Mardi, 08 Septembre 2009 08:10
Dans le cadre du suivi de l'évaluation à mi-parcours de la campagne pastorale, le ministre de l'Elevage et des Industries Animales, M. Bakabé Mahamadou, a entrepris une visite de travail à l'intérieur du pays. C'est ainsi que samedi dernier, le ministre et sa délégation ont visité le centre de multiplication de bétail de Bathé dans le département de Tanout et le village de Jebtoji où il a rencontré les éleveurs, les autorités administratives et coutumières.
Au Centre de multiplication de bétail de Bathé, le directeur dudit centre, Dr Daouda Idrissa, qui s'exprimait devant la délégation ministérielle, a indiqué que son l'établissement a été inauguré en 1980 avec 2607 bovins. Erigé en Etablissement public à caractère administratif le 30 mars 1993, il s'étend sur une superficie de 33.800 hectares et dispose d'un périmètre de 80,50 kilomètres.
Le personnel comprend trois cadres, un opérateur radio, un chauffeur, trois gardes auxiliaires, un diéséliste, un gardien et seize bergers. Concernant les animaux, à la date du 5 septembre dernier, le ranch enregistrait 608 bovins, 401 ovins, 60 asins, 26 camelins. Selon le directeur du Centre, les animaux bénéficient d'un suivi régulier et efficace en matière de santé. Cependant, le centre de Bathé est confronté un problème de pâturage lié à l'insuffisance des précipitations dans la zone pastorale. Autre problème soulevé, celui du manque de clôture. Le ministre, en prenant la parole s'est réjoui de la tenue de ce centre malgré les quelques difficultés qui ont été relevées.
En rencontrant les autorités administratives, coutumières et les éleveurs dans le village de Jebtoji, le ministre Bakabé Mahamadou leur a d'abord transmis les salutations fraternelles du Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Mamadou Tandja. Au cours de cette rencontre, il a abordé avec ces derniers des questions touchant à la vie de la nation, de la redynamisation de l'élevage. Il a demandé aux leaders d'opinion de sensibiliser les éleveurs afin qu'ils procèdent au déstockage des animaux. S'agissant de l'état du pâturage, il ressort de l'exposé du directeur régional de l'élevage et des industries animales de Zinder, Dr Laouali Mahamane Gani, que la région couvre globalement une superficie d'environ 146. 170 kilomètres carrés.
Le domaine pastoral est lui, estimé à environ 70.000 km2 soit près de 50% de cette superficie. Les départements de Tanout et Gouré sont les seuls concernés par cette zone pastorale. La région renferme aussi, selon de directeur régional de l'élevage, dans sa partie sud (zone de cultures) un nombre important d'enclaves pastorales qui servent tantôt de lieux de refuge en hivernage, tantôt de lieux de repos des éleveurs transhumants. Ces enclaves, au nombre de 357, englobent une superficie totale de 203.337 hectares.
Comme dans les autres régions du pays, a indiqué Dr Laouali, le secteur de l'élevage dans la région de Zinder est structurellement influencé par une pluviométrie capricieuse et des facteurs climatiques, écologiques et humains difficilement maîtrisables. Ce qui explique que la région enregistre cycliquement des déficits fourragers. Or le système d'élevage le plus dominant est de type extensif. Quant au potentiel animal, il est estimé à 9 millions 109.042 têtes, soit 25% de l'ensemble du cheptel national, selon les données du recensement général de l'agriculture et du cheptel de 2005. Parlant des caractéristiques de la campagne 2009-2010, dans la région de Zinder, c'est au cours de la première décade du mois de mai que les premières pluies utiles ont été enregistrées. S'en est suivi une longue période de sécheresse.
La reprise plus ou moins régulière des pluies n'est intervenue que vers la fin du mois de juillet dans la zone agropastorale. Cependant, a ajouté le directeur régional de l'élevage et des industries animales, dans les départements de Gouré et de Tanout, jusqu'à la troisième décade du mois d'août, certaines poches n'ont reçu aucune goutte de pluie ou alors des précipitations insuffisantes pouvant permettre la germination des herbacées. La majorité des postes de relevés pluviométriques est déficitaire, et cela, principalement dans les zones agropastorales et pastorales.
Ce déficit pluviométrique, explique-t-on, n'a pas permis le remplissage des points de d'eau de surface. Il n'en reste pas moins que s'il est acceptable dans la zone agricole, tel n'est pas le cas dans la zone pastorale où il est très faible. Cela s'explique par l'irrégularité et la faible densité des pluies qui n'ont pas été favorables à la rétention des ressources hydriques au niveau de ces points d'eau de surface. Au point où selon Dr Laouali Mahamane Gani, l'abreuvement des animaux se fait actuellement au niveau des forages et puits cimentés en zone pastorale. Les mares permanentes et semi permanentes ayant été moyennement remplies, sont quotidiennement prises d'assaut par de nombreux troupeaux. Ce qui de l'avis du directeur régional de l'élevage et des industries animales, risquerait de les tarir plut tôt.
Ce manque de pâturage dans le nord des départements de Gouré et Tanout, a provoqué d'énormes migrations des éleveurs vers le sud, c'est-à-dire dans la zone de Yougoum et Aborak où le couvert herbacée semble abondant, quand bien même souligne le directeur régional de l'élevage, cette migration peut à la longue favoriser un surpâturage. Parlant de la situation sanitaire, il ressort de l'exposé qu'elle a été caractérisée jusqu'ici par une persistance des maladies pseudo telluriques, surtout en zone pastorale. Toutefois, devait assurer Dr Laouali, cette situation a été vite maîtrisée avec l'appui du Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) qui a fourni gratuitement des vaccins et antiparasitaires.
Article publié le Tuesday, September 8, 2009