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Cameroun – Insurrection : Tous contre Maurice Kamto - Daily News

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 :Machine répressive du gouvernement, leaders de partis politiques, associations syndicales, chefs communautaires, prélats, organisations de la société civile et autres plateformes apolitiques s’inscrivent massivement en faux contre la démarche du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) au sujet de la marche pour réclamer le départ de Paul Biya et l’annulation des élections régionales.

Indignation collective, concert de condamnations ! C’est à une espèce de « tous contre un » que Maurice Kamto et ses partisans vont s’engager à travers les marches pacifiques prévues demain sur toute l’étendue du territoire national. Le président du Mrc qui a tendu la main à quelques partis politiques, leaders d’organisations de la société civile et autres organisations syndicales, dans le but de l’accompagner dans ces manifestations appelant au départ de Paul Biya, échoue à un Non catégorique de plusieurs « compatriotes » auprès de qui, il aurait pu bénéficier d’un soutien non négligeable.

L’éminent homme de droit a beau expliquer que son initiative ne s’inscrit pas dans une démarche insurrectionnelle, de rébellion ou d’hostilité contre la patrie, mais « l’expression pacifique de l’exaspération face à un pouvoir qui n’entend plus les pleurs des populations », beaucoup y voient ni plus ni moins qu’un stratagème pour chasser Paul Biya du palais d’Etoudi où il trône depuis 38 ans. Si pour Kamto ces manifestations sont un moyen de protester contre les régionales qui ne peuvent avoir lieu « avant la résolution de la crise en zone anglophone et la réforme consensuelle du code électoral », l’idée des marches résonne dans les esprits comme une invite à plonger le pays dans le chaos.

Impénitents du mal

Dans un message daté du 14 septembre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait déjà instruit aux gouverneurs de prendre des dispositions en vue d’éviter la mise en œuvre du plan de soulèvement populaire trivialement dénommé « révolution des abeilles ».

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Le Minat dont on sait la folle envie de renvoyer Kamto au gnouf, a demandé aux patrons des régions de procéder « sans faiblesse » et «sans la moindre complaisance» mais avec professionnalisme avant, pendant et après les élections régionales fixées pour le 6 décembre prochain, à des interpellations suivies de gardes à vue. Soulignant à grands traits pour que nul n’en ignore, qu’« aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti politique que ce soit et de qui que ce soit». Instructions reçues 5/5 par les destinataires qui n’ont pas tardé à ventiler des messages portés pour mettre en garde ceux qui oseraient répondre à l’appel du leader du Mrc.

Du Centre au Sud ; de l’Est à l’Ouest en passant par le Littoral, les gouverneurs promettent « l’enfer » aux marcheurs. Naseri Paul Bea, Okala Bilai, Félix Nguélé Nguélé, Awa Fonka Augustine et Cie refusent qu’on touche à leur champion Paul Biya. Une mise en garde soutenue par certaines figures présentées comme des anti-Kamto à l’instar de Banda Kani, le président national du Nouveau mouvement populaire (Nmp) et Abel Elimbi Lobe, ancien militant du Social democratic front (Sdf). «L’intérêt général au Cameroun est garanti par l’Etat à la tête duquel se trouve le Chef de l’Etat, Paul Biya, qui été élu par les camerounais en 2018. On ne comprend donc pas, comment sur la base d’une démarche partisane, les gens peuvent appeler au renversement de l’Etat et à l’insurrection», soutient le premier. Elimbi Lobè lui, demande aux camerounais de ne pas suivre l’appel de l’ancien ministre délégué à la Justice. Car le faire, signifie refuser de participer aux élections régionales du 6 décembre 2020. Surtout que de son point de vue, ces mots d’ordre viennent «des impénitents du mal», a-t-il déclaré Dans la même veine, le Bureau politique du Parti de l’alliance libérale (Pal) s’est réuni le 19 septembre à son siège à Yaoundé pour se prononcer sur ces manifestations.

Pour le président Célestin Bedzigui, « ces manifestations dans leur esprit et dans leur forme ne sauraient prospérer dans une République comme l’est le Cameroun qui ne peut laisser aucune fissure permettant le développement d’une culture d’insurrection. Appeler à de tels actes révèle un cynisme et refus absolus de prendre en compte l’intérêt des Camerounais, à un moment où les familles se préoccupent de préparer le retour à l’école de leur enfants et où la classe politique responsable est attelée à préparer une échéance électorale capitale qui un aboutissement du processus de décentralisation menée avec tact et patience par le président Biya depuis des années ». Pour le Pal, cette initiative démontre, si le doute était encore permis, que « certains ont choisi de regarder le poids politique qu’ils veulent se donner à travers le prisme grossissant d’initiatives bruyantes et tonitruantes, fussent-elles attentatoires à l’intérêt national ».

Les motos taxis dans la danse Les conducteurs de motos taxis rentrent eux aussi dans la danse. Réunis à Douala jeudi dernier, ils mettent en garde, tous ceux qui, à travers des tracts les invitent à prendre une part active à « cette mascarade, alors qu’en tant qu’initiateurs, ils prennent la poudre d’escampette, prêts à revenir ensuite pour se gaver goulûment des richesses du Cameroun, après avoir acquis la puissance que confère le pouvoir ». Les « benskineurs » se sont exprimés après leur rencontre avec le gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Samuel Ivaha Diboua.

Rejoignant ainsi Maximilienne Ngo Mbe du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), Cyrille Bechon de Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun, Marie Kwin de l’Association « A nous le Cameroun » (Anlc), le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (Chrda) de F. Agbor Bala et Gladys Mbuya de Fida à qui une correspondance a été adressée le 25 août 2020 par le Pr Maurice Kamto. Prenant acte de cela, les organisations sus-évoquées, tout en relevant des préoccupations liées «au timing, au mot d’ordre relatif au départ de M. Paul Biya du pouvoir(étant entendu que la société civile ne se place pas dans la logique de chasser un président du pouvoir) et à la convocation des élections régionales, nous sommes d’accord sur la nécessité de la mise en place de ce Front commun sur les questions pertinentes suivantes», déclarent-ils à l’unanimité.


Article publié le lundi 21 septembre 2020
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