La confrérie des chasseurs, communément appelée confrérie des «Dozos» fait partie des groupes qui ont, depuis des temps immémoriaux, valorisé la cotonnade en Afrique de l’Ouest. Le 31 juillet 2009, à la bibliothèque nationale était le cadre d’une nuit d’hommage aux chasseurs.
Dans la soirée du 31 juillet 2009, pendant une bonne partie de la nuit, la quiétude habituelle de la bibliothèque nationale a été perturbée par des coups de fusils. Ce soir là, les chasseurs de la Commune IV, sous la conduite de leur chef Tiémoko Doumbia, étaient à l’honneur. Des organisations de la société civile malienne, ont décidé de rendre hommage aux chasseurs du Mali et d’Afrique de l’ouest pour leur attachement éternel au coton produit chez nous. Reconnaissants et très flattées par cette démarche, les chasseurs de la Commune IV, dans une grande mobilisation, sont venus volontairement honorer tous les chasseurs du Mali et des autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Le coton est une production agricole capitale pour le développement du Mali et de plusieurs autres pays d’Afrique. Ce sont au moins trois millions de Maliens qui vivent directement ou indirectement des retombées de la filière coton et en Afrique de l’Ouest ce chiffre passe à au moins neuf millions de personnes. Mais, depuis quelques années, la chute du prix du coton sur le marché international a plongé la filière dans une crise qui plonge tous les producteurs dans pauvreté de jour en jour grandissant. Face à cette crise, si tous les maliens, avec le président de la République à leur tête, s’inspiraient de l’exemple des chasseurs et s’habillaient dans des modèles de leur choix fait avec la cotonnade, le Mali ne serait pas aujourd’hui obligé d’aller brader son coton sur le marché international à un vil prix, souvent en deçà des coûts de production. Tiémoko Doumbia, chef des chasseurs de la Commune IV, a souhaité que Dieu inspire nos autorités à comprendre cette initiative de la valorisation de notre coton par le développement d’un processus de consommation locale. Mais, il a critiqué la jeunesse malienne pour sa trop forte propension à imiter tous ce qui vient d’ailleurs. Après avoir indiqué que les chasseurs du Mali sont très heureux de cette marque d’estime qu’on leur témoigne, il a réitéré leur volonté de ne jamais s’habiller autrement que par la cotonnade. La cérémonie a pris fin sous des coups de fusils et des chassons qui louent le coton et le producteurs de coton. Les spectateurs sont ensuite entrés dans l’amphithéâtre de la bibliothèque nationale pour voir la pièce «le développement à cœur ouvert en dix tableaux».Assane Koné
Article publié le Tuesday, September 8, 2009