Libreville, Lundi 4 Septembre 2023 (Infos Gabon) – Le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions a prêté serment devant la Cour constitutionnelle ce lundi comme président de la transition au cours d’une audience solennelle organisée au Palais du bord de mer à Libreville. L’intégralité de son discours d’investiture.
Mesdames et Messieurs de la
presse ;Chers ainés, Chers amis ;Messieurs les officiers
généraux ;Officiers ;Sous-officiers et militaires du
rangMesdames et Messieurs, vos
grades, rangs et qualités respectés.
Gabonaises,
Gabonais,
Mes chers
compatriotes
Je voudrais
commencer cette allocution en adressant d’un cœur reconnaissant, une action de
grâce au Dieu tout Puissant.
C’est grâce
à ses bontés sans cesse renouvelées pour notre pays le Gabon que nous pouvons
fièrement nous tenir ici ce matin dans cette Hémicycle du palais de la
rénovation. Ce même Dieu, qui nous a parlé le matin du 30 août 2023, et qui
continue de nous parler, est celui qui a conduit nos pas jusqu’ici.
Permettez-moi
de rappeler à votre souvenir, les paroles prononcées par Feu le président Omar
BONGO dans cette salle, au terme de 42 ans de règne après Feu le Président
Léon MBA, premier Président du Gabon : ‘’Dieu ne nous a pas donné
le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, il nous
observe. Il dit : amusez-vous. Le jour où il voudra aussi nous
sanctionner, il le fera’’
Cette phrase
remplie de sagesse, était en réalité la voix de Dieu qui a fini par accomplir
sa volonté pour le peuple Gabonais aujourd’hui.
Gabonaises,
Gabonais, mes chers compatriotes
Permettez-moi
d’exprimer mes sincères remerciements à tous ceux qui, nombreux, très nombreux,
ont effectué le déplacement pour prendre part à cette cérémonie d’investiture.
J’ai une
pensée particulière pour tous les gabonais de la Diaspora qui suivent cette
cérémonie de là où ils sont.
Mais j’ai
surtout une pensée spéciale pour tous nos compatriotes qui auraient rêvé vivre
ce jour mais nous ont précédé dans l’au-delà. Je pense à tous les partisans du
changement et de l’alternance : Simon Oyono Aba’a, Martine Oulabou, Pierre
Louis Agondjo Okawè, Pierre Mamboundou Mamboundou, André Mba Obame pour ne
citer que ceux-là.
Comme disait
l’ancien Président Ghanéen, Jerry John Rawlings ‘’Quand le peuple est
écrasé par ses dirigeants, avec la complicité des juges, c’est à l’armée de lui
rendre sa liberté’’.
C’est fort
de cet esprit que le 30 août 2023, telle une météorite dans la nuit noire, les
Forces de Défense et de Sécurité de notre pays ont pris leurs responsabilités
en refusant le coup d’état électoral qui venait d’être annoncé par le Centre
Gabonais des Élections à la suite d’un processus électoral outrageusement
biaisé.
C’est sans
aucune violence, sans heurts et sans effusion de sang que le Comité pour la
Transition et la Restauration des institutions (CTRI) a changé le régime en
place, qui confisquait le pouvoir des institutions de la République depuis
quelques années, au mépris flagrant des règles démocratiques.
Cette action
patriotique inédite, restera sans aucun doute, un ‘’cas école’’ dans les
annales de l’histoire.
L’armée républicaine
s’est inscrite dans le refus de cautionner une forfaiture qui aurait, une fois
de trop, coûté la vie à de nombreux citoyens. Le peuple demande tout simplement
que ses droits soient, garantis à travers des institutions fonctionnelles.
Les forces
de défense et de sécurité avaient un double choix : soit tuer des
gabonais, qui auraient légitimement manifesté, soit mettre fin à un processus
électoral pipé, dont les conditions du déroulement ne permettaient d’ailleurs
pas l’expression démocratique.
C’est en
toute responsabilité que nous avons dit : « NON. Plus jamais ça dans
notre beau pays le Gabon ! ». C’est l’occasion pour nous de remercier
le soutien du peuple qui, de manière spontanée a adhéré à cet acte patriotique.
Notre
étonnement est grand lorsqu’on entend certaines institutions internationales
condamnent l’acte posé par des soldats qui n’ont fait que respecter leur
serment sous le drapeau : sauver la Patrie au prix de leur vie.
Desmond Tutu
disait, je le cite « si vous êtes neutres, devant une situation
d’injustice, c’est que vous avez choisi d’être du côté de l’oppresseur ».
Nous, Forces de Défense et de sécurité, nous avons choisi d’être du côté du
peuple et de la liberté. Comme le Général De Gaulle jadis.
Mes Chers
Compatriotes,
La
constitution est le texte fondateur d’un Etat. Elle consacre ses institutions,
ses procédures particulières et les mécanismes de représentation n’arrivaient
plus à mettre notre société, en situation de suivre. Il est donc important que
les Gabonais de toutes les couches s’accordent pour adopter, par référendum une
nouvelle constitution ainsi qu’un code électoral et un code pénal fiable, qui
garantit à tous les mêmes chances.
Notre pays
mérite des institutions fortes, crédibles, une gouvernance assainie, plus en
phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains
des libertés fondamentales, de la démocratie, de l’Etat de droit.
Je souligne
par ailleurs que le
Gabon est un pays indivisible, dans la diversité de ses cultures, sa complexité
ethnique et sa géographie. L’unité de notre peuple doit toujours être la
condition essentielle pour l’exercice de nos libertés fondamentales. J’y
veillerai personnellement durant toute la période de transition.
De même que
je m’engage à ce que les relations séculaires entre les Gabonais et nos frères
étrangers soient toujours des relations de grande amitié, de tolérance et de
concorde.
La politique
et l’administration dans un pays, sont des domaines de souveraineté nationale,
le dire n’est nullement de la xénophobie.
Mes
Chers Compatriotes
Depuis
quelques jours, le Comité pour la transition et la restauration des
institutions a entrepris des consultations avec toutes les forces vives de la
Nation.
Les
préoccupations soulevées sont légitimes et limpides. Aussi, avec le
gouvernement qui va être mis en place dans quelques jours, composé de gens
expérimentés et de personnes à la compétence avérée, nous allons nous atteler à
donner à tous, des raisons d’espérer à une vie meilleure.
Ici et
maintenant, je m’engage solennellement à ne ménager aucun effort pour qu’a
l’issue de cette transition notre pays soit doté d’institutions fortes,
démocratiques et crédibles.
Chers
compatriotes,
En droit
international on dit que les relations entre les états sont au-dessus des
personnes. Autrement dit, les hommes passent et l’Etat demeure. Le Gabon a été
un des membres fondateurs de nombreuses organisations régionales et sous
régionales, il entend à ce titre, jouer pleinement son rôle dans le concert des
nations.
Peuple
gabonais,
Aujourd’hui, les temps heureux rêvés par nos ancêtres arrivent enfin chez nous. Il faut donc des changements profonds, issus de notre réflexion commune. C’est pourquoi j’instruis déjà le futur gouvernement à réfléchir sans délais sur les mécanismes à mettre en place afin de :
Faciliter le retour au pays de
tous les exilés politiques ;Rétablir la bourse pour les
élèves du secondaire ;Amnistier les prisonniers
d’opinions ;Financer l’économie nationale
avec les partenaires locaux et les institutions financières locales ;Créer une synergie, avec
l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des
retraités ;Réviser les conditions
d’attribution de la Nationalité Gabonaise ;Réviser les lois du foncier en
république Gabonaise.
À l’issue de
cette transition, avec l’apport de tous les gabonais partenaires au
développement, nous entendons remettre le pouvoir aux civils en organisant de
nouvelles élections libres, transparentes et crédibles dans la paix.
Hommage aux
pères fondateurs de notre belle Nation.
Peuple
Gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité.
Honneur
et fidélité à la patrie.
Je vous remercie.
FIN/INFOSGABON/SM/2023
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Article publié le mardi 5 septembre 2023
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