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Centrafrique

Justice : Vers l'ouverture d'un bureau de la CPI

 Bangui, 9 jui (ACAP)- Des membres du service du procureur de la Cour
pénale internationale (CPI) devait arriver en République
Centrafricaine d'ici 15 jours, a déclaré le président de la Ligue
centrafricaine des droits de l'Homme, maître Goungaye Nganatoua
Wanfiyo, au cours d'un entretien à l'ACAP le 6 juin dernier.

« ils veulent déjà ouvrir un bureau sur place, je crois que c'est une
bonne chose, ça fait partie de ce que nous avons demandé et on verra
avec eux comment harmoniser tout cela », a précisé maître Wanfiyo,
qui a réaffirmé la volonté des défenseurs des droits de l'Homme en
Centrafrique de collaborer avec la CPI pour les enquêtes prévues pour
élucider les crimes commis en 2002 et 2003.

Pour lui, « le rôle des organisations non gouvernementales des droits
de l'Homme, mais également des avocats, ce sera d'apporter une
assistance aux victimes et leur donner des conseils pour qu'elles
puissent éventuellement s'organiser en vue de la défense de leurs
droits » car, explique-t-il, « la CPI, c'est une juridiction qui est
nouvelle et tout le monde ne maîtrise pas du tout la procédure devant
cette juridiction ».

Il s'est réjoui que le dossier de la République Centrafricaine ait
été ouvert par le procureur de la CPI car, a-t-il précisé, « les
juridictions nationales peuvent effectivement engager des procédures
et juger les criminels, mais dans la mesure où elles ne sont pas
capables de le faire, et c'est ce que la Cour de cassation de la RCA
a dit, et je crois qu'il y a une part de vérité - il suffit d'aller
voir les conditions dans lesquelles nos magistrats travaillent- , je
crois que c'est vraiment intéressant que ce dossier aille devant la
CPI ».

Selon maître Wanfiyo, le travail de la CPI n'est pas incompatible
avec le dialogue politique annoncé à la fin de l'année dernière par
le président de la République, François Bozizé.
« Il ne peut y avoir de dialogue, il ne peut y avoir réconciliation
nationale entre les enfants du pays qui ont connu des conflits, si la
justice n'est pas d'abord passée. La justice est l'une des conditions
du dialogue, la justice est l'une des conditions de la réconciliation
nationale, a-t-il expliqué.

Les déclarations de maître Wanfiyo interviennent 15 jours après
l'annonce par le procureur de la Cour pénale internationale de
l'ouverture d'une enquête sur les crimes commis en territoire
centrafricain lors du conflit armé entre 2002 et 2003, rappelle-t-on.

ACAP

 


Article publié le Monday, June 11, 2007