Compromis comme moyen de sortir du chaos.
Par : krys MOUYABI
Krys MOUYABI
Le Congo a fêté ses 60 ans d’accession à la souveraineté internationale. 60 ans, c’est l’âge des maîtres. On devrait avoir acquis une certaine autonomie sur certains plans: politique, économique, social… Hélas ! 60 ans après et malgré les richesses de notre sous-sol, le Congo reste quasiment dans le dénuement. La pandémie du coronavirus qui a attaqué les pays du monde ne nous ayant pas épargné, vient de montrer combien à cet âge, le pays n’a pas d’infrastructures de santé capables d’assurer la survie de son peuple. C’est la faute à la politique. Pendant 60 ans, l’élite politique qui s’est abreuvé au marxisme léninisme, au parti unique a du mal à se remettre en cause.
Le saupoudrage fait à la conférence nationale n’a permis que la création des regroupements clanico- ethniques appelés partis politiques. Animés par les transfuges du parti unique, ces partis traditionnels sont réfractaires au changement, au progrès. Tout ce qui s’est installé, c’est un système politique et mafieux accoudé à une économie grabataire perfusée par la seule manne pétrolière. Bref, tout est à refaire. Le Congo est devenu un berceau de la médiocrité et de la haine. Comment peut-il survivre à ce déferlement de la haine de sa jeunesse ignorante d’un passé douloureux sur lequel elle s’appuie avec légèreté ? Il faut assurément déconstruire toutes nos approches d’accession et de conservation de pouvoir car, ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’existence même du Congo en tant que pays. Les égoïsmes primaires, le repli identitaire n’ont fait que déliter l’État, déchirer la cohésion nationale et mettre en mal un vivre-ensemble qui est pourtant déjà présent dans notre culture. En faisant la politique de l’autruche, notre système politique ne fait que retarder l’échéance d’une chute qui risquerait d’être violente. Pour ma part, j’estime nécessaire et urgente la mise en œuvre d’un vrai compromis politique qui va refonder les valeurs de notre République.
Un compromis politique qui redéfinit notre pacte social. Et notre premier devoir est de susciter une véritable révolution morale pour que cessent les travers et les compromissions dangereuses.
krys mouyabi
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Article publié le Friday, November 4, 2022