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8 mars 2008. Sathoud Ghislaine - Religion : du leadership à l’exclusion de la femme… un anathème?

Notre préliminaire : En 2008, PlaneteAfrique a initié le thème de « La place de la femme dans les processus religieux » pour marque la Journée internationale de la femme. Nous avons recueilli le point de vue de Sathoud Ghislaine .

Sathoud Ghislaine

Le phénomène de la marginalisation de la femme est d’une grande ampleur et s’étend sur plusieurs sphères : des luttes permanentes, toujours aussi coriaces et difficiles à surmonter s’enchaînent diligemment; la vie de la femme est trépidante... quelquefois exténuante… Depuis des millénaires, l’exclusion de la femme est incontestable. Alors, l’intégration de cette population marginalisée est un sujet qui réveille les passions, soulève des controverses; bien plus que de simples contestations, ces altercations sont en réalité la partie visible d’un puissant iceberg…

Historiquement et globalement, rappelons-le, la femme est « classée » en seconde position; la femme devrait toujours se tenir « derrière » l’homme. En effet, les justifications sur les raisons de ces exclusions cachent des croyances qui s’affrontent inlassablement dans une guerre psychologique, une guerre destructrice quand même du fait de la fermeté des parties en présence. Ne dit-on pas que la violence psychologique est aussi destructrice que les autres violences?

En fait, le constat est facile à faire : par la lutte, la femme aspire au changement des mentalités… Pourtant, aujourd’hui encore, les préjugés sexistes sont réels… Les discriminations perdurent ! Le déséquilibre dans les rapports de genre saute aux yeux. Donc, la lutte pour l’émancipation de la femme se heurte à des obstacles : pourtant, envers et contre tout, la volonté de la femme d’acquérir des droits ne s’émousse pas, au contraire. D’ailleurs, à ses yeux, cette lutte est un droit… En d’autres mots : elle est une arme qui détruit les injustices et octroie des droits.

Mais, qu’en est-il de la place de la femme dans l’église? La mobilisation de la femme doit-elle s’étendre également au niveau religieux? La décision d’interdire l’enseignement de l’évangile à la femme est-elle une question de leadership ou une volonté divine? Nombreux s’interrogent sur la pertinence du débat au sujet de l’égalité des sexes dans l’église. Les arguments? Ils soutiennent que la question est tranchée d’avance; ils affirment que la bible détermine clairement la place de la femme : cette fameuse soumission aveugle qui fait le bonheur des « conservateurs »…

Quoi qu’il en soit, le combat sur les inégalités pour être efficace doit absolument s’étendre sur tous les aspects « préjudiciables » à l’émancipation de la femme…

Une discrimination vieille comme le monde

Les préjugés et les discriminations sur les femmes pèsent lourdement et provoquent des échanges acrimonieux entre les militantes pour l’émancipation féminine et les « gardiens » des traditions qui soutiennent, toutes griffes dehors, que des changements « en faveur » des femmes bouleverseraient l’ordre social et auraient des influences nocives sur les valeurs, les us et les coutumes… Donc, on recommande le statu quo… voire même le durcissement des « règles » pour renforcer l’oppression… pour s’assurer de bien maîtriser la cible, cette cible qui est considérée comme « le sexe faible »; de plus on lui attribue fréquemment la responsabilité des maux de l’humanité.

En conséquence, la condition de la femme est en perpétuelle mutation : elle évolue en dents de scie… un pas en avant…un pas en arrière… gains et pertes, espoirs et désespoirs; finalement, c’est l’incertitude totale… En fait, la condition de la femme pourrait se résumer en un seul mot : rebelote. Une condition pénible et troublante! Or, la femme doit réfléchir et apporter sa contribution pour sortir de cet asservissement : c’est le véritable but de la lutte des femmes. En divers domaines, sur tous les terrains, les femmes montent au créneau, refusent de jouer les seconds rôles, s’opposent aux injustices… Autrement dit, les femmes exigent


Article publié le vendredi 7 mars 2008