Mouma Bob
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Mouhamad Ahar, connu des mélomanes nigériens sous le nom de Mouma Bob est artiste, auteur, compositeur, interprète de musique moderne touareg. Né en 1963 à Ingall dans la région d’Agadez il débute sa carrière dans les années 90.


 



FOFO : Parles-nous de ta carrière.
MOUMA : Ma toute première composition est une chanson qui incite à la révolution. Je l’ai créée durant la toute première rébellion au nord du pays, c’était en 1992. La chanson s’appelle ‘ImidiwaneAhitayime’ ce qui signifie ‘mes amis laissez-moi faire ce que je veux de ma liberté’.
Mon premier album s’intitule ‘Tina’ (Parole), il est sortit en 2003 et contient 8 titres. Cet album m’a permis de gagner le trophée ‘Top-Tal Tv’ en 2005.
J’ai sorti un second album en 2009 à l’époque où l’ancien président tentait de faire son tazartché. C’est un album qui incite à la révolution contre ce régime, d’ailleurs je l’ai appelé ‘Tandja est grave ma guitare est désaccordée.’ Il comporte 10 titres.
Le vernissage à eu lieu à Ouagadougou au Burkina Faso le 4 août 2009, le jour même du referendum pour modifier la constitution au Niger. Le 26 juin 2010 j’ai donné un concert à la MJC DjadoSekou pour lequel j’ai reversé la moitié de la recette à l’hôpital national de Niamey. Le 8 mai 2011 j’ai donné un concert à l’Alliance française d’Agadez ou cette fois c’est l’intégralité de la recette que j’ai versé au gouverneur de la région pour appuyer le centre d’accueil des réfugiés nigériens qui arrivent de Lybie. Le 28 mai passé je me suis produit au CCFN de Niamey.



FOFO : Que penses-tu de la musique nigérienne ?
MOUMA : Je l’a trouve très riche, malheureusement on ne lui accorde aucune importance. On ne l’exploite pas, on ne la travaille pas et c’est pour ça qu’elle n’est pas connue à l’étranger.



FOFO : A ton avis qu’est ce qui entraine ça ?
MOUMA : Si aujourd’hui la musique est toujours bloquée c’est de la faute de nous autres les artistes. Nous ne devons accuser personne d’autre ! Pour trouver une solution il faut combattre les anciennes pratiques. Regardez il y a de nouvelles têtes dans le monde de la musique nigérienne mais qui sont accompagnés par des musiciens des années 60 qui n’ont pas changé de mentalité depuis les années 60… Et ce sont ces musiciens qui émergent toujours, dès qu’il y a une opportunité dans le secteur musical nigérien ce sont toujours à eux que l’on fait appel alors qu’ils ne sont vraiment pas bons. Ils vivent comme ça, dans cette médiocrité, uniquement pour les cachets.  Ce sont les favoris des cadres de notre ministère de tutelle pendant que tout un tas d’artistes musiciens qui connaissent vraiment quelque chose dans ce domaine et qui se démènent pour faire sortir notre musique hors des frontières sont écartés et marginalisés. Sur ce plan le fautif c’est le ministère de la culture. Regardez il n’y a aucun grand événement culturel ici au Niger malgré tous les fonds engrangés parce dernier. Il n’y a que le prix Dangourmou où la lutte traditionnelle.



FOFO : Tu as déjà participé à ce prix ?
MOUMA : Oui j’ai participé à ce fameux prix Dangourmou. C’était en 2006 à Niamey et j’en profite pour vous informer qu’à ce soi-disant concours il n’y avait que deux orchestres, le mien et celui de Boureima Disco. Les autres avaient refusés de concourir parce qu’ils étaient convaincus que le premier prix était déjà attribué à Boureima Disco et que dans ces conditions ils préféraient ne pas participer. Lors des délibérations je me suis rendu compte qu’ils avaient raison et que le système était corrompu.



FOFO : On ne te voit plus beaucoup au Niger ces dernières années ?
MOUMA : J’évolue au Burkina Faso depuis 2007 car ça n’allait pas à Agadez avec le mouvement de la seconde rébellion qui venait de se déclencher. Les services secrets nigériens m’ont même interpellé et interrogé alors que je n’étais au courant de rien. Dès la fin de l’interrogatoire je suis parti à Ouagadougou, j’avais peur de me retrouver arbitrairement entre 4 murs alors que j’avais un combat à mener.
Du Burkina Faso je pouvais combattre le système à distance.



FOFO : Quels sont tes projets ?
MOUMA : Je continue activement la musique à Ouaga et je commence à y être bien connu. Le 17 juin je participe au festival de rock de cette ville qui à lieu tous les ans. J’ai participé à plusieurs autres festivals internationaux. En 2000 j’étais en Hollande, en 2003 en Suisse et en 2004 en Allemagne. Je suis allé 4 ans de suite au Nigéria pour le festival hommage à Bob Marley. Je participe régulièrement au festival du désert de Tombouctou au Mali.
J’envisage actuellement de réaliser quinze clips vidéos, cinq du premier albums et les dix titres du second afin de produire un DVD de mes œuvres.



FOFO : Un dernier mot ?
MOUMA : Je voudrais dire à mes camarades artistes d’éviter de s’asseoir uniquement pour se demander pourquoi il y a ceci où cela. Il faut créer des initiatives ! Je les invite à se rencontrer, à échanger, à éviter les jalousies entre eux et à arrêter de se faire du mal les uns les autres pour rien…




 






dimanche 3 juillet 2011








Article publié le samedi 9 juillet 2011
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