Actualités : Niger

Editorial : Fin d’une histoire, début d’une Ere Nouvelle – Le Sahel
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Le 26 Mai 1975, deux jours avant le premier Sommet des Chefs d’Etat des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), Sahidou Alou, Directeur de Publication du quotidien « Le Sahel», dans un commentaire titré « L’Afrique des réalités », expliquant les raisons pour lesquelles le Niger, à travers le Président du Conseil Militaire Suprême(CMS), Chef de l’État, le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché, a décidé de participer activement à ce grand-rendez-vous, écrivait : « Chaque fois donc qu’en Afrique sonne le rassemblement, notre pays répond présent apportant son potentiel économique et son réalisme nigérien, il s’agit pour nous d’aller chaque fois vers le meilleur, vers une solidarité plus étroite, une coopération plus effective et plus efficace ».

Et, telle une prémonition de mauvais goût, il concluait son commentaire en ces termes : «Donc, ni duplicité, ni rivalités, ni jugements de valeur à l’emporte-pièce des uns sur les autres sous le prétexte de détenir seul la vérité, le bon sens et le raisonnement logique, l’Afrique que nous voulons bâtir sera celle des réalités ou ne le sera pas. Il s’agit pour chacun de se déterminer en fonction des intérêts supérieurs de son peuple et, dans cette démarche comme dans d’autres, nous savons qu’il ne faut point laisser la proie pour l’ombre. Pour notre part, n’ayant jamais désespéré de l’Afrique, nous espérons que ce sont encore une fois les peuples africains qui sortiront vainqueurs de Lagos ».

Au même moment, à Ouagadougou, la presse publique de la Haute-Volta, actuel Burkina-Faso, rapporte que « le Président  Aboubacar Sangoulé Lamizana a annoncé le Mardi 20 Mai 1975 sa participation au Sommet de Lagos ».

A Bamako, au Mali, le quotidien gouvernemental précise que le Colonel Moussa Traoré a confirmé la participation de son pays à ce sommet «conformément à la volonté du peuple malien de participer à toute organisation de nature à réaliser l’unité africaine ».

Effectivement, le 28 Mai 1975, le Niger, la Haute-Volta et le Mali étaient dans la « Salle de l’Indépendance » du Fédéral Palace Hotel de Lagos pour porter, avec douze autres pays de la région ouest africaine, la CEDEAO sur les fonts baptismaux.

« Deux cents (200) personnalités étaient réunies dans le salon d’apparat du Fédéral Palace Hotel de Lagos pour la cérémonie de signature du traité. Tour à tour, les onze Chefs d’Etat, deux Chefs de Gouvernement, et deux représentants ministériels présents ont paraphé les deux exemplaires, l’un en français, l’autre en anglais, de la nouvelle charte économique », rapporte Laouali Dan Moussa, l’envoyé spécial du quotidien « Le Sahel » dans la parution du Jeudi 29 Mai 1975.

« Pour être opérationnelle et efficace c’est-à dire pour être en mesure de l’attente de nos populations, notre communauté doit pour sa part nous inciter d’abord à organiser nos économies déjà complémentaires dans bien de domaines sur des bases rationnelles, solidaires et intégrées. Que pouvons-nous faire d’ailleurs d’autre si nous désirons réellement survivre et prospérer ? », s’est interrogé le Lieutenant-colonel Seyni Kountché s’adressant à ses pairs réunis à Lagos.

Le communiqué final de ce Sommet constitutif de la CEDEAO précise que l’objectif primordial des dirigeants africains est de promouvoir la coopération et le développement dans tous les secteurs économiques et les Chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé « leur détermination de faire de la Communauté, une Institution pragmatique, dynamique et efficace qui tiendra compte des réalités prévalant dans les Etats membres. » « Le traité marque la naissance d’un nouveau cercle de solidarité en Afrique et constitue une étape décisive dans la réalisation d’une intégration africaine plus vaste. Les Chefs d’Etat et de gouvernement sont résolus à ne ménager aucun effort en direction de cet objectif », ajoute le communiqué final.

Hélas ! presque cinquante ans après cet évènement, beaucoup d’eau a coulé sous le pont ; le courant était si violent qu’il a brisé tous les rêves ; la pression était tellement forte qu’elle a dissipé tous les espoirs transformant ce pont en un vestige d’une époque à jamais révolue.

Cinquante ans après, le « Pont » CEDEAO, construit pour rapprocher les peuples, minimiser les barrières, tracer le chemin du développement, relier les politiques aux aspirations profondes des peuples, n’est que l’ombre de lui-même voire n’est que ruine, après s’être écroulé sous les coups de boutoir de certains de ses fondateurs, vautrés dans une duplicité, englués dans des jugements de valeur à l’emporte-pièce, prétextant détenir la vérité, la vérité de leur maitre, devenus aujourd’hui pantins de l’ordre colonial désuet, commis-expéditionnaires de l’impérialisme qu’ils servent à qui-mieux-mieux dans une rivalité éhontée, et pour emprunter l’expression à la mode, qui leur sied d’ailleurs si bien , des « esclaves de salon ».

En effet, les fiers, altiers et chevaleresques peuples du Burkina-Faso, du Mali et du Niger, dirigés respectivement par le Capitaine Ibrahim Traoré, le Général d’Armée Assimi Goita et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une énorme déception que la CEDEAO s’est éloignée lentement et  progressivement  des idéaux, raisons et objectifs qui ont conduit le Général Sangoulé Lamizana, le Colonel Moussa Traoré et le Lieutenant-colonel Seyni Kountché à adhérer à la charte de cette communauté mais aussi et surtout à s’impliquer fortement pour sa création.

Malheureusement, la CEDEAO des pères fondateurs n’a pas survécu à la tentation impérialiste et néo-colonialiste de la France dont les dirigeants actuels désorientés, irrévérencieux , malhabiles, maladroits et désemparés par la prise de conscience du peuple sahélien qui a décidé souverainement de prendre son destin en mains, mènent dans la zone du Liptako-Gourma un baroud d’honneur déshonorant avec la complicité de quelques baveux traitres à leur Nation, certains Chefs d’Etat de la sous-région et une horde de terroristes.

Dès lors, il ne restait plus qu’au Capitaine Ibrahim Traoré, au Général d’Armée Assimi Goita, au Général de Brigade Abdourahamane Tiani et au vaillant peuple du Sahel de sauter le pas pour s’affranchir de ce conglomérat de Chefs d’Etat qui paradent sans une once de vergogne dans les couloirs de l’Elysée pour prendre notes et instructions afin de maintenir la sous-région sous tutelle.

Ainsi donc, la CEDEAO, face à l’obstination de certains de ses Etats membres de servir les intérêts impérialistes au détriment des aspirations de leurs peuples et de la communauté, périclite, se désarticule, se désintègre, va à vau-l’eau.

C’est dommage que la CEDEAO, à la remorque de certaines institutions internationales, devient un cheval de Troie apprivoisé et dompté par la France pour mettre en péril tout pays dont les dirigeants ont décidé d’écouter la voix de leurs peuples et de répondre à leurs aspirations.

Ainsi débuta l’Ere Nouvelle…..

Le 28 Janvier 2024, constatant, donc, que la CEDEAO, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres, ses populations dont elle est censée assurer le bonheur tout en s’éloignant des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme, et face à cette situation qui perdure, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Général d’Armée Assimi Goita et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, agissant au nom et dans l’intérêt supérieur de leurs peuples, prenant toute leur responsabilités devant l’Histoire et répondant aux aspirations profondes et attentes de leurs populations, décidèrent en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina-Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO.

Forgeant le destin de leurs peuples, coup sur coup et au pas de charge, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Général d’Armée Assimi Goita et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, conformément à leur serment en accédant au plus haut sommet de la responsabilité nationale, soutenus par la foi inébranlable du peuple sahélien, déterminés à couper l’encombrant et étouffant cordon ombilical avec le système tutélaire impérialiste, non sans jeter dans les poubelles de l’Histoire leurs complices, compères et comparses, inscrivent l’Alliance des Etats du Sahel (AES) au fronton de l’Histoire.

Le 28 Janvier 2024 sonne le glas des tours de passe-passe entre la CEDEAO, ses parrains et assimilés qui ont transformé le siège de cette institution en salle d’audience dans laquelle le Niger, le Burkina-Faso et le Mali sont jugés, condamnés pour avoir décidé de prendre leur destin en main.

Le 28 Janvier 2024, sonne le tocsin pour les pessimistes, attentistes, hésitants et autres individus de mauvais aloi quotidiennement embourbés dans le déni et nostalgiques d’un retour en arrière utopique.

Il y a donc un an, le peuple sahélien a mis fin aux pressions, chantages, menaces, humiliations, affronts et tractations de la France et ses auxiliaires de la CEDEAO sur le sort du Niger, du Burkina-Faso et du Mali. Enfin, depuis un an, souffle un air nouveau consacrant, de ce fait, le début d’une ère nouvelle qui sera indubitablement jalonnée de progrès, de paix, de sécurité et de solidarité dans l’aire sahélienne.

Alou Moustapha (ONEP)

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Article publié le mercredi 29 janvier 2025
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