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Contrats commerciaux : Comment les Ics ont perdu un milliard sur le marché malien

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 :Les explications fournies par le directeur délégué de Senchim, Ousmane Niane, sur les contrats commerciaux avec la Compagnie malienne de développement des textiles (Cmdt) n'ont pas convaincu (voir Walf n° 4218). Selon des sources concordantes, M. Niane est comme on dirait tel est pris qui croyait prendre.

La sortie du directeur délégué de Senchim n'aurait fait que l'enfoncer. Et d'après des sources concordantes, ce sont près de 50 000 francs Cfa par tonne qui sont détournés dans le marché malien. Si l'on sait que les contrats portent sur près de 20 000 tonnes, le cumul du manque à gagner pour les Ics est estimé à 1 milliard de francs Cfa. Alors que sur le niveau de prix fixé, M. Niane fait savoir qu’il y a lieu de comprendre que les documents diffusés par la direction de la plate-forme de Mbao indiquent un coût de revient complet de 186 400 F par tonne, 'tentant ainsi de prouver que les prix ne sont pas rémunérateurs.' Or, il n’y a pas lieu de rapprocher nos prix de vente au coût complet, a-t-il expliqué.

Le prix de vente Cmdt est de 255 000 F Cfa y compris les frais de transport (près de 40 000 F Cfa), les commissions aux distributeurs (5 000 F Cfa) et les frais divers (5 000 F Cfa). Le prix départ Dakar serait donc de 205 000 F. Alors que pour la plate-forme de Mbao, le prix de revient est de 186 500 F Cfa. Ce qui fait un bénéfice de 20 000 F par tonne, soit un total de 40 millions de francs.

Ousmane Niane a rappelé que c’est à la suite de séries de propositions de prix de Toguna et Smias, que le Groupe Ics/Senchim (Adg Ics/Dd Senchim), après analyse, a retenu le prix de 157 000 F Cfa la tonne en position départ usine. «A la suite de cet accord par lequel le Groupe Ics s’est engagé, les clients nous ont passé leur commande sur la base des prix et conditions discutées. A la réception de ces commandes, Dd Senchim, conformément à la procédure interne en vigueur, a émis les ordres d’exécution des commandes destinés à la direction générale des Ics. Donc, aucun contrat n’a été signé entre Dd Senchim d’une part et les distributeurs (Toguna/Smias) d’autre part.»

Sous ce rapport, nos sources relèvent que Toguna et Smias sont des distributeurs intermédiaires sur le marché malien. Pourquoi la Senchim n'utilise pas Ams qui est sa filiale malienne pour vendre l'engrais sur le marché malien ?, s'interroge-t-on. Nos sources croient savoir que c'est pour éviter une vérification des comptes de Ams en cas d'audit que Senchim s'est tournée vers ces intermédiaires maliens. 'Si Ams était sollicitée, on pourrait vérifier la comptabilité de Ams et le versement des commissions occultes sera révélé au grand jour. On préfère qu'Ams ne fasse pas du business alors qu'on favorise deux sociétés privées maliennes, Toguna et Smias. La pratique des détournements et des commissions occultes sera difficile à prouver en cas de vérification', souligne-t-on.

Un réseau a été tissé avec Toguna et Smias. Et ce sont près de 50 000 francs par tonne d'engrais vendue qui disparaissent à chaque fois. 'La direction de la plate-forme de Mbao a donné les vrais prix de revient alors que le directeur délégué de Senchim s'est emballé dans ses explications. Pire, il a été confondu par ses propres explications qui ne tiennent pas la route', estime une source aux Ics. Elle soutient qu'il est normal que les Ics aient une représentation au Mali, afin d'éviter les sociétés comme Toguna et Smias. Cette dernière société serait dirigée par le fils du partenaire malien des Ics, responsable d'Ams, une filiale de Senchim au Mali. En ce qui concerne Toguna, elle verserait des commissions occultes par chèques tirés d'Ecobank/Mali.

Le marché malien est donc une mamelle financière. Et des personnes présentes au Méridien président, en avril 2005, lors d'un petit déjeuner, se sont étonnées de l'audience qu'avait accordée le directeur général des Ics au porte serviette du président malien, Ballé Konté. 'Une telle rencontre, au vu et au su de tout le monde, n'avait pas manqué d
Article publié le lundi 10 avril 2006
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