Les membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) ont poursuivi ce vendredi leurs travaux dans la salle de conférences de Ouaga 2000. Au menu des échanges, la redistribution des pouvoirs dans un système semi parlementaire, démocratiquement plus viable.
Le CCRP a opté pour le maintien du système semi parlementaire ou semi présidentiel actuel avec toutefois un meilleur équilibrage des attributions entre par exemple les pouvoirs exécutif et parlementaire, et au sein du pouvoir exécutif entre le Président du Faso et le Premier ministre. Certes, pour l’instant ce ne sont que des propositions, étant entendu que ce sont les assises nationales qui décideront des réformes finales. Mais, si ces propositions venaient à être effectivement adoptées, elles apporteraient des changements notables dans la vie politique et le fonctionnement des institutions du pays.
Dans cette perspective, l’Assemblée nationale devrait voir ses pouvoirs renforcés, particulièrement en ce qui concerne le contrôle de l’action gouvernementale. Ainsi, le Parlement pourrait être consulté non seulement pour la nomination du chef du gouvernement, mais aussi sur son programme. Selon Larba Yarga, Maître assistant de droit public à l’université de Ouagadougou et membre du CCRP, le contrôle du processus de désignation du Premier ministre se ferait avant ou après sa nomination par le Président du Faso, ou même dans les deux cas, rien n’étant encore définitivement arrêté.
En outre, à en croire Seydou Ouédraogo dit Naba Koutou, un autre membre du CCRP interrogé à l’issue des travaux du CCRP d’hier, les députés auraient également leur mot à dire sur la nomination de personnalités à de hautes fonctions. A ce niveau, l’objectif, à écouter l’ancien ministre de la justice, c’est de faire en sorte que des gens ne durent plus très longtemps à la tête d’organismes publics.
« Par le passé, on a remarqué que des responsables de sociétés d’Etat ont tellement duré aux affaires au point qu’ils étaient considérés comme des rois. En principe, cela ne pourrait plus se faire avec nos propositions qui font obligation à l’exécutif de consulter le législatif pour la nomination ou la reconduction à un poste de hautes responsabilités », a indiqué Larba Yarga, par ailleurs ex-président de la Haute Cour de Justice de la République, ancien ministre de la Justice.
En attendant de voir la suite qui sera donnée aux présentes propositions des membres du CCRP, l’on note que la communication sur le thème « Analyse du système politique de la IVe République : quelles leçons en tirer ? » a servi à quelque chose. L’auteur de la communication, en l’occurrence Dr Mélégué Maurice Traoré, laissait justement entendre que le Burkina, à l’étape actuelle de sa démocratisation, ne pouvait se permettre le risque d’opter pour un régime parlementaire pur à cause de l’instabilité politique qui le caractérise généralement.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net
Article publié le Saturday, July 2, 2011