C’est dans la nuit du vendredi 5 Août que les militaires retraités ont pris d’assaut les portes du Ministère des Finances, la Direction générale de l’informatique et le Trésor public de Libreville, privant ainsi plusieurs fonctionnaires de gagner leurs bureaux le matin du 6 samedi. Aussitôt, les forces de l’ordre ont été déployés tout autour du centre ville pour encadrer les manifestants. La crise entre le gouvernement et les militaires retraités des forces de défense nationale et de la police réunis au sein d’un collectif perdure depuis plus d’un mois par voie de presse car ces derniers réclament le paiement intégral des services rendus à l’état et une revalorisation de leur indemnité. Pourtant, on se rappelle qu’il y a une semaine, ce collectif avait été reçu par le premier ministre, Jean-François Ntoutoume Emane. Sûr que les propositions de solutions du Premier ministre n’ont pas été à leur goût. C’est sur un ton coléreux que le représentant du collectif des anciens militaires s’est exprimé devant la presse locale : « Il est incroyable quelqu’un qui a servi son pays durant des années au péril de sa vie soit traité comme un moins qu’un rien. Vous vous rendez compte, il y a des personnes parmi nous qui ont eu leur retraite au grade de caporal et touchent 25 000 de pension chaque trimestre». Aussi, les militaires retraités ont juré abandonné leurs positions actuelles que lorsque leur situation sera réglée. Encore un bras de fer qui met en mal la trêve sociale que le Président Bongo a arraché aux syndicats en 2003, trêve sociale dont les populations ne voient toujours pas les retombées économiques promises par ce pacte qui ressemble aujourd’hui à un musellement subtilement réussi par les autorités de Libreville.
Janis OTSIEMI
Article publié le Tuesday, August 16, 2005