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Ban Ki-moon à Bujumbura : Le diplomate onusien descend dans l’arène

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 : Mardi, 23 Février 2016 07:44


On a voulu l’empêcher de rempiler pour un troisième mandat, le voilà plus que jamais au centre du jeu, bien carré dans le fauteuil présidentiel envers et contre opposition politique, associations de défense des droits de l’homme et partenaires au développement. Faute de n’avoir pu contraindre le président burundais, Pierre N’Kurunziza, à lâcher prise, l’Union africaine et la Communauté internationale en sont aujourd’hui réduites à accepter le fait accompli et de discuter avec le satrape afin de limiter la casse. Autant dire boire le calice de la résignation jusqu’à la lie.



Pouvait-il en être autrement avec ce péril autrement plus grave qui plane au-dessus du pays et que tout le monde redoute par-dessus tout : à savoir le spectre d’un génocide ?


 


 


L’urgence est désormais ailleurs : éviter le syndrome du Rwanda voisin en créant les conditions d’un dialogue inclusif pour éviter que le Burundi sombre dans une guerre civile, qui sait, beaucoup plus grave que celle des années 90.


 


C’est l’objectif principal de Ban Ki-moon arrivé dans l’après-midi d’hier lundi 22 février 2016 à Bujumbura.


 


Dans l’agenda du diplomate onusien des rencontres avec tous les protagonistes : les rares opposants et activistes de la société civile qui n’ont pas quitté le pays avec la chape de plomb qui y règne depuis, des représentants du Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit au Burundi (CNARED), plateforme de l’opposition en exil, le ministre des Affaires étrangères et enfin le président en personne.


 


Le locataire de la maison de verre de Manhattan parviendra-t-il à vaincre les réticences du professeur d’EPS, réfractaire à tout dialogue relatif à son problématique mandat et hostile à toute initiative internationale de sortie de crise ? On se souvient de son niet catégorique au déploiement de quelque cinq mille soldats africains. Même la délégation de haut niveau de chefs d’Etat de l’Union africaine qui devait depuis longtemps se rendre à Bujumbura semble tombée aux oubliettes.


 


Les Burundais n’ont plus que leurs yeux pour se rendre à l’évidence : N’Kurunziza est là, imperturbable, obligeant à composer avec lui.


 


Avec cette crise qui a fait plusieurs centaines de morts et des centaines de milliers de déplacés, on en vient à se demander si l’ex-rebelle, par cynisme, n’a pas opté pour le pire afin de faire passer son maintien au pouvoir comme étant le moindre mal. Car avec ces tueries planifiées à petite échelle, on ne peut qu’en venir à reléguer au second rang la question du troisième mandat litigieux. C’est connu, de deux maux, il faut choisir le moindre.


 


Alors tant qu’à faire la communauté internationale préfère laisser N’Kurunziza consommer sa forfaiture pour conjurer la prophétie d’Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, lequel a récemment tiré la sonnette d’alarme face à l’imminence d’un génocide au Burundi.


 


Alain Saint Robespierre


L'Observateur paalga

Mise à jour le Mardi, 23 Février 2016 07:48  
Article publié le mardi 23 février 2016
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