Imprimer
Mali

Alain Juppé à la FSEG : L’AMBIVALENCE DE LA MONDIALISATION

  Le concept n’est pas nouveau mais a seulement subi de grandes mutations pour aboutir à sa forme actuelle, a expliqué le maire de Bordeaux

Au deuxième jour de sa visite à Bamako, Alain Juppé a animé hier à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) une conférence-débat sur le thème : "Mondialisation". Alain Juppé et sa délégation ont également visité quelques réalisations de la coopération entre la ville de Bordeaux et le District de Bamako, avant de rendre une visite de courtoisie au Premier ministre Modibo Sidibé. ?La conférence-débat a enregistré la présence du recteur de l'Université de Bamako, Amadou Diallo, du maire du District, Adama Sangaré, de membres du corps professoral et de nombreux étudiants.?La rencontre a permis à ces derniers de parfaire leurs connaissances sur le nouveau concept universel qu'est la mondialisation. L'illustre hôte s'est prêté aux questions des étudiants, mais aussi des professeurs ravis d'être en face d'un homme connu pour un riche parcours académique et politique. "Nous sommes honorés aujourd'hui de recevoir ici l'un des hommes politiques français les plus importants. C'est pour nous une marque d'attention, mais aussi et surtout une occasion pour nous et pour l'ensemble des élèves et étudiants ici présents de nous inspirer de son école", a souligné Amadou Diallo. ?Qu'est-ce la mondialisation ? Quels sont ses impacts sur les économies fragiles, notamment celles des pays en voie de développement comme le nôtre ? Voilà quelques préoccupations auxquelles le conférencier a tenté de donner des éléments de réponse. Selon Alain Juppé, l'origine de la mondialisation est à rechercher au début du 18è siècle. Pour lui, la mondialisation n'est pas un phénomène nouveau. Le concept a, de tout temps, existé. Mais il a seulement subi des mutations pour parvenir à sa configuration actuelle. ?Cette mutation, a estimé le conférencier, est la résultante de deux grandes périodes : le temps des conquêtes coloniales et la période révolutionnaire de l'industrialisation. Le concept de la mondialisation peut être défini comme un ensemble global touchant tous les domaines socio-politico-économiques, a-t-il indiqué. ?Aujourd'hui, a analysé Alain Juppé, nous assistons à une globalisation qui fait que les moyens de production des biens et des services ne sont plus l'apanage d'un seul pays. De l'Europe en Afrique en passant par l'Amérique, l'Asie ou l'Océanie, proviennent des produits de consommation fabriqués par les mêmes groupes ou les mêmes unités industrielles délocalisées. Selon lui, la mondialisation ne doit être ni diabolisée, encore moins idéalisée. Elle doit être considérée comme une opportunité à saisir pour développer une autre forme de progrès économique. ?La mondialisation, constate-t-il, crée de la richesse, de l'emploi, mais aussi et surtout élève le niveau de vie des populations. Mais il n'y a pas que le bonheur dans la mondialisation. Le phénomène engendre également une régression exponentielle d'opportunités de croissance. C'est là où se situe le caractère ambivalent de la mondialisation. ?"Avec la mondialisation, aucun pays, aucun État, n'est seul responsable de son destin. Il se produit une sorte d'interdépendance entre les nations. Mais ce qui est encore important, c'est que les peuples prennent conscience de ce fait. Reste maintenant à savoir comment s'adapter au phénomène. C'est là le défi auquel sont confrontés bon nombres de pays", a souligné Alain Juppé. ?Le recteur de l'Université de Bamako et le maire du District de Bamako ont tour à tour rendu hommage à un "grand ami" du Mali en général et de Bamako en particulier. Ils ont salué le parcours élogieux de l'illustre hôte, avant de souhaiter une pérennisation de cette rencontre. ?Alain Juppé et sa délégation ont ensuite mis le cap sur Sogoniko pour une visite de quelques résultats de la coopération entre Bamako et Bordeaux. La délégation a ainsi visité une route pavée et le Centre de santé de référence de la Commune VI. ?Dans l'après-midi, Alain Juppé a rendu une visite de courtoisie au Premier ministre et rencontré les opérateurs économiques réunis en forum. Le séjour du maire de Bordeaux s’est achevé en fin d’après-midi par une conférence de presse animée à la résidence de l’ambassadeur de France. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions. L. DIARRA

 


Article publié le Friday, September 25, 2009