Le Comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures (CIDPH) a organisé ce 24 avril 2024, une rencontre d’information et de sensibilisation au profit de plusieurs acteurs. La rencontre a porté sur une nouvelle disposition qui indique que les bouteilles de gaz butane de 1 à 12,5 kg subventionnées par l’Etat seront désormais réservées aux ménages. Les autres utilisateurs devront donc se tourner dorénavant vers les bouteilles hors gabarit. Cette mesure devrait permettre de maîtriser la hausse annuelle de la subvention et de disponibiliser le gaz au profit des ménages.
La subvention du gaz butane par l’Etat burkinabè, remonte au temps de la révolution. Elle avait pour but de rendre le gaz accessible et par ricochet, réduire la coupe du bois devant servir à faire chauffer la marmite. Au fil des ans, le gaz est rentré dans les habitudes des citoyens, étant devenu une des sources d’énergie les moins chères.
Cela a eu, entre autres conséquences, d’alourdir le montant annuel supporté par l’État, qui est devenu de plus en plus important. Sur les 11 dernières années, c’est un peu plus 371 milliards de FCFA, soit en moyenne 37 milliards par an. Pour le premier trimestre de l’année 2024, c’est un peu plus de 19 milliards de FCFA, qui ont été injectés par l’État dans la subvention du gaz.
En effet, les bouteilles de 1 à 6 kg sont subventionnées à 40%, celles de 6 à 12,5 kg à 30% et celles de plus de 12,5 kg à 10%. Cette subvention permet aux consommateurs d’acheter les bouteilles de 6kg à 2 000 F au lieu de 5 050 FCFA et celles de 12,5 kg à 5 500 FCFA au lieu de 10 522 FCFA.
Vue des participants
Mise à part la hausse significative de la subvention, on note également un détournement des bouteilles de gaz subventionnées. En effet, les restaurateurs, les hôteliers, les unités de production industrielles, les producteurs maraîchers ainsi que les transporteurs, qui sont censés utiliser les bouteilles hors gabarit, se rabattent sur les bouteilles moyennes. Pourtant, leur consommation est 10 à 200 fois plus importante que celle des ménages, fait savoir Désiré Ouédraogo, président de la cellule technique de la CIDPH. Ce qui fait que les pénuries de gaz butane se font de plus en plus courantes.
C’est donc au regard de ces différents constats et pour éviter la hausse du prix des bouteilles, que la CIDPH a procédé à une relecture des textes réglementaires qui encadrent l’utilisation du gaz. Ce qui a conduit à l’introduction d’un arrêté signé le 6 février et mis en vigueur le 11 février 2024, qui stipule que désormais, la vente des bouteilles de gaz de 1 à 12, 5 kg subventionnées par l’Etat, est exclusivement réservée à l’utilisation domestique des ménages qui résident sur le territoire national. La mise en œuvre de cet arrêté devrait permettre non seulement d’orienter la vente du gaz subventionné vers l’utilisation des particuliers, mais aussi de disponibiliser les bouteilles au profit des ménages.
Désiré Ouédraogo, président de la cellule technique du CIDPH
Le présent atelier d’information et de sensibilisation, premier du genre après la prise de l’arrêté, visait donc à mettre tous les acteurs au même niveau d’information. C’est ainsi que distributeurs, hôteliers et restaurateurs, associations de défense des droits des consommateurs et hommes de médias ont été conviés. Dans les jours à venir, des sorties de terrain en vue de la sensibilisation sont prévues par les services compétents.
La répression des récalcitrants, devrait intervenir par la suite. La rencontre a permis aux différents acteurs, de poser également leurs préoccupations, en lien avec la disponibilité des bouteilles de gaz hors gabarit et des installations y afférentes. Pour le cas de l’utilisation du gaz butane dans les transports, il a été rappelé que la pratique est illégale, malgré les raisons évoquées par les acteurs du domaine pour justifier son utilisation.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Article publié le Thursday, April 25, 2024