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Lutte antiterroriste : Ces rançons qui ne passent pas | REPORTERS ALGERIE

 


Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a, de nouveau, abordé hier la question de la lutte antiterroriste en condamnant les Etats et les parties qui continuent de payer des rançons aux groupes armés, preneurs d’otages. Selon lui, c’est une manière d’encourager le terrorisme et de «saper» tous les efforts visant à neutraliser les groupes qui pratiquent le rapt et la prise d’otages pour financer leurs activités destructrices.

M. Djerad s’exprimait lors des travaux de la 14e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA). Il a réitéré la position de l’Algérie déjà exprimée à la mi-novembre 2020 par le ministère de la Défense nationale (MDN) au lendemain de la libération des otages détenus au Mali par le groupe de Lyad Ag Ghaly, dont la Franco-Suisse Sophie Petronin, début octobre dernier. Dans son allocution lors des travaux de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement africains, organisée sous le thème «Faire taire les armes en Afrique», M. Djerad a déclaré : «L’Algérie prend acte, avec une grande préoccupation, de la poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages. Une démarche qui sape nos efforts de lutte antiterroriste.» Il a affirmé l’attachement de l’Algérie à «poursuivre sa contribution aux efforts africains communs pour atténuer l’impact de cette pandémie sur les peuples du continent», relevant que cette pandémie «a négativement impacté de nos actions visant à débarrasser notre continent des conflits armés, et à faire taire les armes en Afrique». Il a souligné l’impératif de «consolider la concertation afin d’éradiquer l’extrémisme violent, lutter contre le terrorisme et assécher les sources de son financement». Aussi, a-t-il mis l’accent sur l’importance de «la concrétisation des décisions onusiennes relatives à l’embargo sur les armes dans les zones de conflits, la reconstruction des capacités nationales pour sécuriser les stocks d’armes et de munitions, et la lutte contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre». Et de relever, par la même occasion, la nécessité d’oeuvrer pour «que les frontières communes entre pays africains ne se transforment en source de conflits et de menaces pour la sécurité et la stabilité, accélérer la définition et la délimitation des frontières entre les Etats et veiller au respect rigoureux du principe de l’UA sur le respect des frontières héritées à l’Indépendance». «Il est impératif de traiter les causes des menaces sécuritaires et de conflits, essentiellement la marginalisation, la pauvreté, la privation, et l’absence de perspectives réelles de développement», a ajouté le Premier ministre. Il affirmé, à cet égard, le soutien de l’Algérie aux «efforts visant le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le Sahel à travers le renforcement des capacités nationales des pays concernés, dans le cadre de la coopération bilatérale ou les mécanismes multilatéraux, à l’instar du Comité d’états-majors opérationnels conjoints (Cemoc) ou l’Unité de fusion et de liaison (UFL)». En sa qualité de président du Comité de suivi, l’Algérie poursuit «l’appui de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, en tant que cadre global pour faire face aux multiples défis auxquels est confronté ce pays frère», a-t-il rappelé. Appel à l’UA pour peser sur le dossier sahraoui Sur le Sahara occidental, le Premier ministre a exhorté l’organisation panafricaine à assumer ses missions politiques historiques pour le règlement du conflit du Sahara occidental. «Notre projet de faire taire les armes ne saurait aboutir sans l’éradication des résidus du colonialisme en Afrique, conformément à la Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement de mai 2013 et de l’Agenda continental 2063 de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit, inaliénable, à l’autodétermination à travers un référendum libre et régulier au Sahara occidental. Les «graves» développements qu’a connue, récemment, la question sahraouie constituent un «réel motif de préoccupation et d’inquiétude» pour l’Algérie, du fait d’une inertie sans précédent et de l’absence de «toute perspective de règlement», le Premier ministre a rappelé la position de l’Algérie appelant à la «relance du processus de règlement politique en accélérant la nomination d’un Représentant personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) et la reprise des négociations entre les deux parties en conflit». M. Djerad a appelé, dans ce cadre l’UA à «assumer sa mission de préservation de paix et de sécurité africaines» conformément à l’Acte fondateur de l’UA et au Protocole relatif à la création du Conseil africain de paix et de sécurité «afin de contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit, qui n’a que trop duré». S’agissant de la crise en Libye, l’Algérie, poursuit le Premier ministre, «n’a ménagé aucun effort pour rapprocher les vues des frères libyens en appui au processus de règlement onusien, à l’effet de trouver une solution politique consensuelle préservant la sécurité, la stabilité et l’unité de la Libye, loin de toute intervention étrangère, dans le respect de la volonté du peuple libyen frère». <

 


Article publié le Monday, December 7, 2020