Un personnage historique connu sous le nom d’« Inamujandi » a été pris comme modèle par les jeunes de la province de Cibitoke, au Nord-Ouest du pays, pour valoriser leurs talents. Malgré les défis, ces jeunes ont réussi, grâce à des clubs folkloriques, à créer une coopérative agricole, une radio… Leur objectif est non seulement de se promouvoir, mais aussi de créer de l’emploi Eric Manirambona, président de la coopérative «Inamujandi» : « Pour valoriser nos forces, une dizaine de jeunes ont eu l’idée de créer une coopérative inspirée par la guerrière historique Inamujandi »

Selon Eric Manirambona, président de la coopérative « Inamujandi », l’idée de créer une coopérative sur la colline Cibitoke, dans la commune de Rugombo, est née en 2009. « Dix jeunes se sont regroupés pour valoriser leurs talents et créer des emplois. Ils ont pris pour modèle Inamujandi, une guerrière des années 1930. Celle-ci a mobilisé les hommes de Ndora pour contester l’autorité coloniale belge et leurs auxiliaires burundais », explique-t-il, avant de préciser qu’actuellement, les membres de la coopérative sont au nombre de 50.

M. Manirambona indique qu’ils ont commencé par les danses folkloriques lors des mariages, des fêtes publiques et des messes.

« L’équipe jouait également des pièces de théâtre », précise-t-il. Et d’ajouter : « Petit à petit, le groupe s’est agrandi. Actuellement, ceux qui se réfèrent à «Inamujandi» dans toute la province sont au nombre de 850 dont 384 femmes. »

Le président de la coopérative « Inamujandi » avoue que leur champ d’action s’est élargi. « Les membres de la coopérative pratiquent l’agriculture de légumes et la multiplication des plants d’arbres fruitiers », annonce-t-il.

Une radio pour valoriser le tourisme Pour rentabiliser ses projets, le trentenaire précise que la coopérative a créé une radio communautaire dénommée « Radio Inamujandi FM Ijwi ry’umukozi ». En plus de la diffusion des émissions en rapport avec l’histoire du pays, la radio a pour objectif de promouvoir les sites touristiques de la province et du pays afin d’en tirer profit.

Parmi les lieux touristiques à promouvoir dans la province de Cibitoke, M. Manirambona cite les eaux thermales de Ruhwa, la colline Nakibuburu dans la commune de Rugombo, située à la croisée de quatre communes et les eaux naturelles de la colline Rusiga qui deviennent chaudes le matin et se refroidissent au fur et à mesure. Il mentionne également les chutes et les eaux thermales de la colline Gatera dans la commune de Buganda, ainsi que la colline Bosi dans la commune de Mabayi. Celle-ci a une forme triangulaire.

« La radio a aussi été mise en place pour créer des emplois. Elle émet actuellement dans 9 provinces et emploie 11 personnes en permanence. Parmi ceux-ci 7 femmes et 5 hommes », se réjouit M. Manirambona, avant de révéler que la coopérative forme les jeunes à l’entrepreneuriat.

Malgré des moyens limités, la coopérative aide par exemple les jeunes qui souhaitent investir dans la fabrication de beignets ou de crêpes en fournissant 5 kg de farine et les ingrédients nécessaires. En retour, le bénéficiaire doit démontrer comment il a rentabilisé le capital, explique-t-il.

Des débuts toujours difficiles M. Manirambona évoque les difficultés rencontrées dans leurs projets, notamment le manque d’un local approprié pour la radio et de terres propres pour cultiver. Il déplore également que l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT) ait exigé le changement de la fréquence de la radio, moyennant un paiement de 3000 USD. Cela à un moment où la radio n’est pas encore autosuffisante financièrement.

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