Festival Culturel “Tamadacht’’ Azawagh 2005 d’Andéramboukane
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Au milieu des voitures 4x4, qui lézar-dent à vive allure le sable fin de la dune où se déroule le « Tamadacht », les chameliers touaregs rivalisent des scènes acrobatiques et gambadent leur dromadaire au rythme de la guitare et de l’Ettebel (tambour de guerre et symbole de pouvoir chez les Touaregs). A Andéramboukane, bourgade malienne située à 300 km au Nord de Niamey, les gens mélangent tradition et modernité dans un dosage admirable. Les deux styles, les deux visions du monde se côtoient aisément. Signe d’un dynamisme, d’une vitalité et d’une ouverture aux valeurs, d’où qu’elles viennent, qui fondent l’humanité, le Tamadacht est l’expression à la fois festive et conceptuelle de cette symbiose culturelle.

Traversant les âges de l’histoire touarègue, le ‘’Tamadacht’’, fête de grandeur et d’élévation aux valeurs cardinales de la Société touarègue, ressurgit à Andéramboukane, la ville aux deux merveilles (la colline et le lac) dans un contexte nouveau, à savoir la « communalisation », où il fera sans doute, sous l’impulsion du très dynamique maire d’Andéramboukane, M. Aroudeïni Hamatou, preuve de sa capa-cité à réguler les problèmes les plus apparemment insolubles et les plus dé-licats que le monde touareg ait jamais connus.

Autrefois, dans l’histoire des Touaregs, le « Tamadacht » était une fête populaire des pasteurs transhumants au cours de laquelle l’on révélait le meilleur éleveur, l’éleveur qui a le meilleur bétail, qu’on célébrait, comme la norme dans une so-ciété sans lois positives, au rythme du Tende, des chants des femmes et des courses des dromadaires. Le pastoralisme était au cœur de la fête ‘’Tamadacht’’. Et qui dit pastoralisme renvoie aux éléments comme la gestion du cheptel, le pâturage et les points d’eau, c’est-à-dire la gestion de l’environnement. Mais la gestion de l’environnement implique des rapports inter humains, ou intercommunautaires, et donc l’émer-gence des conflits intercommunautaires. Aujourd’hui le ‘’Tamadacht’’ telle que l’explique Aroudéïni Hamatou, maire d’Andéramboukane, place le pastoralisme sous un nouvel éclairage. Dans un contexte communautaire où le Touareg est irréversiblement à cheval entre deux modes de vie, à savoir la vie sé-dentaire d’un maire et la vie nomade d’un pasteur le ‘’Tamadacht’’ est le « creuset » festif où tous les problèmes sont discu-tés et résolus dans une ambiance de fête, de joie, de retrouvaille et d’effervescence généralisée. Car, a ajouté Aroudéïni, le « Tamadacht s’inscrit dans notre tradition, notre culture et notre façon d’aplanir tous les problèmes intercommunautaires ».

Le festival ‘’Tamadacht’’ Azawagh 2005 d’Andéramboukane, qui est à sa 5èmeédition, ne fait pas entorse à cette tradition de dialogue, bien au contraire, des ateliers animés par des spécialistes de l’environnement, du pastoralisme et de l’insécurité transfrontalière ont eu lieu. La présence massive des Touaregs, qui ont participé aux débats, en dit long sur l’engouement qu’ils portent à ce genre de tribune. Et dans l’esprit de ‘’Tamadacht’’, tous les problèmes ont été abordés sans détour, ce qui a permis de dégager des orientations et des perspectives de règle-ment des crises qui secouent les diffé-rentes communautés qui cohabitent dans l’espace Touareg qu’on appelle Azawagh.

Aghali Abdelkader
Article publié le samedi 29 janvier 2005
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