Les ennemis de la nation malienne ont réussi à mettre fin à la belle entente entre le président goita et son premier ministre Choguel Maïga.
Par décret présidentiel, assimi goita a limogé Choguel Maïga et son gouvernement.
Le général Assimi Goïta a limogé le mercredi 20 novembre 2024 le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et son gouvernement, marquant l’aboutissement de tensions croissantes au sein de la transition malienne.
Ce mercredi 20 novembre 2024, en début de soirée, le président de la transition malienne, le général Assimi Goïta, a pris la décision de limoger le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ainsi que l’ensemble de son gouvernement. Cette décision, officialisée par un décret présidentiel, lu à la télévision nationale, intervient dans un climat politique particulièrement tendu, rapporte l’agence africaine de presse.
Le 16 novembre 2024, lors d’un meeting avec les membres du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Choguel Maïga avait exprimé publiquement son mécontentement quant à sa marginalisation dans les prises de décisions cruciales, notamment concernant la prolongation de la transition politique.C’est le dernier dénouement d’un feuilleton lancé le week-end dernier, par le Premier ministre.
À l’occasion du premier anniversaire de la reprise de la ville de Kidal par l’armée malienne aux mains des rebelles, Choguel Kokalla Maiga a fustigé sa mise à l’écart par les autorités de la transition, rapporte la BBC.
Devant ses militants du Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Monsieur Maiga, en tenue militaire, a abordé le sujet délicat de la fin de la transition.
« La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement » a-t-il déclaré.
Pour lui, « le Premier ministre d’un pays ne peut pas apprendre dans les médias que les élections ont été reportées. C’est à la télé que les ministres ont appris que les élections ont été reportées ».
Se faisant applaudir par l’assistance, le Premier ministre de 66 ans tente de rassurer ses partisans. « Nous avons la patience stratégique… Certains ont compris cette patience comme de la faiblesse, or, nous sommes habitués à nous battre politiquement depuis 50 ans », lance-t-il à l’auditoire.
Mettant en garde, » l’objectif de la conférence d’aujourd’hui, c’est de faire en sorte que tout le monde comprenne que, là où il y a des erreurs, qu’on se ressaisisse. Les Maliens n’accepteront jamais que ce qu’ils ont combattu revienne ».
Appels à la démissionDepuis la sortie du Premier ministre, les autorités militaires n’avaient pas encore réagi, pourtant la classe politique est en ébullition.
Dans une déclaration publique mardi, Mohamed Ag Mohamédoun, le président de l’Alliance pour la refondation du Mali et porte-parole des soutiens aux militaires au pouvoir, a appelé à la démission de M. Maiga, parlant d’un détournement d’un moment historique.
« La récupération de la ville de Kidal, un moment historique que l’ensemble des Maliens devraient célébrer, a été malheureusement détourné, sous le prétexte fallacieux d’une clarification de la classe politique ».
Pour Ag Mohamédoun, « ce subterfuge n’est en réalité rien d’autre qu’un lancement de candidature politique opportuniste de l’actuel Premier Ministre Monsieur Choguel Maiga ».
Et donc, pour lui, « une telle démarche qui ternit l’image de notre pays, éclabousse notre victoire, est une trahison de la confiance du Président (Assimi Goita) et, plus encore, un mépris flagrant envers l’intelligence et la dignité du peuple malien », a-t-il déclaré, avant d’envoyer un message au Premier ministre.
« Monsieur Choguel Kokalla Maiga, vous avez des comptes à rendre… En raison de votre discours qui fragilise davantage l’unité nationale, il est intolérable que vous restiez à votre poste de Premier ministre », a-t-il conclu.
Crise inévitable entre Choguel Maiga et Assimi Goita ?
Les experts maliens sont tous unanimes : cette sortie du Premier ministre malien allait finir par arriver.
« Choguel Maiga était devenu un Premier ministre de fait », explique le journaliste politique Mohamed Attaher Halidou, car, selon lui, ces derniers mois, l’homme politique n’avait eu de cesse d’appeler à la clarification des termes de la transition.
Pour Brahima Mamadou Koné, analyste politique malien, M. Maiga n’a pas improvisé ce discours, mais il a su le placer pour exprimer un désaccord qui était devenu flagrant.
« C’est quelqu’un qui ne partage plus la vision actuelle de la conduite de l’action gouvernementale, depuis la nomination du Ministre de l’administration territoriale, le général de division Abdoulaye Maiga. Il s’est dit : si je démissionne personnellement, je me tuerai politiquement, et s’est dit qu’il fallait faire cette sortie pour que le chef de l’État le limoge », explique l’analyste politique.
S’ouvre donc désormais une période d’incertitude.
Pour Brahima Mamadou Koné est allé plus loin, en confiant à la BBC que la cohabitation était désormais impossible entre les deux camps qui dirigent la transition. On risque selon lui, d’assister à « une action gouvernementale bloquée », précise-t-il.
Connu comme étant l’un des responsables du Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), le groupe à l’origine de la contestation qui a conduit au renversement par coup d’État contre le président Ibrahim Boubakar Keita, M. Maiga s’est positionné, selon les experts, comme la principale figure civile de la transition.
Le Mali est dirigé par des militaires depuis août 2020, après un coup d’État contre le président Ibrahim Boubacar Keita, qui a suivi des mois de contestation de la société civile et de la classe politique.
Moins d’un an après, un autre coup d’État a cette fois visé, en mai 2021, les autorités ayant pris le pouvoir le président Keita.
Le nouveau leader, le désormais général Assimi Goita (colonel à l’époque), a promis d’organiser des élections en février 2025, avant de les reporter à une date inconnue.
Un précédent remaniement gouvernemental avait déjà affaibli la position de Choguel Maïga. En effet, en juillet 2023, un vaste remaniement avait conduit au départ de plusieurs de ses alliés proches. Ce remaniement avait été perçu comme un avertissement à l’encontre du Premier ministre.
Nommé Premier ministre en juin 2021, Choguel Kokalla Maïga a joué un rôle central dans la transition politique du Mali. En 2022, il avait été contraint de s’éloigner temporairement de ses fonctions pour des raisons de santé, période durant laquelle le ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, avait assuré l’intérim avant d’être nommé ministre d’État avec le retour de Choguel Maïga. Toujours pour le récompenser des services rendus, le Colonel Abdoulaye Maïga a récemment été promu au grade de général.Prions que cette tempête qui secoue la transition malienne et au delà l’AES soit réglée pacifiquement dans l’intérêt de tous.Par Tam tam info News
Article publié le jeudi 21 novembre 2024
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