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NÉCESSITE D’AUDITER LA GESTION FINANCIÈRE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE | L'Autre Fraternité

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 : Véritable forteresse, le ministère de la défense a toujours connu une gestion financière dont le mode de fonctionnement échappe au commun des mortels. Mais progressivement, cette manière de gérer qui permet en réalité à tout Etat de conserver sa souveraineté en matière de la défense nationale a été subtilement transformée en un atout de corruption et de vol systématique. Certes, l’armée béninoise a des problèmes de gestion de ses ressources humaines liée à des conflits de personnes.

Mais ce qui est considéré comme un grand secret commence par se révéler au grand jour et l’on découvre la véritable face cachée de notre armée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’armée béninoise est le lieu des plus gros détournements de fonds. Ces détournements s’opèrent sous plusieurs formes. La plus courante est liée aux détournements des primes des subalternes. Ces derniers n’ayant aucune possibilité de revendiquer, c’est la loi du plus fort qui fait office de loi.

Mais la surprise vient des actes de surfacturations qui constituent un héritage légué ou hérité d’un clan à un autre. De la DSIA  (Direction du Service de l’Intendance des Armées) au Cabinet du ministre de la défense en passant par l’état-major général des armées, ce sont des milliards de nos francs qui sont détournés chaque année. C’est pour cette raison, par exemple, que tous ceux qui ont eu à gérer cette direction ainsi que leurs plus proches collaborateurs sont des hommes hors du commun en matière de fortune. On y dénombre plusieurs milliadaires.



(Général NAGNIMI, actuel chef d’état-major des forces armées)

Comment l’Armée Béninoise fabrique-t-elle des dirigeants délinquants ?

La pratique a duré dans le temps et défie tout entendement. Comment des hommes éduqués dans la discipline stricte peuvent-ils devenir de si gros délinquants ? Cette question intrigue comme elle révèle l’une des tares de notre système de gestion des finances publiques. Sinon comment expliquer que des milliards de francs CFA soient détournés puis dépenser et vu et au su de tout le monde sans la moindre interpellation ?

A l’ère de la Rupture, nombreux sont les Béninois qui attendent de voir si Patrice TALON et son gouvernement vont laisser passer, cette fois-ci, l’opportunité de procéder à un audit rigoureux des fonds dépensés au nom des forces armées béninoises sur les dix, voire quinze dernières années. De l’achat de munitions à la gestion courante des fonds destinés au fonctionnement de la Grande Muette en passant par les diverses organisations du fameux projet dit de Service Militaire d’Intérêt National, de l’argent public a été purement volé. L’achat et l’entretien du matériel roulant sont des nids de corruption de haut voltige.

Au Bénin, la filière qui a beaucoup prospéré ces dernières années est la gestion financière au sein des armées. Et au nom de cette corruption où se mêlent citoyens civils et hauts gradés de nos armées, une grande complicité s’est nouée au sommet de l’Etat. On évoque facilement la notion du secret défense pour mieux piller. Que Patrice TALON puisse vivement comprendre l’urgence de procéder à un audit conséquent afin de mettre un terme à cette plaie.

Par Arthur SETONDJI (www.lautrefraternite.com)

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Article publié le vendredi 15 avril 2016
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