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Les émissions liées au torchage de gaz, en hausse de 7 % en glissement annuel
(Agence Ecofin) - Le rapport Global Gas Flaring Tracker publié en juin dernier, a indiqué une hausse des opérations de brûlage à la torche du gaz souvent associé à l’exploitation pétrogazière de 9 milliards de mètres cubes au terme de l’année 2023.


Bien qu’en théorie des engagements ont été pris pour endiguer le phénomène de brûlage à la torche du gaz et les émissions de gaz à effet de serre qu’elles génèrent, cela peine encore à se matérialiser. C’est le point essentiel qui ressort d’une étude publiée par Rystad Energy mercredi 16 octobre.


D’après la société indépendante norvégienne de recherche et de veille économique, les émissions de gaz à effet de serre associées au torchage provenant de la production mondiale de pétrole et de gaz en amont ont augmenté de 7 % entre 2022 et 2023.


« Les activités en amont émettent au total environ 1 gigatonne de dioxyde de carbone [CO2] par an », déclare Rystad, avec « le torchage contribuant à environ 30 % de ces émissions en 2023 dans l’hypothèse d’une efficacité de torchage de 98 % en moyenne ».


Les principaux contributeurs de la hausse


L’étude de Rystad qui s’appuie sur une analyse des pratiques de brûlage à la torche dans le monde à travers l’étude croisée de données satellitaires et d’inventaires, montre que la Russie, le Moyen-Orient, l’Afrique et les États-Unis sont les principaux moteurs de cette croissance. Ensemble, ils ont représenté 70 % du torchage mondial.


La Russie est en tête de cette dynamique avec 28 milliards de mètres cubes de gaz brûlé à la torche, représentant une hausse de 12 % en glissement annuel. Elle est suivie par l’Iran, qui a enregistré une hausse de 18 %, atteignant près de 20 milliards de mètres cubes de gaz torché.


Viennent ensuite les États-Unis et la Libye, qui ont enregistré des augmentations de 20 % et 26 % respectivement, tandis que des pays comme l’Algérie et la Chine réalisent respectivement une baisse de 4 % et 5 %.


Un pas dans la mauvaise direction ?


Pour Rystad, cette évolution qui s’observe alors que les parties prenantes du secteur pétrogazier mondial avaient pourtant progressé dans leurs efforts à cet effet, met en exergue l’inefficacité des actions entreprises pour diminuer ces émissions, essentielles contre le changement climatique.


Ceci offre aux entreprises, aux États et aux entités faîtières du secteur pétrogazier global l’opportunité de « fixer des objectifs et mettre en œuvre des mesures visant à lutter contre le torchage de routine, y compris dans les pays qui accordent moins d’importance aux initiatives de réduction des émissions et à la décarbonation ».


Dans une étude comparative réalisée en 2022, le partenariat mondial pour une réduction des gaz torchés et la Banque Mondiale ont montré que la situation peut être améliorée en agissant sur « l’obsolescence des dispositions juridiques et réglementaires, l’insuffisance des capacités de suivi et d’application des réglementations existantes, le manque d’intégration des filières intérieures du gaz et l’absence de prise en considération de facteurs externes ».


Un autre rapport, cette fois-ci du Gas Flaring-Thematic Research, indique que des actions sur la réduction du torchage du gaz naturel peuvent rapporter à l’ensemble des pays producteurs de pétrole au moins 82 milliards de dollars chaque année.


Abdel-Latif Boureima


Lire aussi :


26/06/2024 - Le torchage dans l’industrie pétrogazière en hausse de 7 % en 2023


11/05/2022 - En 2021, les grands producteurs africains de brut n’ont pas avancé sur la réduction du torchage du gaz (Banque mondiale)


01/10/2021 - Torchage de gaz : un manque à gagner annuel de 82 milliards $ pour les pays producteurs


Article publié le jeudi 17 octobre 2024
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