L’école d’enseignement technique et professionnel, ex-CFPP de Nouakchott, a abrité lundi 23 novembre 2020, une cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains au profit des établissements de formation professionnelle. L’évènement s’est déroulé en présence du Secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale et de hauts responsables de l’administration publique, ainsi que les partenaires techniques et financiers, la France (ambassade de France et Agence Française de Développement AFD), l’Union européenne et le Bureau International du Travail (BIT).
Le Secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle et de la Réforme, M. Aly Selli, a présidé une cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains aux établissements de formation professionnelle. L’évènement s’est déroulé lundi 23 novembre 2020 à l’École d’enseignement technique et professionnel de Nouakchott, ex-CFPP, un établissement créé au milieu des années 1970 et qui a formé plusieurs cadres du pays.
« La formation technique et professionnelle est une priorité pour la Mauritanie. Elle s’inscrit dans les axes premiers du programme du chef de l’État Mohamed Cheikh El Ghazouani, Awalyati ou « mes priorités », mais aussi dans celle du département de l’Éducation nationale« , a-t-il indiqué. Il a remercié les partenaires techniques et financiers, en l’occurrence l’ambassade de France, l’AFD, l’Union européenne et le BIT, soulignant que cette cérémonie entre dans le cadre du projet Pecobat financé par le premier partenaire et mis en œuvre par le dernier.
"Ce matériel, composé de masques et de dispositifs de lavage des mains, servira à renforcer les efforts déployés dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 dont la deuxième vague pointe à l’horizon« , a-t-il précisé.
Auparavant, le point focal du BIT en Mauritanie, Federico Barroeta, avait mis l’accent sur la prévention contre la Covid-19. Il a insisté sur la dextérité des jeunes formés à l’École d’enseignement technique et professionnel dans la fabrication des masques et celle de jeunes artisans formés également dans le cadre du projet Pecobat dans la fabrication des dispositifs de lavage des mains. Il a salué cette formation innovante, mais surtout cette approche de « santé au travail », tout en appelant à une plus grande synergie entre les différents programmes de formation technique et professionnelle.
Federico Barroeta a mis en garde contre la propagation de la pandémie si les gestes barrières ne sont pas respectées, rappelant les impacts douloureux de celle-ci sur la situation socioéconomique et sanitaire du pays, mais aussi ses répercussions sur la cohésion sociale et sur l’exacerbation du chômage des jeunes. Il a évoqué le lancement en janvier 2021 d’une campagne de plaidoyer en faveur de la « formation-emploi » et du travail décent, mais aussi de l’entreprenariat.
Le représentant de l’Union européenne, Enrico Colombo, a quant à lui mis l’accent sur le caractère prioritaire de la formation technique et professionnelle pour le développement du pays, « partagé au plus haut niveau par le gouvernement de la Mauritanie et par l’Union européenne« , a-t-il précisé. Il a indiqué que l’Union européenne est l’un des partenaires les plus importants de la Mauritanie et que ce partenariat de longue date va se poursuivre et se renforcer dans le domaine de la formation technique et professionnelle, mais surtout pour la promotion du travail décent.
Enrico Colombo a salué à ce titre les résultats probants du projet Pecobat cofinancé par l’Union européenne et l’AFD et exécuté par le BIT, précisant que ce projet s’inscrit dans l’approche « chantier-école » qui a déjà profité à un millier de jeunes filles et garçons dans les domaines du bâtiment, de l’entretien routier et des énergies renouvelables, « des métiers du futur », a-t-il précisé. Il a par ailleurs souligné l’importance de la solidarité entre les élèves, car il s’agit d’équipements de protection fabriqués par les élèves de la formation professionnelle, pour leurs pairs. Il a afin rappelé les appuis que l’Union européenne a accordé à la Mauritanie dans le cadre de son Plan de riposte Covid-19, environ 800 millions MRU, sans compter les appuis apportés aux formations sanitaires et au personnel de santé dans le cadre du renforcement des équipements et des capacités.
Pour sa part, l’ambassadeur de France en Mauritanie SEM. Robert Moulié a salué les opportunités offertes par la formation technique et professionnelle aux jeunes (garçons et filles), mettant l’accent sur l’importance à accorder à l’approche « santé au travail » face à la pandémie de Covid-19 dont une deuxième vague est annoncée. Il a déclaré que la France est engagée à soutenir l’employabilité des jeunes en Mauritanie, mais surtout à accompagner le gouvernement dans son plan de riposte contre la pandémie. Il a évoqué, également, l’appui que la France a apporté à la réorientation géographique et sectorielle du projet PECOBAT à la ville de Nouakchott, et qui a ciblé dans ses premières phases les villes de l’intérieur du pays.
Après avoir écouté les explications techniques fournies par les élèves et artisans formés à l’école sur les étapes de fabrication des masques et des dispositifs de lavage des mains, les autorités et les partenaires ont visité les principales ailes de l’établissement et se sont arrêtés longuement dans les ateliers où les masques sont confectionnés, face à des rangées d’élèves-tailleurs et monteurs.
A signaler que la cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains a été rehaussée par la présence du Wali de Nouakchott-Sud, M.Mohamed Ould Saleck, de la Directrice de l’AFD, du Directeur chargé de la formation professionnelle au Ministère de l’Education, du Hakem et du Maire de Riadh, ainsi que le directeur et le personnel de l’école d’enseignement technique et professionnel de Nouakchott.
Cheikh Aïdara
Témoignage
Thierno Hamady Abdallahi
“Je travaille à Caritas et je viens de présenter à la délégation le dispositif de lavage des mains fabriqué par des élèves, des anciens de l’école d’enseignement technique et professionnelle de Nouakchott, que j’ai encadré pour ce projet avec un autre collègue. Pour le projet Pecobat, nous avons exécuté une commande de 60 dispositifs mais nous en avons livré plusieurs centaines à beaucoup d’institutions internationales, surtout au début de la pandémie. Ces ouvrages sont l’œuvre de 25 élèves de l’école sous la supervision de deux encadreurs« .
Salka Mint Bilal
"Je suis diplômée de l’école d’enseignement technique, ex-CFPP. Les masques que nous avons fabriqués font 18 centimètres de large sur 20 centimètres de long et sont constitués de quatre couches de tissu. C’est ici, au niveau de l’école, que nous avons appris à fabriquer les masques. Ils sont de très bonne qualité et n’ont rien à envier à ceux importées. Avec des appuis, nous pouvons répondre largement aux besoins du marché. Là, nous en avons fabriqués 50.000 à raison de 100 masques par jour et par élève ».
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Article publié le Monday, November 30, 2020