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Cameroun

Cité verte: Les habitants sur le qui-vive

  De nouveaux cas de criminalité ce week-end ont ravivé un sentiment d’insécurité généralisé.  C’était peut-être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Samedi dernier, deux cambrioleurs sont pris par les populations de la Cité-Verte, alors qu’ils procèdent tranquillement, en plein midi, au déménagement d’un véhicule. Selon les témoins, l’opération avait déjà commencé la veille, où les malfrats, en se servant d’un double des clés dont on ignore comment ils se les sont procurées, vident le domicile de P.P., ancien haut fonctionnaire aujourd’hui à la retraite. La victime, que ses voisins disent déficiente mentale depuis quelque temps, vit seule, et est absente du domicile au moment du forfait. C’est une voisine qui, apercevant les cambrioleurs pendant qu’ils chargent les affaires dans un porte tout, donne l’alerte.Le pousseur qui avait été sollicité et qui les aidait naïvement dans leurs desseins, se saisit de l’un d’eux. Les deux autres s’enfuient, mais un quadrillage rapide des riverains permet de mettre la main sur l’un d’eux.




Les deux malfaiteurs appréhendés sont aussitôt conduits au commissariat du 11ème arrondissement, à la Cité-Verte. L’incident, qui aurait pu être simplement enterré dans la chronique des faits divers, a pourtant déclenché un soulèvement des populations face à une insécurité qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes. Moins de trois jours plus tôt, c’est un cadre de l’administration des douanes dont la porte a été sciée par trois individus, qui ont rapidement immobilisé et ligotés les deux pensionnaires de la maison. Des bons de carburant d’une valeur de 300.00 F, de l’argent et plusieurs appareils emportés, l’un des neveux du propriétaire manquant de peu d’être violé par l’un des agresseurs. Sans parler du week-end sombre vécu la semaine d’avant, avec quatre maisons et une dizaine de véhicules cambriolées, plus une femme agressée. Après recoupements, les coups de vols dans le périmètre allant de la montée Diana Bar à l’hôpital de la Cité-Verte, seraient perpétrés à une fréquence de deux ou trois par semaine. Du coup, un comité restreint des résidants a tenu une première réunion samedi soir, pour décider de mesures de ripostes. « Il y avait un comité de vigilance ici, mais de manière opérationnelle il ne fonctionne plus à cause de quelques dysfonctionnements internes et des gens qui ne voulaient plus cotiser », explique Dominique N., résidant. Du coup, les habitants envisagent dès ce début de semaine de rencontrer le commissaire du 11e et le sous-préfet de Yaoundé II, afin de ressusciter cet organe. De leurs côtés, les jeunes du quartier disent se doter bientôt de sifflets, pour pouvoir traquer plus facilement les suspects. D’autres réunions, plus élargies, seront par la suite organisées pour formaliser les différentes solutions examinées.

Cameroon Tribune

 


Article publié le Monday, October 5, 2009