La future Constitution devrait conforter la position hégémonique du parti au pouvoir à Luanda.
Publié le 19 janvier, le rapport annuel de Human Rights Watch (HRW) n’est pas tendre avec le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis 1975. L’ex-parti unique y est accusé d’avoir «maintenu un contrôle quasi exclusif» sur les élections législatives de septembre 2008, sans laisser à la Commission nationale électorale, pourtant majoritairement composée de membres du MPLA, la possibilité «d’endosser son rôle d’organe de supervision». Et l’ONG déplore la détérioration de la situation des médias «depuis fin 2007». Les décrets d’application de la nouvelle loi de la presse, votée en mai 2006, ne sont toujours pas adoptés, et les procès contre les journalistes se sont multipliés.
La publication du rapport de HRW intervient alors que les libertés publiques se dégradent nettement à Luanda. Carlos Leitão, ancien dirigeant du Parti d’appui démocratique et de progrès d’Angola (Padepa, opposition), a passé vingt-trois jours en prison avant d’être libéré, le 8 janvier 2009, sans que lui soient notifiées les raisons de son incarcération. Et ce n’est pas tout. Le 22 janvier, le Tribunal constitutionnel a prononcé la dissolution de vingt partis politiques qui n’avaient pas réussi à obtenir un siège de député aux élections de septembre 2008 (ne réunissant pas plus de 0,5 pour cent des suffrages). Enfin, le pouvoir pourrait renforcer le caractère présidentiel du régime à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution. Officiellement, deux types de réformes sont actuellement à l’étude. La première consisterait à accroître les pouvoirs du Premier ministre, qui serait élu par l’Assemblée, limitant la fonction présidentielle à des missions de représentation. La seconde reviendrait à remplacer le chef du gouvernement par un vice-président nommé par le chef de l’État. Pour l’heure, cette dernière option semble la plus probable.
Article publié le Tuesday, February 17, 2009