Les bénéficiaires du projet PRODECI TURIKUMWE jubilent du fait qu’ils ont bénéficié des financements qui leur permettent de se développer. Ils ont initié des activités génératrices de revenus. Ils ont aussi bénéficié de pas mal d’infrastructures dans des domaines variés. Les cadres de la Banque Mondiale, du HCR au Burundi et du Gouvernement en sont aussi ravis et demandent aux bénéficiaires de tout faire pour parvenir à fructifier les acquis du projet PRODECI TURIKUMWE
Dans une visite effectuée par une délégation de la Banque Mondiale en partenariat avec le gouvernement du Burundi dans certaines zones d’intervention du projet PRODECI TURIKUMWE situées respectivement dans les provinces de NGOZI, de MUYINGA et de RUYIGI du 8 au 10 octobre 2024, les bénéficiaires manifestent un sentiment de joie. Ils disent que ce projet ne cesse de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Dans la province de NGOZI, c’est le cas des membres de la coopérative Upendo qui se sont lancés dans la promotion de la culture du champignon. ConlattteKANYURI MASAWA, refugiée habitant dans le camp des réfugiés de MUSASA situé dans la zone MUSASA de la commune KIREMBA en province de NGOZI et président de ladite coopérative affirme que c’est grâce au financement estimé à plus de 55 millions de FBu offert par PRODECI TURIKUMWE que cette coopérative évolue sans problème.
Avec ce financement, les membres de cette coopérative estimés à 31 dont 26 Congolais et 5 Burundais ont été formés sur les techniques de la culture du champignon. Parmi ces derniers, 16 sont des femmes et 15 des hommes. A l’heure actuelle, ils parviennent à produire plus de 610 kg de champignons par mois contre autour de 400 kg auparavant. Et leur objectif est d’atteindre une production équivalente à 4000 kg par mois.
La culture du champignon promue
KANYURI MASAWA affirme que cette coopérative contribue à l’amélioration des conditions de vie de ses membres, car ils vendent un kg des champignons à 6000 FBu. De plus, cela contribue à la maîtrise de la malnutrition dans cette localité, car le champignon est riche en beaucoup d’éléments nutritifs, indique-t-elle. Et depuis que le coût de la viande a flambé, elle précise que la majorité des réfugiés du camp de MUSASA et de ses environs consomme le champignon.
Et de renchérir que les amateurs de cette denrée fréquentent toujours cette coopérative pour s’en approvisionner. La clientèle n’est pas un problème car, en plus des clients locaux, cette coopérative est connectée à ISOKO RIRAMA de l’Ong IRC qui est une plateforme composée des plateurs, transformateurs et consommateurs du champignon. C’est pourquoi, cette coopérative s’engage à augmenter la production pour satisfaire la demande.
Le petit commerce à l’honneur dans les camps de réfugiés
Dans le même objectif d’améliorer les conditions de vie des réfugiés au camp de MUSASA, PRODECI TURIKUMWE a financé quelques pensionnaires pour leur permettre d’initier des activités génératrices de revenus. C’est le cas de Mme NYAMUGISHA NYAKIRAYI. Cette femme a été financée par PRODECI TURIKUMWE à hauteur de 5 600 000 de FBU.
Pour le moment, elle vend des pagnes au camp des réfugiés de MUSASA et elle parvient à enregistrer un bénéfice de 1O OOO FBu par pagne, soit un montant de 200 000 FBu si elle écoule tous ses pagnes. Et de s’en réjouir, car cela lui permet de subvenir correctement aux besoins de sa famille.
L’accès aux soins de santé garanti
Dans ladite province, PRODECI TURIKUMWE contribue aussi à l’accès aux soins de santé de qualité dans les camps de réfugiés. Comme Dr Prosper IRAKOZE, responsable du centre de santé du camp de réfugiés de MUSASA en témoigne, grâce au financement du PRODECI TURIKUMWE, il y a eu extension de la maternité de ladite structure de santé. On l’a doté de 18 lits, de matelas, de 2 lampes chauffantes, de concentrateurs d’oxygène, d’équipements de protection individuelle utilisés pendant la période des épidémies, etc.
Et d’ajouter que PRODECI TURIKUMWE a accordé des micronutriments à cette structure de santé destinés aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans. Il remercie alors PRODECI TURIMUKWE et lui demande de continuer à appuyer cette CDS surtout en le dotant d’un bloc opératoire, car on enregistre beaucoup de femmes qui la fréquentent pour accoucher. Déjà, plus de 50 accouchements s ’y déroulent par mois. Plus de 20 césariennes sont transférées dans les structures des hôpitaux de district les plus proches de ladite CDS. Et de préciser que cette CDS est là pour accueillir plus de 9000 réfugiés du camp de MUSASA et la communauté des collines environnantes.
Gabriel NGISI, un refugié visionnaire
Les pensionnaires du camp des réfugiés de KINAMA situé sur la colline KINAMA de la commune GASOGWE dans la province de MUYINGA ne sont pas épargnés. PRODECI TURIKUME a financé Gabriel NGISI à hauteur de 5 millions de FBu. Ce réfugié d’origine congolaise se réjouit du fait que ce financement lui a permis de s’acheter d’un générateur pour initier une microentreprise de production d’énergie électrique d’une capacité de 15 kW.
Actuellement, NGISI indique qu’il parvient à enregistrer un bénéfice de plus de 300 000 FBu par mois malgré qu’il a toujours besoin de 7 litres de carburant pour faire fonctionner cette microentreprise de production du courant électrique. Il le fournit à 20 ménages et chacun d’eux paie 20 000 FBu par mois. Il alimente aussi 30 Activités Génératrices de Revenus (AGRs) composées des salons de coiffure, etc et les propriétaires de ces dernières paient quotidiennement.
A la découverte des jeunes qui ont atteint l’étape d’exportation de leurs produits agricoles
Dans le même objectif de promouvoir les coopératives, PRODECI TURIKUMWE a aussi appuyé la coopérative en action pour la création de l’emploi située sur la colline KAGUHU de la commune GASORWE dans la province de MUYINGA. « Grâce à l’appui de PRODECI TURIKUMWE, nous avons rendu performantes nos activités centrées surtout l’agriculture et l’élevage », explique Jean Bosco Tombola, président de ladite coopérative.
Le financement d’un montant de 50 millions de FBu que PRODECI TURIKUMWE lui a accordé a fait que cette coopérative booste sa production agricole de manière significative. En plus de cela, on a atteint l’étape de la transformation pour donner de la valeur ajoutée à la production en collaboration avec la maison de consultance des jeunes entrepreneurs.
Actuellement, cette coopérative parvient même à exporter leurs produits. «Nous avons exporté ces derniers jours 2 tonnes et 400 kg de farine de maïs grillé. Un kg se vendait à 3,3 USD. Et d’ajouter 15 tonnes et 600 kg de farine de manioc et 413 kg d’arachides. Nous comptons aussi exporter 4 tonnes et 800 kg de farine de maïs grillé d’ici peu de jours à 3 USD le Kg. Le reste de nos denrées alimentaires est écoulé sur le marché local, surtout dans la capitale politique» ,argue-t-il.
Demande d’un appui additionnel
Pour continuer à être plus performant, ce jeune entrepreneur demande un appui additionnel pour pratiquer l’irrigation, car cela leur permettra de travailler pendant toutes les saisons. De plus, ils souhaitent construire un grand hangar de stockage destiné à la conservation de leurs produits.
C’est de même pour les habitants de la colline RUSIMBUKO de la commune GASORWE et de ses alentours. Avec le financement de PRODECI TURIKUMWE, on a construit l’Hôpital de District de RUSIMBUKO. Les patients constitués des Congolais et des Burundais rencontrés à cet hôpital ne cachent pas leur sentiment de satisfaction.
Ils remercient vivement la Banque Mondiale et le Gouvernement du Burundi d’avoir eu cette idée d’y construire un hôpital de district. Ils indiquent qu’actuellement, ils sont pris en charge dans de bonnes conditions. Ils demandent de le doter d’équipements et du personnel suffisants pour qu’il n’y ait pas de patients qui recourent à d’autres structures de soins de santé situés ailleurs pour se faire soigner.
Entre 800 et 1200 patients fréquentent l’hôpital de district de RUSIMBUKO chaque mois
Le médecin directeur de cet hôpital certifie que ce que PRODECI TURIKUMWE a réalisé à l’hôpital de district de RUSIMBUKO est un acte louable. Il a été impressionné par cet acte. Selon lui, cela permettra aux prestataires de soins de bien accomplir leur mission de s’occuper des patients. Il a fait remarquer que cet hôpital accueille des patients estimés entre 800 et 1200 par mois. Et d’ajouter qu’une communauté estimée à 15 000 âmes est sensée fréquenter cet hôpital.
La province de RUYIGI n’a pas été épargnée. Le développement des AGRs y a été aussi une priorité de PRODECI TURIKUMWE. Il a financé Mme Francine Nkurikiye, habitant la colline RUBARAGAZA de la commune BUTEZI dans la province de RUYIGI. On lui a accordé 8 chères.
Actuellement, NKURIKIYE se réjouit du fait que la reproduction de ses chères se passe bien, car elle dispose déjà de 11 chèvres. Elle affirme qu’elle n’a pas de souci avec la fumure organique grâce à l’élevage des chèvres et elle fait savoir qu’elle ne cesse de booster sa production agricole.
Les bénéficiaires ravis
Bref, les bénéficiaires remercient la Banque Mondiale et le gouvernement du Burundi d’avoir pensé à mettre en place PRODECI TURIKUMWE, car ses appuis constituent le moteur de leur développement en particulier et du pays en général. Ils leur demandent d’étendre la zone d’intervention pour qu’on ne laisse personne en arrière comme le recommande les Objectifs de Développement Durable (ODDs).
Quid des réalisations de PRODECI TURIKUMWE après 4 ans
Vital Nigarura, coordonnateur de PRODECI TURIKUMWE se réjouit aussi de la contribution de ce projet au développement des réfugiés et de leur communauté d’accueil après déjà presque 4 ans qu’il est à l’œuvre. Jusqu’ ’aujourd’hui, il fait savoir que 577 639 emplois ont été créés dans toute la zone d’actions. Tous ces emplois ont été générés par les activités de PRODECI TURIKUMWE au sein des communautés.
Pour la composante A qui concerne la subvention pour le développement des communes, Nigarura précise qu’il y a eu la construction des infrastructures socio‐économiques résilientes. Au total, sur 54 sous projets d’infrastructures initiés depuis le début du projet, 27 ont été déjà réceptionnés. La moitié de ces derniers est en cours d’exécution.
Concrètement, il y a eu construction de 5 centres de santé, d’un hôpital, de 14 ECOFO, de 3 hangars de stockage et d’un centre Multimedia au camp de KINAMA ainsi que d’une école pour les réfugiés. On a pu étendre un lycée communal en le dotant d’un bloc administratif et on a clôturé un hôpital. Toutes ces infrastructures ont été réceptionnées provisoirement.
De plus, on a procédé à l’extension de la maternité à l’hôpital de KINYINYA en le dotant de blocs de Gynécologie et de Pédiatrie. L’extension de l ’ECOFO MANGOMA en le dotant de 9 salles de classe, d’un bloc administratif et de 3 blocs de latrines et l’extension de l ’ECOFO KINANIRA en le dotant de 6 salles de classe et de 3 blocs de latrines ont été réalisées.
Et d’ajouter la réhabilitation du lycée communal de MUSENYI avec 4 salles de classe, une salle polyvalente et 2 blocs de latrines et la réhabilitation du lycée communal de GASEZERWA avec 6 salles de classe. La pré réception technique de toutes ces infrastructures a eu lieu à la fin du mois de juillet 2024.
Concernant les infrastructures en cours de réalisation, 9 sous projets d’infrastructures scolaires sont ciblés. Et d’ajouter les sous projets de pistes d’accès dans les zones rurales. Sur un total de 11 pistes d’accès d’un linéaire de 177 202 km, 3 pistes d’accès sont en cours de réhabilitation à un niveau satisfaisant. Les travaux de réhabilitation de 5 autres pistes d’accès sont encore au début.
Pour la composante B concernant les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la nutrition, il y a eu le soutien aux microentreprises individuelles. Et sur base des données recensées jusqu’ au 31 juillet 2024, 832 microentreprises agricoles ont été appuyées.
Il y a eu aussi le soutien aux initiatives économiques à l’endroit des associations et des coopératives. Sur 84 associations et coopératives ciblées jusqu’ à la fin du mois de juin 2024, 82 coopératives et associations, soit plus de 97%, ont été financées jusqu’ au 31 Juillet 2024.
84 plans d’affaires ont été sélectionnés au niveau de 21 communes. Les sou s projets ciblés sont entre autres les cultures du maïs, d avocatiers, de pomme de terre et de Soja. Cela a été associé avec l’élevage des bovins, des caprins, des porcins, la pisciculture associée à l’élevage des poules, la culture des champignons et l’apiculture.
Concernant l’amélioration de la nutrition, 99 parents lumières dont 61 femmes ont été identifiés dans les 5 camps des réfugiés ainsi que sur les 16 collines adjacentes et une liste des parents lumières a été établie et validée par la communauté elle-même.
Et dans l’objectif de combattre la malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans, PRODECI TURIKUMWE a organisé des campagnes de distribution des micronutriments en poudre pour tous les enfants de 6 à 23 mois et des comprimés de Fer + acide folique pour les femmes enceintes dans les camps de réfugiés de KINAMA, MUSASA , BWAGIRIZA, NYANKANDA, KAVUMU ainsi que les collines adjacentes à ces camps de réfugiés.
Au total, 9877 bénéficiaires ont déjà reçu les intrants nutritionnels dont 6 782 enfants de 6 à 23 mois et 3095 femmes enceintes depuis le mois d’Avril 2023 jusqu’ au mois de Juin 2024. De surcroît, au total, 3640 jardins potagers ont été installés dont 1200 pour les réfugiés.
Le bureau de Banque Mondiale au Burundi ravi des prestations de PRODECI TURIKUMWE
Hawa Cissé Wagué, représentante de la Banque Mondiale au Burundi apprécie bien les résultats enregistrés par PRODECI TURIKUMWE. Elle demande aux bénéficiaires de bien entretenir ces infrastructures afin qu’elles soient bénéfiques pour le pays.
Aux entrepreneurs, elle demande de continuer sur la même lancée pour se développer. Selon elle, viser l’exportation est une chose importante, car cela leur permet de bénéficier des devises. Pourtant, elle leur demande de cibler aussi le marché local tel que les cantines scolaires.
Varalakshmi Vemuru, cadre de la Banque Mondiale en Afrique du Centre et du Sud se réjouit aussi des résultats enregistrés par PRODECI TURIKUMWE. Elle demande aux bénéficiaires d’être toujours de bons gestionnaires.
Plus de 90 000 réfugiés au Burundi
Brigitte Mukanga‐Eno, représentante du HCR au Burundi remercie le gouvernement du Burundi d’avoir accepté d’accueillir les réfugiés. Actuellement, le Burundi abrite autour de 90 000 réfugiés éparpillés dans 5 camps.
Et, parmi ces derniers, plus de 90% sont des Congolais. Le reste est constitué de Rwandais, de Soudanais, d’Ougandais et de Centrafricains. Elle remercie la Banque Mondiale pour son appui à travers PRODECI TURIKUMWE, car cela permettra aux réfugiés de ne pas constituer une charge pour la communauté d’accueil. Pourtant, cela va occasionner la meilleure harmonie et le bien-être commun.
Le gouvernement ravi
Le gouvernement remercie vivement la Banque Mondiale pour son soutien à travers PRODECI TURIKUMWE. Selon le secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, pas mal d’infrastructures ont été construites. Des financements ont été accordés aux coopératives et associations. Selon lui, cela permettra aux Burundais et aux réfugiés de nouer de bonnes relations et de contribuer au développement. Il demande aux bénéficiaires de bien fructifier les acquis de ce projet.
Et de noter que le projet PRODECI TURIKUMWE a été lancé le 31 août 2021 et que la date de clôture de ses activités est fixée le 1er mars 2026. Les bénéficiaires sont les personnes vivant dans les communes ciblées, y compris les réfugiés. Il y a aussi les microentreprises estimées à 2500, les réfugiés des 5 camps que compte le Burundi et les communautés adjacentes aux camps, les groupes des producteurs dans les communes cibles, les associations estimées à 100 et les ménages des camps et des communautés d’accueil ayant des femmes enceintes et∕ou des enfants de moins de 2 ans estimés à 12 000.
Signalons qu’il opère dans 21 communes de quatre provinces qui abritent les réfugiés. Ce sont les communes CANKUZO, MISHIHA, GISAGARA et CENDAJURU de la province de CANKUZO ,les communes de GASORWE, BUHINYUZA, GASHOHO, BUTIHINDA, MUYINGA, MWAKIRO et GITERANYI de la province de MUYINGA, les communes de KIREMBA, NYAMURENZA ,MWUMBA et TANGARA de la province de NGOZI, les communes de BUTEZI, KINYINYA, BWERU, GISURU, BUTAGANZWA et RUYIGI de la province de RUYIGI et dans les camps de MUSASA, KAVUMU, KINAMA, NYANKANDA et BWAGIRIZA.
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Mots-clés : PRODECI
A propos de l'auteur
Journal Burundi Eco.
Article publié le jeudi 17 octobre 2024
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