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Faits divers : Le cachot plutôt que l’air libre - Bamada.net
Spécialisé dans le braquage à main armée, le jeune homme se fait interpeller par la police pour la énième fois et toujours pour les mêmes motifs. Apparemment, il semble avoir choisi de ne vivre ailleurs qu’entre les quatre murs d’une prison



M.C alias « Richi » est un voleur invétéré qui vient de tomber entre les mains des hommes du commissaire principal Sadio Konon Tomoda, le nouveau chef du commissariat de police du 3è arrondissement du District de Bamako. Si ce jeune homme a une spécialité, sans nul doute, c’est le vol à main armée, une infraction qui va généralement de pair avec celle relative à la détention illégale d’armes à feu et de minutions.

Dans les secteurs de la Commune II où « Richi » sévissait avant son interpellation, du fait de ses agissements hors la loi, les habitants ne dormaient pratiquement que d’un seul œil. Le garçon a sérieusement perturbé la tranquillité de ses potentielles victimes pendant un bon moment.

« Chaque chose a une fin », dit un adage. Cela a été le cas de ce malfrat le 12 octobre dernier. Et depuis, son règne est devenu un mauvais souvenir pour les populations de la Commune II du District de Bamako et ses environs. Celui que d’aucuns ont qualifié d‘ennemi public numéro un du quartier dort désormais derrière les barreaux.

Les habitants du quartier et de ses environs peuvent maintenant librement vaquer à leurs affaires, sans grande crainte. Juste après son interpellation, ils ont diligenté son dossier pour le renvoyer devant le procureur de la République près du Tribunal de Grande instance de la Commune II du District de Bamako. Les policiers du 3è arrondissement viennent de leur enlever une épine du pied.

Surprise dans la rue Cet « dérangeur public » a été pris aux environs de 5 heures. Mais peu de temps avant son interpellation, « Richi » a eu l’audace de s’en prendre à une jeune dame que nous désignons par Y en lui arrachant son sac à main en pleine rue dans le quartier N’Golonina, toujours dans la même Commune II. Pour y parvenir, le voleur a usé d’une stratégie qui semble très simple, mais efficace, s’il faut croire nos sources à la police. Le jour où il a été pris, il était à moto en compagnie d’un de ses complices.

Les deux individus ont calmement suivi leur future victime alors que cette dernière avait son sac à main sous le bras. En voleurs professionnels, les deux malfrats se sont rapprochés de la pauvre dame, sans que cette dernière ne soupçonne rien. Puis, tel un éclair, MC qui était sur le siège passager de l’engin a subitement tenté d’arracher le sac de dame Y. Bien qu’elle était surprise, la dame s’est accrochée à son bien avec toutes ses forces. Malgré tous les efforts du malfrat, la victime n’a pas cédé. Pendant que les voleurs tiraient le sac, la bonne dame s’y accrochait de toutes ses forces. La scène semblait s’éterniser. Mais la chance a fini par sourire à la victime.

Comme les malfrats tenaient à ce que la scène se passe de façon éclair, ils ont mis toute leur force dans la balance comme on le dit. Cela a forcément posé un problème. Ils ont tellement insisté que leur engin a perdu l’équilibre et les deux bandits se sont retrouvés à terre de tout leur poids. Mais la pauvre dame tenait toujours bon malgré tout. « Au voleur, au voleur.. », s’écriait-t-elle avec toute la force de sa voix pour alerter d’éventuels secours.

Sérieusement bastonné Dans la foulée, les malfrats ont cherché à se sauver. Ils ont même oublié leur butin qui avait pratiquement passé entre leurs doigts. Ils ont tenté de s’enfuir pour ne pas se faire prendre. Mais malheureusement, des foules ont immédiatement investi les lieux. « Richi » a été pris dans la nasse. La foule ne lui a pas donné le temps de faire quoi que ce soit. Il a été sérieusement bastonné. Les plus surexcités ne voulaient pas qu’il sorte vivant de cette expérience.

Entre- temps, son complice qui conduisait l’engin a profité du tohu-bohu ambiant pour prendre le large, laissant son compagnon entre les mains de la foule complètement déchaînée.  Un anonyme avait appelé les policiers du commissariat pour leur raconter la situation dramatique que vivait Richi à N’Golinina.

Les éléments de la Brigade des recherches, conduits par le capitaine de police Youssouf Coulibaly se sont transportés d’urgence à l’endroit indiqué par leur « pion ». Arrivés sur place, les policiers trouveront que leur informateur avait parfaitement raison. La foule totalement déchaînée était sur le point de commettre l’irréparable. Les limiers sont arrivés au bon moment. Ils ont dû user de professionnalisme pour extraire le pauvre des mains de la foule complètement hors d’elle- même. « Tuons-le, tuons-le… » s’écriaient certains, sans état d’âme les foules. Heureusement, les policiers sont parvenus, non sans difficulté, à maîtriser la situation, évitant ainsi le pire. Ils ont conduit l’infortuné « Richi » dans leurs locaux pour le soumettre à une audition sommaire.

Une bande de malfrats activement recherchés Les policiers ont trouvé sur lui un pistolet automatique et des munitions. Ils ont approfondi les investigations. Ce qui leur a permis d’en savoir davantage sur ce malfrat d’un autre acabit. De leurs investigations, il est ressorti que le jeune homme est un repris de justice. Dans un passé récent, il avait été poursuivi et condamné par la justice à trois reprises à travers le Tribunal de la Commune II du District de Bamako. Cela s’est passé pour la première fois, courant 2010 pour vol d’argent. Il a écopé de six mois de prison ferme pour ce forfait.

En 2016, l’indélicat a été pris de nouveau, avant d’être condamné à dix-huit mois de prison pour détention et consommation de stupéfiant. S’y ajoute une autre condamnation intervenue en 2017 à dix-huit mois de prison pour association de malfaiteurs, vol à main armée et détention illégale d’armes à feu et de minutions. Il s’est avéré que « Richi » appartenait à une redoutable bande de braqueurs qui terrorisent les motocyclistes à certains endroits de la capitale. Selon notre source, cette bande est activement recherchée par plusieurs unités d’enquêtes de différents commissariats de police de la capitale.

Coincé durant son interrogatoire, le jeune homme n’a pas eu de difficulté à dénoncer ses complices. Ils se nomment BS alias « Gros-Pain » et un certain « Boua ». Nos amis policiers rassurent que ces derniers sont, à ce jour, très recherchés par les différents commissariats de police de la Cité des Trois caïmans. En attendant que les limiers mettent la main sur ses compères, M.C alias « Richi » a été renvoyé devant les juges du Tribunal de la Commune II du District de Bamako.

Yaya DIAKITÉ

Source: L’Essor


Article publié le lundi 30 novembre 2020
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