L'Irak espère que les compagnies pétrolières étrangères se montreront moins "avides" lors de la seconde série d'appels d'offres pour l'exploitation de champs pétroliers et gaziers prévue avant la fin de l'année. "Les investisseurs étrangers ont été trop avides", a affirmé à l'AFP le directeur de la Compagnie (nationale) pétrolière du nord (NOC) Manaa al-Obaydi, en référence à la première séance d'attribution en juin de huit champs pétroliers et gaziers pour la première fois depuis plus de 30 ans. Elle avait tourné au fiasco car seul un champ avait trouvé preneur, les autres compagnies refusant d'accepter les rémunérations offertes par le ministère du Pétrole, les jugeant trop basses. "On pouvait juger équitable ou pas les propositions du gouvernement irakien mais il faut reconnaître que les compagnies étaient venues avec des exigences quatre fois supérieures. C'était peut-être acceptable si c'était une fois et demi ou deux fois plus mais pas quatre fois", a-t-il expliqué. Dans la majorité des cas, le gouvernement proposait de rémunérer le baril extrait environ 2 dollars alors que les compagnies voulaient être mieux payées. "Je pense que la seconde session connaîtra un meilleur succès", a espéré cet ingénieur. L'Irak lance dix appels d'offres pour 15 champs pétroliers, découverts il y a plusieurs années mais jamais mis en valeur, et 45 compagnies étrangères sont en lice pour leur exploitation. Le ministère doit faire une présentation le 25 août à Istanbul et les enveloppes seront ouvertes fin novembre. "Nous sommes ouverts car nous voulons apprendre, mais si je ne leur demande pas d'accepter mon prix, elles doivent au minimum se comporter de manière juste avec moi", assure-t-il. L'Irak est en faveur de contrats de service avec des honoraires aux investisseurs étrangers pour développer les champs pétroliers. Mais, pour M.Obaydi, il est impératif que la compagnie nationale soit responsable de l'exploitation et les sociétés étrangères devraient se borner à apporter leur expertise. Selon lui, les contrats de service doivent stipuler que les ingénieurs étrangers transféreront leur savoir aux Irakiens et il est convaincu que si l'exploitation est confiée à une compagnie irakienne, cela réduira le chômage. La NOC produit 650.000 barils/jour et est sur le point d'atteindre la production d'avant l'invasion de 2003 qui était de 750.000 b/j. Selon M. Obaydi, la production pétrolière dans la région disputée de Kirkouk devrait croître de 75.000 b/j à la fin de l'an prochain grâce aux investissements. Ainsi 150 millions de dollars sont dépensés pour accroître la production du champ de Bai Hassan, dans la province de Kirkouk qui est convoitée par le gouvernement central et la région autonome du Kurdistan. Fin 2010, 230.000 b/j devraient être extraits contre 173.000 aujourd'hui. En outre, la production quotidienne de champ de Jambu devrait atteindre le mois prochain 70.000 b/j. Quant au plus important de la région, le champ de Kirkouk, sa production tourne actuellement autour de 382.000 b/j. L'Irak possède les troisièmes réserves du monde avec 115 milliards de barils, derrière l'Arabie Saoudite et l'Iran. Cependant, il n'y a pas eu d'exploration et de développement depuis des décennies à cause des guerres et de l'embargo imposée à l'Irak en 1990. Le pays produit actuellement 2,4 millions b/j et les revenus représentent 85% des recettes de l'Etat. Il exporte environ 2 millions b/j, la plus grande partie à partir des champs pétroliers autour de Bassorah, dans le sud. Vendredi 14 Août 2009
Article publié le Sunday, August 16, 2009