ille pittoresque de plus de mille ans d’histoire, capitale de la 6è Région de notre pays, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988, Tombouctou se prépare à célébrer les traditionnelles fêtes du Maouloud, à l’instar de nombreuses autres localités du Mali, dont sa sœur jumelle Djenné.
Ces fêtes marquent la commémoration de la naissance et du baptême du Prophète Mahomet, Paix et Salut soit sur Lui.
Mais l’événement revêt cette année un cachet spécial, une signification toute particulière en raison des grandes retrouvailles de la Oumma, annoncées pour la circonstance en terre malienne de Tombouctou et qui vont faire date. En effet la Cité des 333 Saints a été consacrée première capitale de la Culture islamique de la région Afrique pour l’année de célébration 2006 et ce, par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO).
Aussi, des manifestations grandioses de haute portée religieuse dont Tombouctou détient le secret, sont prévues afin de donner un éclat retentissant, un signe fort de communion au Maouloud 2006, à partir du 11 avril.
L’on a souvenance aussi que Tombouctou a accueilli, du 14 au 20 novembre 2005, la première session de l’université ouverte des cinq continents. La ville a pu renouer avec sa vocation de capitale intellectuelle d’autant plus rapidement que sa vie culturelle a été ainsi ravivée avec la présence effective de cent trente étudiants en provenance de 14 pays francophones d’Afrique. Ces étudiants ont convergé vers la Cité afin de participer à des conférences et ateliers consacrés à la réflexion sur la diversité culturelle en termes de création et de professionnalisation.
L’encadrement a été assuré par des personnalités provenant de tous les continents, issues du monde des arts, de la littérature, des sciences et de l'environnement, choisies pour leur volonté de transmettre un savoir inédit. Les conférenciers ont privilégié les échanges et la proximité à partir de leurs travaux ou de leurs expériences personnelles.
L’université ouverte des cinq continents qui a eu un écho exceptionnel, a été le fruit d’une heureuse initiative des universités de Bamako et de Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis, avec l’appui de l'Union européenne. Elle a bénéficié du parrainage conjoint des ministères de la Culture et de l'Éducation nationale du Mali ainsi que du soutien du ministère de l'Artisanat et du Tourisme.
“LE PUITS DE BOUCTOU”. Les versions et la légende divergent sur les aspects de l’origine, de la fondation de la cité de Tombouctou, mais il semblerait et selon toute vraisemblance que le nom original de la ville était "Tim bouctu", c’est-à-dire, en Tamachek, “le puits de Bouctou”, une vielle femme berbère chargée vers la fin du VIIIè siècle de garder le puits des nomades touareg, en dehors de la période de transhumance.
Les noms d’appellation couramment utilisés depuis belle lurette sont : en Sonraï “Toumboutou”, en Arabe “Timbouctou”, en Tamachek “Timbactu”, en Français “Tombouctou”.
Cité continentale par excellence, de renommée mondiale, Tombouctou, peuplée de plus de cent mille habitants à son apogée au XVè siècle, se perd au cœur d’une plaine immense et régulière, limitée de tous les côtés par des bourrelets de dunes. Elle est donc exposée au désert qui l’envahit dangereusement ces dernières années et souffre depuis plus de deux décennies des conséquences néfastes d’une sécheresse endémique.
Malgré tout, elle laisse une impression forte aux visiteurs, aux nombreux touristes qui l'investissent chaque année, surtout pendant la période de saison froide, de novembre à février.
C’est au XVè siècle que Tombouctou a connu son apogée et l’Université qui abritait la mosquée de Sankoré a été le fer de lance et le fleuron du rayonnement international de la ville. Cette Université et près de 185 écoles coraniques, medersas, à travers tous les quartiers, dispensaient des enseignements de qualité à près de 25.000 étudiants de tous âges et de tous horizons
Article publié le Tuesday, April 11, 2006