Etalon du Yennenga en 1981 au Fespaco avec le film «Djély», Lanciné Kramo Fadiga parle du prochain Festival panafricain de Ougadougou.
•Pourquoi avez-vous décidé de mettre en place un stand «Akwaba Côte d'Ivoire» ?
Cela fait un bon moment que nous ne sommes pas allé au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco). C'est une grande rencontre continentale du cinéma. Il est important que la Côte d'Ivoire ait une bonne lisibilité. D'autant plus que quoi qu'on dise, le cinéma ivoirien vit. Il nous est arrivé récemment des petites productions en vidéo. Ce qui montre la vitalité de ce cinéma. Il se trouve que ces petites productions sont prisées sur le plan africain. Mais, elles n'ont pas de tremplin pour être connues. A cet effet, nous avons pensé à créer ce stand-là. Puisque le cinéma ivoirien existe bel et bien.
•Qu'allez-vous présenter comme produit sur ce stand ?
Le nom même «Stand Côte d'Ivoire» est tout un programme. C'est une espèce de retour du cinéma ivoirien sur la scène africaine du Fespaco et peut-être mondiale. C'est vous dire que la Côte d'Ivoire revient avec le symbole «d'Akwaba.» Vous savez que la guerre, qui a éclaté dans notre pays, nous a fait boycotter le Fespaco un moment. Il est important que nous revenions par la grande porte à cette manifestation continentale qu'est le Fespaco avec un stand qui va être la plaque tournante de toutes les activités des professionnels venus du pays.
•Au plus fort de la guerre en Côte d'Ivoire, vous venez de le dire, vous avez boycotté le Fespaco. Avec un peu de recul, quel jugement portez-vous sur cette décision ?
Nous n'avons pas un projet de regarder dans le rétroviseur pour voir cet acte qu'on a posé. Toujours est-il que dans la mouvance de la réconciliation nationale et dans la mouvance de redorer l'image de la Côte d'Ivoire, il est important qu'on vienne au Fespaco en rang serré et avoir une vitrine qu'on appelle Akwaba Côte d'Ivoire. Je pense que ce n'est pas la peine de vouloir faire le bilan de tout ce qui s'est passé au cours de cette guerre-là. Maintenant, il faut que la Côte d'Ivoire ait une bonne visibilité à ce festival qui est une plaque incontournable.
•Comment expliquez-vous la disette au niveau de la production cinématographique en Eburnie ?
La disette est due au problème de moyens. Il y a une espèce de mutation du cinéma africain. Il faut accepter cela. Les petites productions dont je parlais tantôt font partie du cinéma africain qui doit être promu. C'est une expression du cinéma ivoirien.
•Vous arrive-t-il quelques fois de vous remettre en cause ?
Absolument. Il y a effectivement une remise en cause de notre part. Nous n'avons pas pu nous adapter à l'environnement nouveau qui est le numérique. Nous avons négligé le numérique dont se sont saisis les nouveaux cinéastes arrivés sur la scène. Il nous appartient de reprendre le relais et pourquoi pas travailler en numérique. Et proposer des séries à la télévision. J'ai des productions qui vont arriver également. Cela ne m'empêche pas de penser aux grosses productions.
•La Côte d'Ivoire sera-t-elle présente cette année avec des films?
Effectivement, les films ivoiriens sélectionnés sont en numérique. Il y a près de 7 films en compétition. Deux documents, un long métrage, «Le Prix de l'amour» de Léa Dubois retenu en compétition télévision. En fiction, nous sommes absents.
•Il est de plus en plus question de mettre en place une union des cinéastes. Où en êtes-vous avec le projet ? Et que deviendra le syndicat ?
Il y a une nécessité d'avoir une union nationale des cinéastes de Côte d'Ivoire. Une telle organisation existe au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal etc. C'est cette union qui est l'interlocuteur de la Fédération panafricaine des cinéastes dont je suis le secrétaire régional Afrique de l'Ouest. Cela veut dire que c'est une nécessité. On a senti la nécessité de mettre l'union en place depuis le dernier Fespaco. Le règlement et les statuts sont prêts. Il reste maintenant l'assemblée générale au cours de laquelle nous allons amender ou adopter les propositions qu'on a faites. Cette union débattra de tous les problèmes organisationnels de notre cinéma et que ce soit l'organe interlocuteur avec les pouvoirs publics.
Que devient le syndicat qui avait pour président Yéo Kozoloa ?
Le syndicat sera toujours là. Il ne joue pas la même fonction que l'union. Nous avons plusieurs syndicats en notre sein.
Interview réalisée par Issa T.Yéo
Article publié le Sunday, February 22, 2009