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Vastes campagnes sécuritaires dans les différents gouvernorats : Rétablir la sécurité et rassurer les Tunisiens | La Presse de Tunisie

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 : L’approche pour faire face à la montée de la criminalité et de la violence ne devra pas reposer uniquement sur son aspect sécuritaire, mais doit inclure les questions sociales et culturelles. Cependant, une action sécuritaire immédiate était nécessaire, pour au moins rassurer l’opinion publique qui commence à céder à la peur. Le crime odieux ayant coûté la vie, récemment, à une jeune fille de 27 ans à Ain Zaghouan, à Tunis, a rouvert le débat autour de la criminalité en Tunisie qui ne cesse, selon l’avis des sociologues, de prendre de l’ampleur au vu des atrocités commises plus souvent.

En effet, ce crime atroce ayant choqué l’opinion publique qui a cédé à la peur d’autant plus que la jeune victime rentrait de son travail avant de rencontrer son triste destin, fait ressurgir un long débat sur ce genre de drames auxquels est exposée la société. Certes, l’approche à même de faire face à ce fléau n’est pas uniquement sécuritaire, mais porte également sur des aspects sociaux et culturels. Cependant une action sécuritaire immédiate était nécessaire, pour au moins rassurer l’opinion publique. Rassurer une population choquée par un tel crime, notamment à l’heure des réseaux sociaux, était effectivement nécessaire, et c’est dans ce cadre que le ministère de l’Intérieur a lancé une large campagne sécuritaire dans tout le territoire et notamment dans le Grand Tunis, où le taux de criminalité est assez élevé vu la densité de la population.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé, lundi dernier, une large campagne sécuritaire nationale dans le cadre de la lutte contre la criminalité et les troubles à l’ordre public, menée par différentes équipes sécuritaires relevant surtout des districts du Grand Tunis. Patrouilles sécuritaires, descentes, contrôle des stations et moyens de transport, arrestations dans les quartiers dits chauds de la capitale, tous les moyens ont été mobilisés pour rétablir la sécurité.

En effet, les patrouilles sécuritaires ont sillonné les différents quartiers  connus par les services de sécurité comme des «points noirs» où de nombreuses arrestations de délinquants et de personnes suspectes ont été effectuées. Cette vaste campagne semblable à une opération coup de poing a ciblé en particulier, les espaces publics, les quartiers résidentiels, les environs des établissements scolaires et universitaires, les stations de transport en commun et les places publiques.

D’après le ministère de l’Intérieur, cette opération a conduit à l’arrestation de 953 personnes recherchées, la saisie de 22 voitures ainsi que 555 motos en situation irrégulière.

Une source auprès du ministère de l’Intérieur a expliqué à notre journal que ces opérations ont été intensifiées, notamment dans les quartiers du Grand Tunis, où plusieurs arrestations d’individus classés potentiellement dangereux pour l’ordre public ont eu lieu. Interrogé s’il s’agit d’une simple campagne sécuritaire en réaction à ce crime odieux commis récemment à Tunis, notre interlocuteur a affirmé que ces campagnes se poursuivront durant la prochaine période d’une manière régulière pour faire face à la criminalité et aux atteintes à l’ordre public et pour instaurer un sentiment de sécurité chez les citoyens.

Flambée de la criminalité ? Le constat est partagé par tous, il est même  source de peur et de panique pour les citoyens qui ne se sentent plus en sécurité dans l’espace public. Le Chef de l’Etat, Kaïs Saïed a lui-même mis en garde contre une « montée inquiétante » du taux de criminalité en Tunisie, appelant à faire face à ce fléau et à appliquer rigoureusement la loi à tous les criminels.

La situation est tellement dangereuse que le Président de la République s’est dit favorable à l’application de la peine de mort pour certains criminels. « Toute personne dont l’implication dans un crime de meurtre a été prouvée doit être punie et condamnée à mort », a-t-il plaidé, ajoutant que le texte est clair à ce propos.

Le Chef du gouvernement et ancien ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi avait rappelé il y a quelques mois qu’un changement de comportement criminel a été noté notamment durant la période de confinement. Il a expliqué dans ce sens que le niveau de criminalité a connu une hausse en Tunisie, mais connaît aussi de nouvelles formes comme notamment la cybercriminalité.

Car, en effet, la criminalité serait en train de prendre de l’ampleur en Tunisie, en chiffres mais aussi en forme, ce qui provoque un sentiment d’inquiétude et d’insécurité généralisé dans la société. Les Tunisiens ne cessent de compter, jour après jour, les multiples meurtres atroces et les crimes odieux et commencent à tirer la sonnette d’alarme concernant la situation sécuritaire dans le pays et notamment l’efficacité de la stratégie adoptée pour lutter contre ce fléau, notamment dans les quartiers dits chauds. Les informations de ces nombreux crimes, et parfois leurs images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, constituent, en effet, une source d’inquiétude pour les Tunisiens, ce qui contribue à l’installation de ce sentiment d’insécurité.

Selon les derniers chiffres, le taux de criminalité en Tunisie est en hausse. Il a augmenté de 13% en 2018, par rapport à l’année 2017.  Ce sont les affaires criminelles en rapport avec le trafic de drogue qui ont connu la plus forte hausse avec 5.748 affaires, soit une augmentation de 26% par rapport à 2017. Les affaires de meurtres sont passées de 333 à 401 en 2018. Les agressions en tous genres ont augmenté de 9%, passant à 46.251 cas. Les affaires de vols se sont établies à 49.601 en 2018 contre 48.825 en 2017.

Une jeune fille a été assassinée, récemment, puis jetée dans un canal à Aïn Zaghouan sur l’autoroute de La Marsa à Tunis. Son assassin a été arrêté par la police quelques heures après que son corps a été retrouvé.  Un crime qui a rouvert le débat sur l’abolition de la peine de mort, mais surtout sur les formes d’insécurité en Tunisie et l’approche à adopter pour combattre un tel fléau.


Article publié le mercredi 30 septembre 2020
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