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Diplomatie : Komidor Njimoluh fait ses adieux à ses « frères et sœurs » du Congo | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo
Dans son message intitulé, « Pour mes frères et sœurs du Congo », le Camerounais qui a su conjuguer l’habileté d’un diplomate et la franchise d’un écrivain, dit son attachement au Congo, un pays qui, d’après lui, l’a adopté. « Au moment de quitter définitivement le Congo pour mon nouveau poste en Algérie, je sens qu’une partie de moi va rester dans ce pays qui m’a adopté et dont j’ai fait ma seconde patrie après le Cameroun ».

Frappé par ce souci de vivre ensemble qui habite les uns et les autres au Congo, le diplomate se rappelle des périodes d’abondance et de sécheresse qui resteront à jamais graver dans sa mémoire.

« Mes frères et sœurs congolais, j’ai vécu avec vous tous les moments d’une vie humaine des pays d’Afrique. Nous avons ensemble vécu les temps des pluies et les temps de sécheresse, les périodes d’abondance et la réduction des prix des barils de pétrole. Nous avons traversé les douloureuses périodes de gestation et d’adoption de la démocratie, nous avons ensemble souffert des aléas des essais et des erreurs du vivre-ensemble. »

« Oui, mes frères et sœurs des rives du Congo, des chutes enchantées du Djoué, je pars, mais je demeurerai avec vous, vous qui réussissez déjà à séculariser le vivre-ensemble et à dompter les caprices des bourrasques du nord comme des baobabs des forêts qui ont redécouvert les vertus des palabres et du consensus. »

Ensuite, l’ambassadeur Komidor Njimoluh évoque de nombreux souvenirs de plus d’une décennie passée au Congo, un pays d’Afrique centrale qui jouxte, évidemment le Cameroun, son pays d’origine. Il gardera aussi très vivace, le souvenir du roi Makoko et de De Brazza, de la reine Ngalifourou, souveraine des Tékés, sans oublier le Kiébé-kiébé, des mots qui renvoient inexorablement aux spectacles de danse assez intriguant présentant une marionnette géante tournant frénétiquement autour d’elle-même, piétinant la terre au rythme des chants et de cris.

« Mes frères et sœurs congolais, il y a en moi de la place pour vous et l’espace vaste de ma mémoire pour me souvenir des beaux instants passés ensemble. Je n’oublierai point les fructueux moments d’échanges et de communication dans le tourbillonnement du Kiébé-Kiébé. Nous partageons toujours les souvenirs de Makoko et de De Brazza, ce frère venu d’ailleurs, ou de la reine Zanaga ou des sortilèges du Mayombe. Nous nous sommes souvent souvenus des fastes du royaume Congo, de nos frères jadis partis près de Pointe-Noire pour bâtir les Amériques. Nous avons rêvé ensemble de recouvrer nos Afriques d’antan, et nous sommes voulus panafricains pour vouloir ne plus être des esclaves, ni des suppôts de toutes les colonisations. Nous espérons ensemble pouvoir lever la tête pour cesser d’être d’éternels dominés dans ce monde globalisé plus que jamais concurrentiel. Puissent nos solidarités se conjuguer en force d’unification africaine pour que demain l’Afrique prospère et libre, ensemence de bonheur son peuple. »

« A Bientôt, puisque demain l’Afrique »

Dans les prochains jours, l’ambassadeur du Cameroun, Komidor Njimoluh sera reçu par les autorités du pays pour officialiser son départ.

 


Article publié le lundi 21 septembre 2020
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