lundi 20 juillet 2009
par Alphonse CAMARA
du même auteur
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Depuis l’ouverture du procès sur le drame survenu au stade Félix Houphouët Boigny le 29 mars 2009, retient depuis le vendredi 10 juillet dernier, neuf prévenus devant le Tribunal correctionnel d’Abidjan. Après les auditions qui ont duré trois jours, vendredi dernier dans son réquisitoire, le ministère public a désigné des prévenus comme étant coupables des infractions retenues contre eux. Dans sa plaidoirie, la Défense a prouvé le contraire. Mais l’explication des faits présentés par le Procureur et les Avocats ont montré aisément les vraies causes du drame qui a occasionné la mort de 20 personnes et fait 132 blessés lors du match Côte d’Ivoire-Malawi le 29 mars dernier au stade Félix Houphouët Boigny. Ce sont entre autres, le mauvais fonctionnement des check points, une organisation sécuritaire déficiente, un briefing avec les Forces de défense et de sécurité bâclé, un nombre insuffisant de FDS et une absence de commandement unifié. Le Parquet d’Abidjan et la Défense ont mis en évidence les faits suivants, consignés dans le rapport des deux enquêtes menées simultanément par la Direction de la Police Criminelle et par la Brigade de la Gendarmerie de Treichville du 30 Mars au 25 Avril 2009 : « la réunion de sécurité est quasi informelle en ce qu’elle n’est jamais sanctionnée par un procès-verbal qui aurait permis, dans le cas d’espèce, de situer immédiatement après coup, les responsabilités. Cette carence a suscité une polémique quant aux missions effectivement confiées aux différents participants, notamment les FDS. En somme cette réunion que nous estimons tardive, puisqu’elle a eu lieu seulement à la veille du match, s’est tenue avec beaucoup de légèreté, en témoignent l’absence de procès-verbal et les absences des responsables. En conséquence le défaut de coordination pour la sécurisation de cette compétition internationale a rendu inévitable ce drame ». Ce rapport d’enquête indique de manière claire, les légèretés dont ont fait preuve les FDS notamment, la police. Il révèle que la police s’est contentée des missions contenues dans les courriers qui lui ont été adressés par le C.O de la FIF « alors qu’elle a une mission régalienne de maintien de l’ordre qui l’obligeait à prêter efficacement main forte ou même à demander du renfort pour éviter ce genre de drame ». Le nombre insuffisant des FDS (100 gendarmes et 200 policiers) déployées a été « un facteur aggravant ». Tout comme l’absence de « filtrage » des spectateurs non munis de tickets au premier poste de contrôle par les FDS a constitué la faille majeure du dispositif sécuritaire de la FIF. En effet, « cela a permis un attroupement massif aux abords immédiats du Stade Félix Houphouët Boigny, de spectateurs non munis de tickets alors que le match se jouait à guichets fermés pour éviter justement cette situation de désordre ». Les FDS ayant reçu mission de la FIF d’assurer la régulation de la circulation au niveau des check points qui pourtant devaient être des points de contrôle (c’est-à-dire qu’aucun spectateur non muni de ticket ne devait franchir le check point). A cela s’ajoutent « le fait pour les Forces de Défense et de Sécurité d’avoir minimisé les risques de débordement malgré les appels et mises en garde du Président du comité d’organisation à l’endroit du Commandant Godé Léopold vers 13h et 15h, donc avant le drame », mais aussi « l’absence de commandement unifié entre les différentes FDS présentes sur le terrain ne leur a pas permis d’intervenir efficacement ». Plus loin, le rapport d’enquête indique l’indiscipline des spectateurs comme étant aussi l’une des principales causes du drame. Il est ressorti de leurs auditions et de façon unanime que les victimes ont forcé deux portails. « Ce comportement qui est l’illustration d’une indiscipline caractérisée est la cause directe du drame », fait-il remarquer. Parce que le rapport que les enquêteurs ont sollicité du BNETD, précise que l’issue N°23 qui répondait aux normes sécuritaires pouvait supporter une charge ou une pression de 2 tonnes et 280 kilogrammes. « Elle a donc cédé suite à des sollicitations de charges exceptionnelles comme nous l’avons constaté lors de notre transport sur les lieux. L’issue de sortie N° 23 où il y a eu de nombreux morts n’aurait jamais du être empruntée comme voie d’accès au stade par les spectateurs ». On le voit, Ce sont là, les causes à l’origine de ce drame qui aurait pu être évité, si toutes les entités impliquées dans l’organisation du match Côte d’Ivoire-Malawi, avaient fait preuve de rigueur dans l’exécution de leur mission.
Article publié le Monday, July 20, 2009