Le ministre de l’Agriculture, Agatham Ag Alhassane, s’est rendu mercredi à Bougouba, un village situé à 37 kilomètres de Ouéléssébougou dans la zone d’intervention de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN).
Dans ce village habité en majorité par des Doumbia, Adama Doumbia est le plus gros producteur. Le directeur général de l’OHVN, Issa Djiré, confirme que le paysan maintient depuis plus d’une dizaine d’années son rendement record sur toutes les cultures. Bon an, mal an, Adama Doumbia produit ainsi à l’hectare de 2 à 3 tonnes de coton graine, 7 à 8 tonnes de maïs, 4 à 6 tonnes de Nerica. Cette année, il a semé 18 hectares de coton contre 6 l’année dernière, 10 hectares de maïs contre 14 l’année passée, 2 hectares d’arachide et la même superficie en soja.
Il dispose de 7 charrues et d’une dizaine de paires de bœufs, de deux semoirs et d’autant de motoculteurs. Il souhaite acquérir des tracteurs pour améliorer ses performances. C’est dans le champ de ce paysan modèle que la délégation ministérielle a entamé sa visite. Adama Doumbia explique qu’il a considérablement agrandi ses superficies cultivées pour suivre l’engagement fait par les paysans au président de la République, de produire 500 000 tonnes de coton graine à l’issue de la campagne agricole 2011/2012.
L’année dernière, Adama Doumbia avait récolté deux tonnes de coton à l’hectare. Ce rendement est considéré comme une performance remarquable car la moyenne de production est d’environ une tonne à l’hectare dans les différentes zones de production cotonnière. Au terme de la campagne passée, Adama Doumbia avait récolté plus de 700 sacs de maïs à l’hectare sur les 14 hectares semés. Pas étonnant donc que jusqu’aujourd’hui, il dispose d’un important stock de maïs dans ses magasins. Le ministre a félicité le paysan modèle et l’a encouragé à améliorer ses performances. Famoussa Doumbia, du même village de Bougouba, est un paysan semencier.
Il a semé cette année 5 hectares de maïs de la variété « Sotubaka », 3 hectares de mil et 4,5 de sorgho. Famoussa Doumbia indique avoir semé ses parcelles de maïs semencier en collaboration avec la société privée semencière Faso Kaba avec laquelle il a passé un contrat de vente. La campagne passée, il avait récolté 3 tonnes de maïs qu’il a cédées à 600 000 Fcfa Faso Kaba. Agatham Ag Alhassane a exhorté les paysans à veiller à la bonne gestion des opérations post-récoltes notamment les conditions de stockage, le battage ou l’égrenage des céréales.
Il a recommandé aux producteurs de coton de veiller à conserver le classement de leur coton en évitant toute manipulation qui puisse altérer sa qualité. Le ministre de l’Agriculture a souligné l’existence actuelle dans notre pays d’unités de transformation de céréales qui ont besoin de matières propres, donc exemptes de toutes impuretés. Les paysans doivent saisir les opportunités de transformation et de commercialisation des céréales. Le ministre a déploré, par exemple, le fait qu’une unité de transformation de céréales n’a pu honorer une commande de 1500 tonnes de semoules de maïs que le PAM avait commandé pour l’expédier dans certains pays de la Corne de l’Afrique qui souffrent de famine.
La matière première livrée à l’unité contenait un taux d’impuretés qui la rendait impropre à la transformation, donc à la commercialisation et à la consommation. Au terme de la visite, le ministre de l’Agriculture s’est dit confiant pour une bonne campagne agricole. L’état végétatif des cultures est satisfaisant, même si celles-ci avaient momentanément un peu souffert du déficit pluviométrique. Le directeur général de l’OHVN, Issa Djiré est, lui aussi, confiant dans l’issue de l’hivernage. Il est convaincu que les prévisions de production estimées à 20 000 tonnes de coton graine en zones OHVN, seront réalisées. Il faut dire que les prévisions de superficies emblavées ont été dépassées. Elles sont passées de 19 000 à 20 600 hectares.
Moriba Coulibaly
Article publié le Sunday, August 14, 2011