L’humanité célèbre ce jeudi, 14 novembre 2024, la journée mondiale du diabète. Une journée qui marque l’anniversaire de Frederick Banting, médecin et scientifique canadien, l’inventeur du médicament qui peut stabiliser le taux de sucre dans le sang, qu’on appelle l’insuline en 1922. L’occasion est mise à profit pour sensibiliser à l’impact du diabète sur la santé des personnes et souligner les possibilités de renforcer la prévention, le diagnostic et le traitement du diabète. Pour parler de la problématique liée à cette maladie chronique, qualifiée de tueuse silencieuse, une équipe de Guineematin.com a donné la parole au Dr Amadou Bah, médecin endocrinologue, chef du service de diabétologie au CHU de Donka ce mercredi, 13 novembre 2024.
A l’entame Dr Amadou Bah, a apporté une définition au diabète. « C’est une maladie comme toutes les autres maladies, mais c’est une maladie métabolique liée à l’augmentation du taux de sucre dans le sang de façon chronique. Et cette augmentation du taux de sucre est permanente et cela est liée soit à un défaut de l’utilisation de l’insuline par le pancréas, soit au manque d’insuline au niveau du pancréas. C’est ce qui crée cette hyperglycémie chronique qui entraîne la maladie qu’on appelle diabète sucré », a expliqué le médecin.
Poursuivant son intervention Dr, Amadou Bah est revenu sur les facteurs de risques du diabète. « Le diabète déjà, c’est une maladie non transmissible. Et malheureusement, c’est une maladie, on vit avec. Le fait d’avoir un diabétique dans sa famille, si tu ne fais pas attention, tu risques d’être diabétique à la longue. Nous avons le fait d’avancer en âge ; après la quarantaine, il faut beaucoup faire attention, contrôler comment manger, contrôler comment faire l’activité physique. Le fait de ne pas avoir une activité physique, être sédentaire, prendre du poids, sont des facteurs de risques d’être diabétique », prévient le Dr. Amadou Bah.
Par ailleurs, le médecin a évoqué les types de diabètes que l’on rencontre et comment est-ce-que la maladie se manifeste. « Nous avons beaucoup de types de diabète : il y a le diabète de l’enfant que nous appelons diabète de type 1 ; nous avons le diabète de l’adulte que nous appelons le type 2 ; nous avons le diabète de la femme en grossesse ; nous avons le diabète secondaire lié à l’utilisation de certains médicaments qui, à la longue, entraînent le diabète. Mais, le diabète le plus fréquent, qui existe dans le monde, c’est le diabète du type 2. 85% des diabétiques sont les diabètes de type 2. Les diabètes se manifestent pour les enfants, le fait de boire beaucoup d’eau et d’uriner fréquemment, le fait de manger beaucoup et tu perds le poids. Si vous remarquez ces signes-là chez un enfant, n’hésitez pas, il faut l’envoyer à un centre de santé le plus près pour qu’on contrôle sa glycémie. Le diabète de l’adulte en général est de façon silencieuse. Le malade, ne se sent pas diabétique, parce qu’il ne développe pas rapidement le signe du diabète. C’est pour cela, dans la définition du diabète, j’ai dit que c’est l’augmentation du taux de sucre de façon chronique, parce qu’il y a le seuil de définition de diabète. C’est pourquoi chez nous, il y a des critères de diagnostic du diabète. C’est quand on fait la prise du sang chez une personne adulte qui est restée à jeun pendant 8 heures et que ce résultat dépasse 1,26g en litre, si on le fait deux fois et qu’on a le même résultat, on peut le déclarer diabétique. Ça, c’est le premier critère ; le deuxième critère, c’est quand on prend la glycémie chez la même personne à n’importe quel moment de la journée, qu’il ait mangé ou pas, et que ce résultat-là dépasse 2g avec des signes du diabète, les signes de l’hypertension glycémie, c’est-à-dire l’intéressé aussi boit beaucoup d’eau, il sort deux ou trois fois la nuit pour uriner, alors qu’habituellement il ne sort pas, et il perd du poids, ou parfois, il a les troubles de la vision. Si ces signes sont là, plus la glycémie avec un repas supérieur à 2g, on te déclare diabétique », a-t-il expliqué .
A la question de savoir quels sont les aliments interdits aux personnes atteintes du diabète, Dr Amadou Bah, a fait savoir qu’il n’y a pas d’interdit, comme les gens le pensent. Il faut manger équilibré et éviter de consommer le sucre d’absorption ordinaire, les boissons sucrées. « Il n’y a pas d’interdit, comme les gens le pensent, mais il faut savoir équilibrer les aliments que l’intéressé prend s’il est diabétique. D’abord, le diabète apparaît quand on a une mauvaise alimentation, parce qu’on parlait tout à l’heure des facteurs de risques. Nous avons le fait d’avoir un diabète dans sa famille, si tu ne fais pas attention, tu risques d’être diabétique à la longue. Nous avons le fait d’avancer en âge, après la quarantaine, il faut beaucoup faire attention, contrôler comment manger, contrôler comment faire l’activité physique. Le fait de ne pas avoir une activité physique, être sédentaire, prendre du poids, là c’est des facteurs de risque d’être diabétique. Donc, dès qu’on déclare quelqu’un diabétique avec tous ces risques-là, on lui explique un régime alimentaire. Dans ce régime alimentaire, on ne lui interdit pas trop de choses, mais le sucre d’absorption rapide, comme le sucre ordinaire, le sucre de table, les boissons sucrées, ce sont des sucres qui augmentent le taux de sucre dans le sang. Donc, c’est ce qu’il faut éviter. Mais, tu peux prendre les fruits après un repas. On te dit de prendre trois repas au quotidien, le petit-déjeuner ne doit pas être trop lourd, tu manges consistant la journée du fait que tu es actif la journée, et tu manges léger le soir. Ça, c’est la base du traitement du diabète », a-t-il fait savoir.
Parlant du traitement, le Dr Amadou Bah affirme l’éducation est fondamentale pour le cas du diabète, avant d’inviter la population à se rendre au CHU de Donka pour se faire dépister gratuitement à l’occasion de la journée mondiale du diabète de ce jeudi. « C’est vrai, l’accès aux soins, c’est un peu compliqué dans le pays. La majorité de nos diabétiques existant dans le monde se trouve dans les pays à revenu faible, y compris notre pays. Donc, l’accès aux soins fait défaut. C’est pourquoi nous, nous profitons souvent des campagnes de sensibilisation pour parler du diabète à la population, à la communauté, et des mesures préventives pour éviter ces maladies. Parce que quand vous prenez le nombre de malades qui existent et le nombre de malades diagnostiqués qui n’ont pas accès aux soins adéquats, c’est ce qui entraîne la complication de cette maladie. Le type de traitement disponible, nous avons l’éducation alimentaire que nous faisons, nous avons les comprimés (les insulines). Les insulines, nous avons les insulines type rapide quand le malade ne va pas bien, il est dans le coma, au service d’urgence ou à la réanimation. Nous avons les insulines intermédiaires, on fait les mélanges d’insulines qu’on donne en initiation, en hospitalisation. Et d’autres sont sous insulines quand ils sortent de l’hôpital. Si on pouvait avoir un système d’assurance maladie pour tout le monde(…). Je profite de ce micro pour dire que demain, le 14 novembre, la Guinée à l’instar de tous les autres pays, l’Association guinéenne d’aide à l’éducation des diabétiques, affiliée à la Fédération internationale du diabète de l’Organisation mondiale de la santé, nous célébrons la journée mondiale du diabète. Donc, c’est l’occasion de lancer un appel à tout le public de venir au site de Donka, où se fera le dépistage gratuit du diabète, de l’hypertension artérielle, et nous avons aussi notre unité de diabétologie à l’hôpital régionale de Conakry à Entag-Nord, il y aura aussi une équipe de dépistage là-bas. Donc, tout le monde est invité à se présenter massivement. Il y aura un dépistage gratuit et tous ceux qui seront dépistés diabétiques seront pris en charge demain. L’activité commence à 8 heures à Donka, et à l’hôpital régionale de Entag-Nord », informe le médecin.
Pour ce qui est des statistiques au niveau national, le Dr Amadou Bah révèle : « Dans le service, nous avons deux boxes de consultations de diabète. Tous les services ont un seul bureau de consultation. C’est pour vous dire l’ampleur de la maladie en Guinée. Parmi ces malades-là, nous avons les anciens malades, parce que c’est une maladie chronique et ils vivent avec et viennent sur des rendez-vous, et parmi ce lot, nous avons deux ou trois nouvelles découvertes du diabète dans nos consultations. Donc, dans nos consultations, on a plus de dix (10) malades par semaine, de nouvelles découvertes de diabète. Et à Donka, les malades aussi sont plus nombreux à l’hôpital régional de Conakry à la T6. Les conséquences on ne le souhaite pas. Mais malheureusement, comme je l’ai dit, l’accès aux soins freine certains malades de venir à l’hôpital. Si le malade n’a pas les moyens, les parents n’ont pas les moyens, ils désistent de venir se faire consulter. Malheureusement, des diabétiques qui puissent exister comme je l’ai dit c’est le diabète du type 2. Et certains malades ont été découverts au stade de complications de la maladie, soit le malade a une plaie chronique qui ne se guérit pas, soit le malade a une glycémie qui est très élevée, il rentre dans le coma, il vient à l’hôpital, on trouve qu’il était déjà diabétique, on reçoit les malades à ce stade de la complication, et c’est vraiment un énorme problème pour nous soignants, pour les parents des malades parce qu’il y a un coût.
Je suis dans ce métier depuis mai 1996, j’ai commencé à soigner les malades diabétiques. Je n’ai pas vu un de mes malades guérir de sa maladie. Je sais, chez les diabétiques, à un moment donné, la glycémie peut se stabiliser pendant plusieurs années surtout chez les enfants diabétiques, on appelle ça la lune de miel ; mais après, ça revient. Dire qu’on a pu guérir le diabète au jour d’aujourd’hui, je ne sais pas, mais demain, c’est possible parce que la science évolue », déclare le médecin.
Fatoumata Diouldé Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com
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Article publié le Thursday, November 14, 2024