Le Comité permanent Inter Etats de lutte Contre la sécheresse au Sahel (CILSS) célèbre, ce jeudi 12 septembre 2024, sa 39ème journée sous le thème « Des systèmes irrigués performants et durables pour une agriculture résiliente aux changements climatiques, contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’à la croissance économique au Sahel et en Afrique de l’ouest ».
A cette occasion, le Président de la République du Tchad, Président en exercice du CILSS, M. Mahamat Idriss Deby ITNO, a livré un message à l’ensemble des populations sahéliennes et de l’Afrique de l’Ouest dans lequel il rappelle que « le choix de ce thème, en parfaite adéquation avec le mandat et la vision du CILSS, participe d’une volonté manifeste de valoriser nos potentiels irrigables ».
« Il s’agit également d’impulser une dynamique régionale à leur promotion, en vue de contribuer de manière significative à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos communautés », ajoute le chef de l’Etat tchadien qui souligne que « cette célébration est une opportunité de rappeler que la production agricole dans notre espace, est dépendante à 95% des précipitations pluvieuses qui, de nos jours, sont de plus en plus incertaines, du fait des changements climatiques ».
Mahamat Idriss Deby ITNO de souligner que la mobilisation des ressources en eau dans notre espace reste très inférieure à 10 %, tandis que moins de 15% des terres arables sont irriguées, et moins d’un million d’hectares sont irrigués en maîtrise totale de l’eau.
« Face à l’irrégularité des précipitations qui compromet la production agricole dans notre espace et la persistance des crises alimentaires et nutritionnelles, le développement de l’irrigation est apparu comme une alternative porteuse pour sécuriser et accroitre durablement la production agricole », a -t-il dit.
Aussi, le président en exercice du CILSS de préciser que « dans l’espace CILSS, pour faire face à ces défis, la question de la maitrise de l’eau à des fins agricoles reste une priorité dans la quasi-totalité de nos pays, pour aller vers une agriculture résiliente aux changements climatiques, capable de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi qu’à la croissance économique au Sahel et en Afrique de l’ouest ».
C’est pourquoi, indique -t-il « les Chefs d’Etat des six États membres (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), avec l’appui de la Banque Mondiale, ont lancé en octobre 2013, l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel, pour faire de l’agriculture irriguée, une des solutions au développement de nos pays ».
Cette initiative ambitionne de porter la superficie en maîtrise de l’eau des six pays à un million d’hectares, dans un horizon rapproché.
Selon le chef de l’Etat Tchadien, le Projet d’Appui Régional à cette Initiative, le PARIIS, qui concerne ces six pays dans une phase pilote, vise à renforcer la capacité desdits pays, à accroitre les superficies irriguées, selon une approche régionale axée sur les solutions d’irrigations adaptées au contexte sahélien.
« Au regard des résultats probants et de l’engouement suscité dans les pays pilotes, il a été recommandé son extension aux autres États membres du CILSS, dans le cadre d’une 2ème phase », a-t-il révélé soulignant que la célébration de la présente journée intervient dans un contexte extrêmement difficile pour notre région, notant au passage « la conjugaison de graves crises alimentaire, nutritionnelle et économique qui sévissent dans notre espace, en plus de l’insécurité civile et de la menace terroriste, ne fait qu’accentuer la vulnérabilité de nos populations ».
Dans cette perspective, « les Gouvernements des États de la région doivent saisir toutes les opportunités de mettre en œuvre des politiques et stratégies appropriées en vue de rendre performants et durables nos systèmes irrigués », a-t-il lancé.
Le président tchadien de faire comprendre que cette célébration est une occasion pour lui de mettre une fois encore en lumière, « les réalisations de notre institution cinquantenaire, dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la maîtrise de l’eau, de l’accès au marché, de la lutte contre la désertification et les changements climatiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».
Dans la droite ligne des idéaux de ses pères fondateurs, « nous devons donc avoir à l’esprit, de faire du CILSS un puissant levier au service du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, qui transforme cette région en terre d’excellence, dans la mise en œuvre des politiques de développement durable et d’adaptation au changement climatique », a souhaité le président en exercice du CILSS.
Après avoir exprimé sa profonde gratitude et ses remerciements à tous les partenaires techniques et financiers qui appuient le CILSS, le président en exercice de cette organisation de solliciter auprès de ces derniers leurs accompagnements dans le combat permanent pour la quête d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Crée le 12 septembre 1973, le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) regroupe treize États membres dont : 8 États côtiers (Bénin, Côte d’ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togo) ; 4 États enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) et 1 État insulaire (Cap Vert). Deux États, le Soudan et la République centrafricaine sont en attente d’adhésion. Le CILSS intervient de nos jours dans tout l’espace CEDEAO, la Mauritanie et le Tchad, soit 17 pays, note-t-on.
AIO/AS/ANP
Article publié le Tuesday, September 17, 2024