembre 2003. Constituées des comptes à terme et des comptes de dépôts à régime spécial, les ressources à terme collectées auprès de la clientèle s'établissent à 293 milliards. Toutefois, le rapport note un fléchissement des dépôts des administrations publiques qui s'élèvent à 129 milliards soit 10,5 % du total des dépôts contre 11,6 % le trimestre précédent et 13,3 % en septembre 2003.

Les dépots des entreprises publiques se fixent à 66 milliards, soit 5,4% des dépôts collectés. Au niveau des crédits distribués, le rapport de la Cobac note une augmentation de 1,1 % pour ce qui es des administrations publiques, et une baisse de 9,2% pour les entreprises publiques.

Normes prudentielles

Les ressources de trésorerie se fixent à 79 milliards contre 66 milliards et 65 milliards respectivement trois et douze mois auparavant. Elles sont constituées de ressources à terme (55,0 %) et de ressources à vue (44,6 %)

Au plan des normes prudentielles, le rapport note que seulement 3 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l'ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat. En outre, les normes prudentielles respectées par le plus grand nombre d'établissements sont celles se rapportant au rapport de liquidité à la couverture des risques par les fonds propres nets et à la représentation du capital minimum. La norme relative à la limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à l'égard de laquelle on observe le plus grand nombre de banques en infraction.

Si ce rapport a le mérite de mettre à la disposition du grand public où toute autre personne intéressée des chiffres et des données fiables sur les banques en activité au Cameroun, reste que le principal reproche qui peut lui être fait est celui de garder secret la situation dans chaque banque dont aucune n'est nommément citée. Bien d'opérateurs aimeraient savoir quelle est finalement la banque camerounaise dont la situation financière est jugée très critique par le rapport.


Article publié le Monday, January 10, 2005