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5 mai : anniversaire de la disparition de F. Youlou

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A l’occasion du quarante deuxième anniversaire de la disparition du père de la Nation congolaise (05/05/1972-05/05/2014) : Abbé Fulbert Youlou


Entretien supposé dans l’au-delà du père de la Nation tenu avec la « conscience universelle ou les chuchotements du peuple » sur l’état actuel du Congo Brazzaville et de l’Afrique noire en général


Merci Père Abbé d’avoir accepté de nous recevoir en âme et conscience et surtout de continuer même là-haut à fortifier nos esprits sur votre noble idéal relatif au développement national du Congo-Brazzaville.


1. La Conscience Universelle ou les Chuchotements du Peuple :


 Père-abbé depuis votre chute en août 1963 orchestrée par les soi-disant révolutionnaires des « Trois glorieuses », rien ne marche au Congo-Brazzaville. Quel est votre avis sur ce sujet aussi crucial comme on le sait et qui empoisonne vraiment la vie de millions Africains et Congolais ?


Abbé Fulbert YOULOU :


Ah mes enfants que voulez-vous que je vous dise ! Le Mal du Congo est aussi africain et l’heure est gravissime croyez- moi ! De mon passage sur terre disais-je déjà que :


« Sur l’Afrique décolonisée pèse une malédiction qui fausse tout et livre les Africains aux intrigues des financiers qui mènent le monde : l’échec de l’Europe et par là l’absence de coordination de ce qu’il faut bien appeler le Monde libre, puisqu’il en existe un qui ne l’est pas…Tous les complots, les crises qui secouent perpétuellement l’Afrique et qui la mettent en état de moindre résistance…ont leur source dans le colossal abus de confiance organisé en dehors de l’Afrique par des Africains déracinés, otages dorés de centrales syndicales internationales qui ne sont que l’instrument d’intérêts financiers anonymes.


Il est remarquable que la plupart des révolutions africaines surviennent précisément où de nouveaux investissements privés s’offrent aux pays en voie de développement. Des puissances capitalistes ayant en Afrique des positions acquises dressent subitement d’invraisemblables coalitions…pour mieux enrayer le mouvement économique qui se dessine vers les pays sous-développés. » Abbé F.Y in « J’accuse la Chine » aux éditions La Table Ronde 1966 P.145.


La Conscience Universelle ou les Chuchotements du peuple :


Des puissances capitalistes ayant des positions acquises en Afrique disiez-vous déjà à votre époque la déstabilisent ! Ah on comprend mieux ces lobbies aujourd’hui qui font partie de ce qu’on appelle la Françafrique. Ah d’accord les révolutionnaires de votre époque n’avaient rien compris de ce fléau qui détruit viscéralement non pas que le Congo mais également tout le continent noir africain !


1. Alors que devrions-nous faire ou du moins les acteurs politiques Africains de concert avec leurs homologues des puissances économiques étrangères installées sur le continent africain pour éviter si possible une hémorragie durable en matière de développement ?


Abbé Fulbert YOULOU : « L’heure des grands ensembles [disais-je depuis des lustres !] est aussi l’heure de l’Afrique à son éveil… Mon devoir est d’alerter l’opinion américaine ou européenne sur l’illusion que se sont faite certains de leurs hommes politiques en jouant les nationalistes africains contre les représentants traditionnels de l’Afrique…


Le Monde libre doit, s’il veut survivre à la Troisième Guerre mondiale déjà engagée sur le continent africain, se pénétrer de cette réalité aveuglante et apporter un soutien économique sans réserves aux peuples africains qui se regroupent et apportent la preuve de leur maturité…La mise en valeur des richesses africaines conditionne la stratégie de demain, c’est-à-dire la paix mondiale, car si l’Occident s’assure ces richesses en coopération avec les Africains la paix sera consolidée. Si elle les abandonne aux masses asiatiques qui peuvent parfaitement déferler sur le continent noir et submerger la population africaine, c’en est fini de la liberté dans le monde. L’Est ou l’Ouest, la liberté ou l’oppression, le bien ou le mal, l’Afrique ma patrie décidera de ces enjeux qui marqueront le sort de l’humanité. Libre de ma pensée, de mes actes, j’ai tenu au nom de mon peuple enchaîné à adresser cet appel…La victoire appartient à ceux qui refusent de se taire, les lâches, les faibles qui se laissent aller au gré des événements, ballotés par les étapes africaines, une révolution sanglante qui a fait plus de victimes que toute l’histoire des luttes fratricides africaines. » Abbé F.Y. in « J’accuse la Chine » Op.cit. P.137 et s.


1. La Conscience Universelle ou les Chuchotements du Peuple :


Un mot s’il vous plaît Père-abbé pour notre pays le Congo-Brazzaville qui « brûle » d’idées et de pensées sur une éventuelle modification de la constitution établie et soumise au peuple en janvier 2002 par le pouvoir actuel de Brazzaville lui-même ?


[Mais !] « Il n’est même plus possible de ne pas vous rendre compte que le pays s’est engagé sur une mauvaise piste, et l’on se demande quelle en sera l’issue. C’est la misère, c’est le désordre qui s’est d’ailleurs installé, c’est l’anarchie qui règne actuellement, c’est le manque d’autorité dont nous avons la preuve tous les jours. Tout cela ne préoccupe nullement ce traître de la nation, l’avenir de ses enfants étant assuré…Abbé F.Y Op.cit. P.204


Les institutions ne sont pas une fin en soi. leur rôle est de promouvoir l’homme et de lui permettre d’accéder à une vie meilleure. Elles sont au service d’une civilisation. Abbé F.Y. Discours du 27/11/1959


Mais encore une fois, soyez assurés que de nombreuses sympathies des pays frères d’Afrique et du monde entier vous sont acquises. Vous vaincrez dans cette lutte opiniâtre de libération nationale que vous menez si efficacement. Qu’on ne vous trompe plus. La victoire est de votre côté. Toutes les démonstrations des dirigeants fascistes à la solde de l’étranger sont vaines et sont d’avance vouées à l’échec.


C’est pourquoi je vous redis : courage, confiance et persévérance. » Abbé F.Y. in « J’accuse la Chine » Op.cit. P.204 et 217.


La Conscience Universelle ou les Chuchotements du Peuple :


Que doivent faire les Congolais concrètement ?


Abbé Fulbert YOULOU :


« Vous devez penser que le monde et l’Afrique ont actuellement les yeux fixés sur…[vous] et attendent la preuve de…[votre] maturité politique. C’est pourquoi je vous demande donc à tous d’oublier vos querelles, de vous élever au-dessus des rivalités tribales et…à bâtir avec tous notre Congo dans le respect de la personne humaine, sur des bases démocratiques et dans les traditions…dans lesquelles nous avons été élevées ». Abbé F.Y. in « La mémoire oubliée du Congo-Brazzaville » 2009 autoédité de l’Abbé Adolphe TSIAKAKA P.80.


« … [Votre] action ne peut porter ses fruits que dans l’union de tous les Congolais et dans un climat d’apaisement et de compréhension mutuelle.


Je lance ici un dernier appel solennel à tous les Congolais pour qu’ils s’élèvent au-dessus des querelles de partis, de régions, de tribus, et prennent conscience de l’existence de leur état et fassent preuve d’un véritable patriotisme congolais ». Discours de l’Abbé F.Y. du 01/01/1959.


Merci beaucoup Père-abbé d’avoir partagé avec nous en esprit ces quelques précieux moments d’échange et de partage et de haute conscience nationale, à l’occasion de votre quarante deuxième-anniversaire de votre départ sur terre, car vos idées restent inexorablement très actuelles pour notre pays agonisant le Congo-Brazzaville qui en a vraiment besoin pour sa marche éternelle vers l’autonomie, l’indépendance et la paix sociale.


Et au Nom du Dieu de nos pères « Nzambé ya Bolingo », au Nom du Peuple Congolais nous vous demandons pardon du mal qui vous avait été à tort causé par les manipulateurs révolutionnaires. Ayez pitié de nous et priez pour le Congo afin que ces dirigeants aient, comme vous le disiez précédemment, de la maturité politique et que notre action puisse produire de bons fruitsdans l’union de tous les Congolais et dans un climat d’apaisement et de compréhension mutuelle et à bâtir notre Congo dans le respect de la personne humaine, sur des bases démocratiques et dans les traditions dans lesquelles nous avons été élevées.


Entretien rapporté par TAÀTA N’DWENGA (Membre du Cercle KI-MBAÀNZA OU DES AMIS DE LA NATION CONGOLAISE)


Article publié le mercredi 7 mai 2014
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