Le président de la CEI rassure Tiburce Koffi annonce sa candidature
jeudi 3 septembre 2009
par Hervé KPODION
Ils ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à la bonne marche du processus électoral et surtout à la tenue du scrutin présidentiel dont le premier tour est prévu pour se tenir le 29 novembre 2009. Ainsi, après trois communications de la CEI et de la Primature sur le processus de traitement des données informatiques, la publication de la liste électorale et le règlement des contentieux, plusieurs responsables de partis et formations politiques et des candidats indépendants sont intervenus pour, non seulement critiquer la CEI et le processus en lui-même mais aussi faire des suggestions. Il s’agissait justement pour la CEI de redynamiser et renforcer le processus électoral. Prenant le premier la parole, le candidat indépendant, Félix Akoto Yao, a fait ressortir les insuffisances du code électoral ivoirien, souhaitant qu’il y ait plus d’égalité et d’équité entre les candidats. « Que le candidat indépendant soit pris en compte. Dès qu’il a déposé sa candidature et payé sa caution, il doit avoir accès aux médias d’Etat pour s’adresser au peuple », a-t-il indiqué, dénonçant une discrimination « flagrante » de la commission électorale. Pour mieux appréhender les élections, le président de l’Union pour le développement des libertés (UDL), Ahipaud Martial, a proposé que des mesures soient prises pour « élargir techniquement la date de publication de la liste électorale provisoire ». Il a aussi demandé que l’accord de Ouagadougou prévoie un autre texte pour déplacer la date du scrutin présidentiel « pour que les Ivoiriens soient plus sereins ». Le député Sokouri Bohui du Front populaire ivoirien (FPI), lui, a rappelé que la CEI joue sa crédibilité dans ce processus, l’invitant à produire « une liste propre ». « Avant d’aller aux élections, la CEI doit montrer sa crédibilité », a-t-il renchéri, ajoutant qu’il y a un déficit de communication au sein de cette institution. Il a surtout exprimé son scepticisme quant au respect de la date du 15 septembre annoncé par la CEI pour en finir avec le traitement des données recueillies, pour la publication de la liste provisoire. Il a révélé que des individus se seraient fait enrôler avec les pièces d’identité de personnes décédées, accusant ses adversaires d’être à l’origine de ces pratiques. Il s’en est suivi une série d’accusations, notamment de Brou Koffi René du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de Sanogo Mamadou du Rassemblement des républicains (RDR) contre d’autres partis sur les mêmes questions.
L’écrivain Tiburce Koffi candidat
Le journaliste écrivain ivoirien, Tiburce Koffi, a créé la surprise lors de cette réunion en annonçant officiellement sa candidature à cette présidentielle. Pourquoi cette déclaration à l’Hôtel du District au Plateau et précisément à une telle rencontre ? M. Koffi a avancé qu’il est fréquemment censuré par la télévision et la radio nationale, avouant que c’était la seule occasion qu’il avait de pouvoir s’exprimer. Il a dénoncé le train de vie des dirigeants de la Côte d’Ivoire et affirmé qu’il est candidat pour apporter le changement. « Que Soro prenne la moitié de l’argent du cacao que les rebelles vendent au Burkina Faso et que le président Gbagbo réduise son budget de souveraineté pour financer les élections. Je suis candidat pour changer la Côte d’Ivoire », a-t-il craché, avant de quitter la réunion. Face à tout cela, le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, qui présidait cette réunion a assuré que les élections auront bel et bien lieu le 29 novembre 2009. « Nous avons un seul souci, vous donner des élections dont vous serez fiers demain. Il faut qu’on vous offre la transparence, c’est notre credo », a-t-il indiqué. Mais surtout, il a prévenu que les partis politiques pourront contester les résultats du traitement des données lors de la publication de la liste provisoire. « Mais il faut avoir des preuves », a averti M. Beugré Mambé, qui a également assuré que tous les centres de coordination étaient fonctionnels et indiqué qu’il y a moins de cinq pour cent de fraude à ce jour. A l’en croire, la CEI est confrontée à des contraintes budgétaires au niveau du déroulement même du processus et de la sécurisation de celui-ci. En tout cas, il faut le souligner, le président du Parti communiste, Gueu Droh, a souhaité que la CEI ne se gêne pas pour reporter la date du scrutin si elle n’a pas les moyens de la tenir le 29 novembre, rappelant que les partis non représentés au parlement ivoirien manquent de moyens.
Article publié le Thursday, September 3, 2009