Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est engagé à ce que l’Afrique dispose de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU avant la fin de son second mandat qui expire en décembre 2026. M. Guterres a affirmé que « l’obstacle le plus difficile » à la représentation adéquate du continent a été « surmonté ».
Le chef de l’ONU a pris cet engagement mercredi 11 décembre 2024 lors d’une rencontre avec des journalistes à Pretoria, la capitale sud-africaine, où il est en visite. L’Afrique du Sud est devenue, ce mois-ci, le premier pays du continent à prendre la présidence tournante du G20 (Groupe des 20 principales économies).
« À l’heure actuelle, nous avons, je dirais, un consensus des cinq membres permanents sur la nécessité de deux membres africains permanents au Conseil de sécurité. L’obstacle le plus difficile est donc surmonté », a-t- il déclaré.
Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont cinq sont permanents – la Russie, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France – et disposent d’un droit de veto sur toute résolution. L’Algérie, le Mozambique et la Sierra Leone représentent actuellement l’Afrique en tant que membres non permanents.
L’Union africaine (UA), qui compte 55 pays, cherche depuis longtemps à obtenir une représentation permanente au Conseil de sécurité de l’ONU. En 2005, le bloc a formé le groupe C-10, dont la mission principale est de présenter, de défendre et de rallier des soutiens à la position commune africaine sur les réformes du Conseil de sécurité.
Il y a quatre mois, le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, a déclaré au Conseil que le continent souhaitait deux sièges permanents et deux sièges non permanents supplémentaires.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a également récemment insisté sur la nécessité de réformes au Conseil de sécurité de l’ONU. En soulignant que la sécurité mondiale ne devait pas être laissée à « quelques grandes puissances ».
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le siège de l’UA au Conseil de sécurité de l’ONU et au G20 refléterait le désir des pays africains de faire entendre leur voix. L’année dernière, le bloc a été officiellement admis au G20 lors d’un sommet à New Delhi, en Inde, rappelle-t-on.
Antonio Guterres, qui a critiqué à plusieurs reprises la structure actuelle du Conseil de sécurité de l’ONU, la qualifiant d’obsolète, a jugé inacceptable la sous-représentation du continent au sein de l’organisation. Lors d’un débat au Conseil de sécurité à New York en août 2024, il a appelé à des réformes qui incluraient l’attribution d’un siège permanent à l’Afrique.
Mardi, M. Guterres a déclaré aux journalistes qu’un comité qui oeuvre à l’Assemblée générale sur la réforme du Conseil de sécurité « travaille sérieusement ».
« J’espère que je ne terminerai pas mon mandat de secrétaire général sans voir des membres permanents africains au Conseil de sécurité », a-t-il conclu.
Article publié le vendredi 13 décembre 2024
39 lectures