Le Haut commissaire au Plan, M. Ahmed Lahlimi Alami, a appelé, mardi à Marrakech, les pays en voie de développement (PVD) à adhérer au dialogue inauguré par le Maroc avec le PNUD concernant l'Indice de développement humain (IDH), en vue de revoir ses composantes qui ne couvrent pas l'ensemble des déterminants du développement humain.
M. Lahlimi, qui présidait la deuxième séance plénière organisée dans le cadre du 26ème congrès international de la population sur le thème "les défis démographiques dans le Monde arabe", a souligné que cet indice, adopté par l'organisation onusienne depuis 20 ans, ne constitue plus un critère d'évaluation du degré de développement des PVD en particulier, et pas non plus de leur classification ou comparaison.
Il a également formé le vÂœu de voir l'ensemble des institutions et personnalités des différents PVD parvenir à un consensus afin de promouvoir et enrichir ce dialogue favorablement accueilli par les responsables du PNUD.
Le Haut commissaire au Plan a, par ailleurs, indiqué que le congrès de Marrakech ainsi que le 3ème Forum mondial "Statistiques, Connaissances et Politiques", prévu en Corée du sud, constituent des occasions propices "à l'avancement de cette cause", annonçant la prochaine tenue au Maroc, en collaboration avec le PNUD, d'un colloque international sur le développement humain.
Evoquant les défis que le Monde arabe affronte, M. Lahlimi a souligné que la position géographique stratégique de cet espace à la croisée de trois continents (Afrique, Asie et Europe), d'une part, et la diversité de ses composantes nationales en termes de niveau de croissance démographique, d'infrastructure économique, et de tissu sociale, d'autre part, déterminent la qualité et la taille des défis auxquels ses populations sont confrontées, tout en mettant en évidence les opportunités permettant de relever ces défis.
Il a également indiqué qu'en dépit de la tendance à la baisse du taux de fécondité dans le monde arabe, ce dernier abrite au moins trois groupes de pays ayant des niveaux contrastés de croissance démographique traduisant ainsi des disparités fondamentales des niveaux de développement économique et culturel, et par conséquent la diversité des projets de sociétés.
En ce qui concerne l'intégration des économies arabes dans la mondialisation, M. Lahlimi a estimé que le défi à relever par le Monde arabe pour tirer profit de cette complémentarité ne relève pas seulement de la volonté politique de tel ou tel pays ou du cadre de la Ligue arabe, mais de la capacité de chaque pays à renforcer l'attractivité de son économie, la compétitivité de ses ressources naturelles et humaines, dans le cadre de l'exploitation optimale de ses avantages comparatifs au niveau mondial.
"C'est l'unique voie permettant d'éviter l'aggravation de la fuite des cerveaux et du capital arabe vers le reste du monde et la détérioration de la valeur de la main d'Âœuvre arabe non qualifiée sur les marchés tant arabes que non arabes", a-t-il relevé.
Il a, en outre, évoqué les défis imposés par la migration dans le Monde arabe qui exporte cerveaux et main d'Âœuvre et accueille une catégorie similaire de migrants venus s'y installer ou en transite vers d'autres horizons.
Selon lui, les retombées de la crise financière internationale et le bouleversement subséquent du système économique mondial, d'une part, et le changement climatique que traverse la monde, d'autre part, sont susceptibles d'aggraver la situation des flux migratoires de et vers le Monde arabe, soulignant l'impératif de convenir d'une position arabe unifiée pour le traitement des questions migratoires entre les pays arabes et entre ces derniers et leurs partenaires à l'étranger.
Article publié le Wednesday, September 30, 2009