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Niger

Le Jour J – ONEP

  Partager vers les réseauxSi certains pays européens et les Etats-Unis, guidés par la volonté de mutualiser leurs efforts pour bâtir un front commun contre ce qu’ils appelaient « l’axe du mal », une défense commune et assurer leur propre sécurité avaient signé le 14 Août 1941 la Charte de l’Atlantique, aujourd’hui, le Burkina-Faso, le Mali et le Niger ont la Charte du Liptako-Gourma pour combattre, ensemble, un axe du mal contemporain.

 Si des pays des continents européen et américain du Nord manœuvrent dans une alliance politique et militaire appelée Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), créée le 4 Avril 1949 et chargée de mettre en œuvre des actions dans le cadre d’une alliance dénommée l’Alliance Atlantique, le Burkina-Faso, le Mali et le Niger, eux également, ont porté sur les fonts baptismaux la Confédération des Etats du Sahel chargée de réaliser les objectifs de l’Alliance des Etats du Sahel et d’instaurer une politique commune de développement sur plusieurs domaines d’intérêt commun.

Enfin, si le 6 Juin 1944, date du débarquement et du déploiement sur les plages Normandes des troupes alliées, commandées par le Général Américain Dwight Eisenhower, pour libérer la France, reconquérir sa souveraineté et son indépendance, l’extirper du joug de l’Allemagne Hitlérienne qui l’a exploitée, martyrisée, brisée, mise à genoux et à terre, rétablir sa dignité et la soustraire de la domination, est appelé « le D-Day » ou le Jour J, en Afrique et plus précisément dans le Sahel, les peuples frères, amis et alliés du Burkina-Faso, du Mali et du Niger, dirigés respectivement par le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goita et le Général Abdourahamane Tiani, ont leur Jour J : le 16 Septembre 2023.

En effet, le 16 Septembre 2023 marque le début d’une lutte acharnée contre les ennemis internes et leurs commanditaires externes, armés et non armés, d’un combat épique contre des lobbys d’un ordre mondial désuet, d’un passionnant processus de reconstruction nationale, d’une chevaleresque dynamique pour une véritable indépendance, et d’une historique mobilisation des trois peuples unis par l’Histoire, la Géographie et les défis du monde « d’aujourd’hui », décidés, plus que jamais, à mutualiser les énergies, les intelligences et les moyens à prendre en charge leur  sécurité et leur défense commune.

Le 16 Septembre 2023 est également le point de départ de l’œuvre exaltante de la reconquête de la souveraineté, de la restauration de la dignité de ces trois pays longtemps malmenés par la France et d’autres puissances impérialistes avec la complicité des tenants politiques locaux, traitres à leur nation, qui ont mal mené leur gouvernance marquée notamment par l’expansion du terrorisme malgré la présence des bases militaires étrangères.

« C’est une véritable révolution des esprits qui s’est produite le 16 Septembre 2023 à l’annonce surprise de la signature par les Chefs d’Etat de la Charte du Liptako Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel entre le Burkina-Faso, la République du Mali et la République du Niger », soulignait à juste titre, l’écrivain Nigérien Adamou Idé à la page 174 de son dernier livre titré « Unité Nationale et Lutte de Libération».

Indubitablement, ce jour J sera gravé en lettres d’or dans l’Histoire politique du Burkina-Faso, du Mali et du Niger qui ont signé la Charte du Liptako Gourma matérialisant l’Alliance des Etats du Sahel (AES) au moment même où, dans une ultime convulsion de fin de vie, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) imposait des sanctions hors-normes contre le Niger et brandissait à hue et à dia une menace d’agression militaire contre notre pays.

La charte du Liptako Gourma, nouveau bréviaire des peuples épris de paix, de justice, et déterminés à s’extirper de la domination néocoloniale, à mettre un terme à la sous-traitance de leur propre sécurité, à desserrer voire se débarrasser de l’étau des pays  impérialistes, à dévisser les goulots et goulets imposés par des puissances extérieures, à jeter dans les poubelles de l’Histoire les désidérata de certaines organisations communautaires aujourd’hui agonisantes, a pour objectif de construire une architecture mutuelle de sécurité et de défense collective au profit des populations fières et altières des trois pays dans un Sahel pacifié, prospère et uni.

« La création de l’Alliance des Etats du Sahel est assurément l’aboutissement de cette démarche dont l’objectif est de faire du Sahel un espace de paix et de prospérité. Notre nouvelle organisation travaillera dans le seul intérêt des Sahéliens et pour une Afrique libre et décomplexée », déclarait le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani dans son Message à la Nation du 18 Décembre 2023.

« Je fais une mention spéciale à nos frères du Burkina-Faso et du Mali qui ont toujours été à nos côtés dans le combat contre les forces du mal. La matérialisation de cette lutte commune à travers la création de l’Alliance des Etats du Sahel prouve à suffisance que l’idée d’intégration chère à nos devanciers n’était pas un simple rêve pieux. Aujourd’hui, avec mes frères Ibrahim Traoré, Assimi Goita, nous sommes déterminés à écrire l’Histoire, l’Histoire d’une Afrique libre où les Africains vivront une vraie indépendance », dira-t-il plus loin.

Ainsi donc, le 16 Septembre 2023, les Gouvernements du Burkina-Faso, du Mali et du Niger, convaincus de la nécessité de poursuivre les luttes héroïques menées par les peuples et les pays africains pour l’indépendance politique, la dignité humaine et l’émancipation économique, guidés par l’esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié, engagés à renforcer les liens séculaires entre leurs peuples, déterminés à exercer pleinement et à veiller au respect de la souveraineté nationale et internationale, résolus à défendre l’unité nationale et l’intégrité des Etats respectifs, conscients de la responsabilité de protéger les populations civiles, considérant les menaces multiformes dans l’espace commun aux trois Etats et rappelant le droit naturel des Etats à la légitime défense individuelle et collective ont convenu de signer, de respecter et de faire respecter la Charte du Liptako Gourma.

Face aux enjeux de l’heure, aux aspirations profondes des trois peuples et à leur désir ardent de sauter le pas pour concrétiser le Serment du Capitaine Ibrahim Traoré, du Colonel Assimi Goita et du Général Abdourahamane Tiani, aussitôt la Charte du Liptako-Gourma signée, les trois Gouvernements, les Premiers ministres, les membres de leur gouvernement et les experts nationaux en l’occurrence, avec une énergie débordante, un entrain de tous les instants et un enthousiasme certain, se sont mis à l’œuvre et à l’ouvrage, aux pas de charge mais avec minutie et méthode.

Et, le 6 Juillet 2024, à Niamey, dans l’apothéose, les trois Chefs d’Etat signèrent le document portant création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, ouvrant ainsi une nouvelle ère d’espoir pour le peuple du Sahel, les populations du Liptako-Gourma en particulier, confirmant ainsi les écrits prémonitoires de Léopold Kaziendé, ancien ministre nigérien des Travaux Publics, des Mines, de l’Hydraulique puis de la Défense sous la 1ère République (1960-1974) qui, dans son autobiographie « Souvenirs d’un Enfant de la Colonisation » publiée en cinq (5) tomes, disait : « J’affirme et je réaffirme que je serai dans mon tombeau mais le Liptako-Gourma fera parler de lui…cette région n’a pas dit son dernier mot », ou encore ces lignes sentencieuses de l’illustre syndicaliste et homme politique nigérien Djibo Bakary qui a dit Non ! au Général De GAULLE et qui écrivait à la page 9 de son livre « Silence ! On décolonise » : « Il nous faut connaitre nos problèmes par nous-mêmes et pour nous-mêmes et avoir la volonté de les résoudre par nos propres moyens d’abord, avec l’aide des autres ensuite, mais toujours en tenant compte de nos réalités africaines ». Assurément, ce postulat de Djibo Bakary est entrain d’être valorisé et concrétisé par les trois (3) Chefs d’Etat de l’AES

Alou Moustapha (ONEP)

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Article publié le Tuesday, September 17, 2024