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Après l’édit sur la protection des journalistes, un journaliste du Sud-Kivu gagne un procès - Reporters sans frontières



Tweet Reporters sans frontières (RSF) salue le jugement rendu par le Tribunal de grande instance de Bukavu (Sud Kivu) qui vient de condamner un agent de l’Etat pour ses menaces à l’encontre du reporter Donat Musema en juin 2015. Quelques semaines après la promulgation de l’édit sur la protection des journalistes dans le Sud-Kivu, l’issue positive de ce procès est une victoire pour la liberté de l’information.

Le 14 mars 2016, la justice congolaise a tranché en faveur de Donat Musema, directeur de la radio communautaire Iriba FM émettant depuis Bukavu, et condamné son persécuteur, Vianey Shamamba, à huit jours de prison et au versement d’une amende équivalente à 2500 dollars. Ce jugement répond à une plainte déposée en juin 2015 par Musema après les menaces de mort qu’il avait reçues de la part de l’agent du gouvernorat.

Raison invoquée pour ces menaces : la diffusion sur les ondes d’un discours donné par Vital Kamerhe, ancien supporter du président Joseph Kabila devenu opposant politique. RSF avait dénoncé à l’époque les menaces graves et le harcèlement subis par Musema et ses soutiens.

“Nous saluons la décision du tribunal de Bukavu qui a rendu justice en toute impartialité, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de RSF. Nous nous réjouissons de l’effet positif de l’édit sur la protection des journalistes qui semble avoir pesé dans la balance et encourageons la justice congolaise à continuer sur cette voie afin que les journalistes puissent faire leur travail sans peur de l’arbitraire.”

L’édit sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes du Sud-Kivu a été promulgué le 10 février dernier par le gouverneur de la province, Marcellin Cishambo. Ce texte garantit d’une part le secret des sources, le droit d’informer et d’être informé et, d’autre part, reconnaît la responsabilité des autorités dans la protection des journalistes. Donat Musema a pu compter notamment sur l’article 7 qui prévoit qu’“en cas de violation de ses droits dans le cadre de l’exercice de ses activités, le défenseur des droits de l’Homme ou le journaliste peut saisir les instances judiciaires compétentes.”

La République Démocratique du Congo est classée 150ème sur 180 pays au Classement sur la liberté de la presse établi par RSF en 2015.

Photo : Donat Musema (en bleu) en route pour porter plainte (Kivu reporters, juin 2016)


Article publié le jeudi 17 mars 2016