Lundi, 25 Avril 2011 00:19
Deux semaines exactement après l’investiture du Président de la République Mahamadou Issoufou et la nomination du Premier ministre Brigi Rafini, la composition du premier gouvernement de la 7ème République est de tombée le mercredi 21 avril 2011, après une longue attente essentiellement liée aux exigences de la Constitution. Election du Président de l’Assemblée Nationale, Prestation de serment du Président de l’Assemblée Nationale, Mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale et enfin prestation de serment du Premier ministre, constituaient les étapes incontournables pour la mise en place du gouvernement. Autre exigence, et non des moindres, l’enquête de moralité exigée par l’article 80, alinéa 2 de la Constitution du 25 novembre 2010. ‘’Nul ne peut être membre du gouvernement s’il ne jouit d’une bonne moralité attestée par les services compétents’’, stipule l’alinéa 2 de l’article 80.
Selon nos informations, les services compétents ont reçu les dossiers de tous les ministrables et ont mené une investigation de fond qui a disqualifié un certain nombre de postulant au prestigieux poste ministériel. Sur la base des conclusions des services chargés de faire l’enquête de moralité et des conciliabules politiques, le gouvernement mis en place est constitué d’une équipe de 24 membres dont 6 femmes, respect du quota oblige ! Une première lecture permet d’identifier 9 éléments provenant du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), parti ayant remporté les élections présidentielles du 12 mars 2011. Le Mouvement Démocratique Moden- Lumana Africa) se retrouve avec 5 portefeuilles ministériels suivi de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès de Moussa Moumouni Djermakoye avec deux portefeuilles. L’UDR-Tabbat, le RSD-Gaskiya de Cheiffou Amadou, le Parti Progressiste nigérien section du Rassemblement démocratique africain (PPN-RDA), le RDPJama’a et la CDS-Rahama se retrouvent chacun avec un portefeuille. Il est à noter que deux acteurs de la société civile occupent des portefeuilles dans ce 1er gouvernement de la 7ème République.
Leurs parcours et leurs bords politiques 1-Premier Ministre, Chef du Gouvernement : Brigi Rafini. Administrateur, cadre de l’ENA et de l’IAP de Paris, il a occupé plusieurs postes de commandement. 4ème vice président de l’Assemblée Nationale de la 5ème République, il fut Maire d’Iférouane. Conciliateur, ses anciens collègues de l’Assemblée nationale lui reconnaissent beaucoup d’atouts sur la connaissance des textes de l’assemblée et de son fonctionnement. Il a été président du comité ayant rédigé le statut de député. Son choix à la tête de la Primature a été bien accueilli au niveau de l’opinion publique. Il est militant du PNDS-Tarayya..
2-Ministre d’Etat des Affaires étrangères et de la coopération et des nigériens à l’extérieur : Bazoum Mohamed. Titulaire d’un diplôme d’études approfondies en Philosophie, il embrassa très tôt l’enseignement de la Philosophie et servit comme professeur au lycée Agabba de Tahoua et au lycée Dan Baskoré de Maradi. A la faveur de la conférence nationale, il fut nommé Secrétaire d’Etat auprès du Ministère des affaires étrangères et de la coopération dans le gouvernement de la transition conduit par Cheiffou Amadou. Puis ministère des affaires étrangères et de la coopération sous la cohabitation, il fut élu à plusieurs reprises Député national au titre du PNDS dont il est le vice-président. Il assure l’intérim de la présidence du PNDS depuis l’élection de Mahamadou Issoufou Comme Président de la République du Niger.
3-Ministre de l’Etat du plan, de l’aménagement du Territoire et du Développement communautaire : Amadou Boubacar Cissé. Ingénieur de Ponts et chaussée, ce vieux briscard se fait passer pour un technocrate qui connaît bien les rouages des institutions internationales. Il a séjourné longtemps à la Banque mondiale et a occupé le poste de viceprésident de la Banque Islamique de Développement. Président de l’UDR-Tabbat, il conduisit la délégation de la Coordination des Forces Démocratiques pour la République CFDR dans le dialogue inter nigérien au cours de la crise politique de 2010.
4-Ministre d’Etat, de l’intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires religieuses : Abdou Labo, ingénieur de l’aéronautique civile, il est militant de la CDS-Rahama. Il était le chef de file de la CDS dans la lutte contre la prolongation du mandat de Mamadou Tandja au sein de la CFDR. Entré en dissidence avec le Président du Parti Mahamane Ousmane, lors de la création de l’ARN, il a appelé avec quatre autres vice-présidents du parti à voter en faveur de Mahamadou Issoufou. Il a déjà occupé plusieurs portefeuilles ministériels sous le régime de la 5ème République. Il fut successivement ministre des sports et de la culture, puis de l’équipement et enfin Ministre d’Etat de l’Hydraulique et de l’environnement.
5-Ministre de la Santé publique : Soumana Sanda. Infirmier de son Etat, il connu surtout dans les milieux estudiantins lorsqu’il servit en tant qu’infirmier du Centre national des Ouvres Universitaires (CNOU). Il est militant du Moden Lumana Africa. Il fut Député national au titre du MNSD-Nassara au cours de la 2ème législature de la 5ème République. Il participa activement à la lutte contre le Tazartché au sein de la CFDR.
6 Ministre des mines et de l’énergie : Foumakoye Gado. Enseignant chercheur à l’université de Niamey, il est militant du PNDS-Tarayya et occupe le poste de Secrétaire Général du parti. Il a eu déjà à occuper le portefeuille des mines sous le régime de l’AFC.C’est un fidèle et loyal lieutenant du Président Mahamadou Issoufou connu pour son investissement au travail.
7-Ministre de la justice, Garde des sceaux, Porte-parole du Gouvernement : Marou Amadou, juriste, acteur bien connu de la société civile nigérienne, sans parti politique, Président du Cercle de Réflexion et d’Orientation Indépendant pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques (CROISADE), il fut de toutes les luttes démocratiques de ces dernières années. Il fut de la direction du CODDHD, de la coalition qualité équité contre la vie chère et du Front Uni pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques. Au cours de la lutte contre le Tazartché, il fut porte parole du Front pour la Défense de la Démocratie (FDD) et membre actif de la CFDR. Il occupa le prestigieux poste de Président du Conseil Consultatif National, ‘’parlement’’ de la Transition ouverte le 18 février 2010 et close le 7 avril 2011..
8- Ministre de l’Equipement : Kalla Ankourao. Il est ingénieur des travaux publics de formation. Il occupa le poste de directeur de matériels de travaux publics dans les années 80. Militant bien connu du PNDS, il fut coordonnateur de la fédération régionale de Maradi. Il a eu à occuper le poste de ministre de la santé sous le régime de la 3ème République de l’AFC et de député National au cours de la 2ème législature de la 5ème République au titre du PNDS..
9-Ministre de l’urbanisme, des logements et de l’assainissement : Moussa Bako Abdoulkarim. C’est un transfuge du RSD-Gaskiya où il occupait la présidence de l’Association des jeunes du parti. Il a rejoint récemment le Moden Lumana. Sur le plan professionnel, on sait aussi qu’il a fait ses études supérieures au Canada avant de travailler à la NIGELEC où il occupe une direction financière jusqu’à sa nomination.
10- Ministre du Commerce et de la promotion du secteur privé : M. Saley Seydou, cadre du ministère du tourisme, il occupa le poste de Directeur national de tourisme, puis de Secrétaire Général dudit ministère. Il est militant de l’ANDPZaman Lahiya.
11- Ministre de la Communication, des nouvelles technologies de l’information, chargé de relations avec les Institutions: Salifou Labo Bouché. Enseignant de carrière, il gravit rapidement les échelons et se retrouva à l’Ambassade du Niger à Paris comme Attaché culturel, avant de se retrouver à l’Agence de Coopération Culturel et Technique (ACCT). Il est militant du RSD-Gaskiya section de Maradi où il remplace Mahamane Jean Padonou à la tête du Rassemblement RSD régional.
12- Ministre de la Population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant : Mme Maïtchibi Kadidjatou Dan Dobi.Militante du PPNRDA, elle occupe le poste de vice présidente du parti. Elle est de la première génération desDocteurs en médecine de l’Université de Niamey. Elle a occupé un poste à l’OMS en Tanzanie.
13- Ministre de la défense nationale : Karidjo Mahamadou, Coordonnateur de la fédération du PNDS-Tarayya de Tillabéry, cet enseignant de carrière fut Préfet de Maradi sous le régime de l’AFC.
14-Ministre des finances : Ouhmoudou Mouhamoudou. Militant du PNDS, il fut ministre de l’industrie au temps de l’AFC. Spécialiste de management, il servit à la commission de la CEDEAO et fut coordonnateur de l’ONG LWR, pour se retrouver à Ouagadougou au Burkina Faso où il dirigera une ONG américaine..
15-Ministre de la formation professionnelle et de l’emploi : Mme Gadé Nana Hadiza Noma Kaka. Originaire de Doutchi, elle est présidente nationale des Femmes RDP-Jama’a. Elle fut candidate malheureuse de ce parti aux législatives du 31 janvier 2011. Sur le plan professionnel, elle est diplomate de carrière. Elle servit longtemps au ministère des affaires étrangères avant de se retrouver à l’Assemblée nationale au niveau de la commission affaires sociales.
16-Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique : M. Mamadou Youba Diallo. Il est militant du Moden Lumana FA. Juriste de formation, il occupa le poste de Directeur Général des douanes. Il est enseignant de droit privé à l’Université de Niamey et à l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM). Sur le plan politique, il fut député national au titre du MNSD-Nassara sous la 5ème République..
17-Ministre de l’éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales : Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim. Elle est membre du Bureau Politique du PNDS-Tarayya. Elle mena essentiellement sa carrière dans le domaine de l’éducation où après avoir occupé le poste d’inspectrice de l’enseignement, elle poursuivit quelques stages à l’extérieur. Elle est aussi militante de plusieurs organisations dont la Congafen..
18-Ministre de l’agriculture : M. Ouwa Saïdou. Ceux qui le connaissent le présente comme un cadre compétent de l‘agriculture bardé de nombreux diplômes en la matière. Ingénieur agronome, il capitalise une grande expérience dans le domaine de l’agriculture. Il fut successivement Directeur Général de l’agriculture, conseiller technique à la primature jusqu’à sa nomination. Il est militant du PNDS, ressortissant de la région de Madaoua.
19-Ministre de l’hydraulique et de l’environnement : M. Issoufou Issaka. Il est militant de la section Moden Lumana FA de Téra (Tillabéry). Il mena essentiellement sa carrière au sein du ministère de l’hydraulique où il occupa successivement le poste de directeur de l’Hydraulique, puis Secrétaire Général dudit ministère..
20-Ministre de l’élevage : M. Mahamane Elhadj Ousmane. Il est douanier de son Etat et occupait le poste de Directeur Adjoint Régional des douanes de la région de Zinder. Il a intégré la douane dans le cadre de la démobilisation des ex-combattants de la rébellion. Les Douaniers étant interdit de politique active, on ignore pour l’instant son bord politique, même si certains le font passer pour un militant du PNDS.
21 Ministre des Transports : Mme Salami Maïmouna Almou. Cadre supérieure de l’administration, elle est conseillère technique à la fonction publique. Elle a occupé plusieurs directions au Ministère des Transports dont la Direction des Affaires administratives et Financière. Elle est militante du PNDS, ressortissante de Badaguichiri, Illéla.
22-Ministre de la jeunesse, des Sports et de la Culture : M. Kounou Hassane. Militant de l’ANDP-Zaman Lahiya, il est formateur de carrière et fut directeur de l’école normale. Il fut également Directeur de cabinet de Feu Président Moumouni Adamou Djermakoye alors Président de l’Assemblée nationale sous la 3ème République et occupa plusieurs postes de commandement.
23-Ministre du développement industriel, de l’artisanat et du tourisme : Mme Yahaya Baré Haoua Abdou. Elle est de la section du Moden Lumana Africa de Diffa. Elle servit à la Présidence de la République sous le régime de Mamadou Tandja en tant que Secrétaire Général de la Présidence.
24-Ministre de la fonction publique et du travail : Mme Sabo Fatouma Zara Boubacar. Elle est bien connue dans le milieu de la société civile nigérienne au niveau des organisations féminines. Elle est présidente de la Congafen et est sage femme de formation. Elle est en service à la clinique Barka de Mme Gazoby.
Article publié le Monday, April 25, 2011