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centrafrique

LE PATRON DE L'APRD EST DEMAFOUTH

 C'est maintenant chose faite et l'APRD préfère ne plus se voiler la
face. Elle vient officiellement de se doter d'une direction politique
et c'est M. Jean –Jacques Demafouth de son exil parisien qui a été
choisi par les rebelles, qui opèrent dans le nord du pays, comme leur
nouveau patron.

L'APRD, on le sait, avait basculé entre la cacophonie et le
raidissement. Si c'est vrai que le mouvement avait des chefs
militaires, il n'a pas réussi à se doter d'une véritable direction
politique. Ce manque de coordination a été étalé au grand jour.

Après l'assassinat de l'humanitaire de ``Médecins Sans Frontières''
Elsa Serfass, des sons discordants émanaient de partout. De France,
où il est en exil depuis qu'il a été évincé de son poste
d'ambassadeur en Chine, M. Gazambéti réclamait la paternité de ce
crime odieux, prétextant que c'est son mouvement qui l'aurait commis,
en représailles des exactions exercées par le gouvernement sur les
populations civiles. Peu après, Christophe Gazambéti allait être
tourné en ridicule par un des véritables commandants de l'APRD qui
apportaient, non seulement des précisions sur les circonstances de
l'assassinat d'Elsa Serfass, mais annonçait froidement que le
meurtrier de l'humanitaire avait été exécuté. Cette déclaration avait
suscité beaucoup d'interrogations dans l'opinion publique. On se
demandait qui était le vrai chef de l'APRD. Finalement, beaucoup
d'analystes ont vu en la déclaration de Christophe Gazambeti une
manière déguisée de se servir de l'APRD comme tremplin pour accéder à
la mangeoire. Mais le Chef de l'Etat, le général François Bozizé, n'a
pas été dupe.

Que de tractations !
Lors de la célébration, en Novembre 2007, de la Journée Mondiale de
l'Alimentation, François Bozizé avait tendu la main à l'APRD pour
qu'elle prenne part au Comité Préparatoire du Dialogue Politique
Inclusif. Le mouvement, certainement encore en quête de leader, avait
raidi sa position et trouvait des prétextes pour faire traîner les
choses. Le Comité préparatoire fut néanmoins mis en place et l'APRD,
bien que figurant dans le Décret, n'avait pas occupé sa chaise. Ces
atermoiements ont donné lieu à de longues tractations qui, à un
moment, ont nécessité l'investissement personnel de M. François
Lonnseny Fall, Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations
au BONUCA. Le diplomate onusien, qui au nom des Nations Unies avait
pris le courage de rencontrer les Chefs militaires de l'APRD, avait
traduit lors d'un point de presse les revendications et les
aspirations de l'APRD. Après la rencontre avec M. Lonseny Fall,
l'APRD maintenait ses exigences, mais commençait à modérer son
langage. Les propos ``va-t-en guerre'' ont commencé à disparaître peu
à peu et l'APRD a senti que la politique de la chaise vide peut lui
être fatale. Comme dirait un sage africain'' quand tu ne prends pas à
temps la pirogue de la paix, la paix te laisse sur la berge''. L'APRD
ayant compris peut-être le sens de cette réflexion du sage a compris
que le raidissement ne peut la conduire qu'à la marginalisation avec
toutes les conséquences néfastes. Dans un premier temps, le mouvement
avait recommandé aux autorités centrafricaines de se rapprocher de
Patassé, Demafouth ou Gazambeti pour que ces hommes politiques de la
diaspora désignent un représentant au Comité Préparatoire du Dialogue
Politique Inclusif. Le mouvement venait là de lever un coin de voile
très important.

L'APRD sera présente au Dialogue Inclusif
L'APRD, après cette proposition, qui n'avait pas tellement été prise
au sérieux par les autorités, s'est réunie il y a une dizaine de
jours dans le maquis.

Il fallait choisir entre Ange Félix Patassé, Jean Jacques Demafouth
et Christophe Gazambeti. Le choix était difficile, mais certains
critères ont pu finalement jouer. Patassé, l'ancien président, a
toujours été extrémiste dans l'appréciation des problèmes qui

 


Article publié le Friday, March 28, 2008