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Université Cheikh Anta Diop : La vie du «campusard» en mots libres :

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Université Cheikh Anta Diop : La vie du «campusard» en mots libres

Ils sont nombreux, les étudiants qui veulent loger au campus universitaire. Alors, ce conseil d’un habitué des lieux vous intéresse : de prime abord, rangez vos susceptibilités. Car avec le surpeuplement, le campus social est devenu une sorte de jungle où les plus impertinents se moquent des autres, où les plus réservés indisposent les plus libérés.

De la cohabitation dans les chambres, au désordre semé dans les restaurants, sans oublier les portes des toilettes utilisées comme exutoires. Le campus est parfois renversant, mais ce n’est pourtant pas le monde à l’envers.

Campus universitaire Cheikh Anta Diop de Dakar. Devant le hall d’un pavillon, deux étudiants d’une même chambre se donnent en spectacle dans le silence de la nuit. «Je ne suis pas ‘’Ibadou’’. J’ai le droit quand même de recevoir ma copine dans ma chambre», clame un étudiant d’une vingtaine d’années, la chemise défaite, le torse nu. Son voisin, de la même année presque, est habillé d’un boubou traditionnel, le visage renfrogné. Et il a du mal à cacher sa colère. «Je n’accepterai jamais que ma chambre soit un lieu de débauche. Si vous avez envie de faire une partie de jambes en l’air, allez le faire ailleurs !», martèle le voisin «puriste», d’un ton sec. Houleuse, la séance de passe d’armes fait sortir le campus social de sa torpeur. Les étudiants, comme réveillés par la scène, viennent se délecter des échanges de mots qui continuent de plus belle. «On verra si tu es le seul à avoir codifié (Ndlr : formalités à remplir pour être attributaire d’une chambre au campus», tonne le premier étudiant tandis que sa copine, vêtue d’une robe noire, se glisse dans le noir pour éviter les regards des curieux. Non sans prendre faits et causes pour son petit ami. «Ce gars se prend pour un illuminé, s’il avait le toupet de me dire quoi que ce soit, il verrait de quel bois je me chauffe», lance-t-elle, dépitée.

Auparavant, le chef de pavillon, averti par les échanges aigre-doux des deux voisins, avait fermé la chambre pour éviter que le pire ne se produise. Cette scène, pour le moins insolite, n’est pas un cas particulier au campus social où chaque jour porte son lot de conflits, liés souvent à des incompatibilités d’humeur. En fait, des problèmes du genre font florès au campus social et ne sont d’ailleurs que la face visible de l’iceberg. En effet, l’autre fait majeur qui «empoisonne» la vie des étudiants est le surpeuplement.

DANS LES CHAMBRES COMME DANS DES POTS DE SARDINE

Dans les différents pavillons de la Cité universitaire, il n’est pas rare de voir sept personnes s’entasser dans une même chambre avec tous les risques que cela peut engendrer. «De plus en plus, je me gratte le corps et j’ai du mal à dormir comme il se doit», explique cet étudiant de la Faculté des Lettres qui loge au pavillon A. D’ailleurs notre interlocuteur n’est pas loin de regretter d’habiter au campus social. «Si c’était à refaire, je ne l’aurais pas fait car je n’arrive pas à bien récupérer surtout après avoir pris mon déjeuner. Les va et vient incessants commencent et je ne peux me concentrer à cause des visites des copines et amis de mon voisin.»

Même son de cloche chez un étudiant d’une Ecole de formation dont le voisin a hébergé ses deux frères dans sa chambre. «Pour ne pas ternir nos relations, je ne dis mot, mais il devrait savoir que cette chambre est une chambre à deux et non à quatre», dit-il, sur le ton d’une confidence. Fort remonté contre ce qu’il qualifie de «manque de savoir vivre» de son voisin, il pense que l


Article publié le vendredi 15 juillet 2005
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