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Burundi Eco Approche Psychosociale « Guérir ensemble » : Un grand succès - Burundi Eco
L’approche Psychosociale Communautaire « Guérir ensemble » utilisée dans le cadre du programme Psychosocial Régional de la coopération Suisse a été un grand succès au Burundi. Cette approche a transformé la population bénéficiaire de ce programme mais aussi leurs communautés. Les bénéficiaires de ce programme sont priés d’en intensifier les acquis.    L’appui financier de la coopération suisse a permis au centre Seruka d’offrir gratuitement une prise en charge médicale, psychosociale et juridique aux victimes des VSBG.

 

Dans le cadre de clôture des activités du Programme Psychosocial Régional, il a été organisée des descentes dans certaines zones bénéficiaires de ce programme. Ces descentes ont été organisées au centre urbain de Muramvya, Bukeye dans la même province et Rugombo dans la province de Cibitoke. Le but était de constater auprès des populations bénéficiaires vivant dans ces zones, l’impact de ce projet qui se clôture après 12 ans de mise en œuvre dans la région des Grands Lacs.

Au centre urbain de Muramvya, les acquis de ce programme sont palpables. Dans une salle de conférence se trouvant dans cette localité, les chants de bienvenus accueillent chaleureusement les délégations venues des différents pays partenaires de la coopération Suisse. Des hommes et des femmes tout joyeux chantent les merveilles du Programme Psychosocial Regional qui leur a redonné la joie de vivre à travers l’approche psychosociale Communautaire (APC). Lors des échanges d’expériences entre les bénéficiaires locaux et ceux en provenance des autres pays partenaires de la coopération Suisse, les bénéficiaires ont montré, sur base des témoignages, comment l’APC a transformé leurs vies.

Les bénéficiaires s’en réjouissent Méridienne Nijimbere a témoigné comment l’APC a changé son histoire. « Ma vie n’a été qu’une tragédie depuis mon enfance. Un certain moment, je me consolais en me disant que le mariage parviendra à me faire cueillir enfin les merveilles de la vie et à me faire oublier toutes ces blessures du passé », témoigne-t-elle. Malheureusement, le pire n’était qu’à venir.  » Mon mari et moi se disputions tous les jours. Mon foyer était au point d’être détruit. Au fur du temps, J’ai perdu le goût de la vie et j’ai tenté à maintes reprises de me suicider », se souvient-elle.  Selon cette femme, ces blessures affectaient également l’économie de son ménage. « Je pensais toujours que d’un moment à l’autre je divorcerai. De peur que ce que j’aurais entrepris soit bénéficié par quelqu’un d’autre, j’ai décidé de ne rien entreprendre du tout pour mon ménage », raconte-t-elle. C’est ainsi qu’une amie à elle lui a parlé de l’approche psychosociale « guérir ensemble ».

Méridienne Nijimbere : « mon foyer a été sauvé grâce à l’APC ».

 

Comme elle le raconte, dans un premier temps, elle ne croyait pas que cette approche pourrait faire grand-chose sur sa vie qui était déjà une pourriture. « J’ai suivi les ateliers de cette approche sans vraiment trop d’espoir, mais au fur du temps, grâce à cette approche j’ai compris que le nœud de nos problèmes conjugaux était que j’ai accumulé beaucoup de blessures tout au long de ma vie et que mon mari en avait aussi. L’APC nous a permis non seulement de nous comprendre mutuellement, mais également de s’entraider pour guérir », fait-elle savoir. « C’est comme ça que mon foyer a été sauvé grâce à l’APC « , se réjoui -t-elle. Pour ce qui est du développement économique de son ménage, Nijimbere temoigne que depuis qu’elle a intégré le systeme d’épargne et de crédit « Nawe nuwe » initié dans le cadre du PPC, le développement économique de son ménage ne fait qu’accroître.

Même son de cloche pour Félix Nshimirimana. Ce quinquagénaire témoigne comment l’APC a changé sa vie, mais aussi celle de son foyer.  « Ma femme ne valait rien devant mes yeux. Je lui infligeais toutes formes de violences et ça ne me causait aucune peine », regrette-t-il. Comme il le raconte, c’est lorsqu’il a commencé à suivre les ateliers APC qu’il a remarqué que c’est lui-même qui était en train de détruire son foyer. « Ce programme m’a ouvert les yeux et m’a permis de me convertir. Aujourd’hui, moi et ma femme vivons dans la joie », a-t-il témoigné. « Cette approche m’a permis également, en tant que notable collinaire, de trancher les litiges sans toutefois avoir un penchant », ajoute-t-il. Il bénit les promoteurs de ce programme.

Une approche qui sort du commun. Dans cette localité, ce programme a été mis en œuvre par le centre Seruka, sous l’appui financier de la coopération Suisse au Burundi. Pour la déléguée du centre Seruka , le PPC a permis à ce centre de perfectionner son intervention dans les communautés bénéficiaires. « Avant, c’était la communauté qui allait vers le centre Seruka mais, avec l’appui de la coopération suisse, c’est le centre qui va vers les communautés. Ce qui s’avère plus efficace dans la prise en charge des victimes des VSBG », fait-elle savoir. Un autre atout évoqué est que l’approche utilisée au paravant par le centre Seruka dans ses interventions était centré sur les survivantes en tant qu’individus, mais l’approche psychosociale « guérir ensemble » leur a permis de toucher un peu plus de monde. L’appui financier de la coopération suisse via le PPC a permis au centre Seruka d’offrir gratuitement une prise en charge médicale, psychosociale et juridique aux victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre. Elle ne doute pas que les groupements formés dans le cadre du PPR continueront à intensifier cette approche dans leurs milieux respectifs.

« Ce programme a allégé la tâche aux administratifs à la base ».

 

Dans son allocution, le gouverneur de la province de Muramvya a fait savoir que ce programme a allégé la tâche aux administratifs à la base. Comme il le raconte, actuellement, ceux-ci ne tranchent que les cas de violences les plus graves dans les communautés. « Ces groupements communautaires formés par le centre Seruka s’occupent des autres cas. Donc les moins graves », précise-t-il.

Il a remercié toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre de ce programme. Il a exhorté les bénéficiaires de ce programme à s’approprier les acquis de celui –ci, même après sa clôture. « Combattez toutes formes de VSBG autant que vous pouvez et revenez à nous à chaque fois que vous rencontrez une difficulté que vous ne pouvez pas résoudre », fait-il savoir.

Rappelons que l’Approche Psychosociale Communautaire propose 3 grandes étapes, à savoir : la prise de conscience de ses propres blessures et celles de sa communauté, l’engagement dans le processus de guérison et enfin l’élaboration d’un projet de vie. Le processus de guérison s’opère en 3 ateliers qui sont : le travail sur le deuil, la gestion des émotions et des sentiments ainsi que le pardon et la réconciliation.

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Article publié le jeudi 21 décembre 2023
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