L'information est tombée comme un véritable tremblement de terre et
elle se confirme. L'histoire tumultueuse des recherches pour
l'exploitation de l'uranium de Bakouma n'a pas fini de nous
surprendre et de nous étonner. Areva une société française vient de
racheter pour 2,5 milliards de dollars la société Uramin à capitaux
britanniques, canadiens et sud-africains. Le capital initial de
l'Uramin étant de 1,4 milliards de dollars, l'offre d'Areva était
donc alléchant.
L'installation de la société Uramin à Bakouma pour les recherches et
l'exploitation de l'uranium avait provoqué beaucoup de remous au sein
de la classe politique centrafricaine et singulièrement à l'Assemblée
Nationale où le ministre Sylvain Doutingaï devait faire passer un
projet de loi sur les métaux radio actifs. La virulence des propos de
certains députés avait inquiété la population, mais en fin de compte,
la loi a été votée par les élus de la nation et promulguée par le
Chef de l'Etat. Vers le mois de juillet 2006, la société Uramin
démarrait la phase de recherche. Durant cette première phase, la
société avait déjà embauché plus de 200 personnes et comptait
quintupler ce chiffre pour le porter à plus de 1.000 après
l'installation de l'usine de traitement.
De juillet 2006 à Décembre 2006, Uramin a du débourser près de 6
milliards de Fcfa dont la moitié a été orientée vers des dépenses
diverses en République Centrafricaine.
La société AREVA qui a racheté Uramin n'est pas une inconnue pour les
autorités centrafricaines. Elle descend tout droit des organismes tel
que le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), de la Compagnie
Française des Minerais d'Uranium (CFMU) et de la COGEMA, elle aussi
une compagnie française spécialisée dans les minerais actifs.
Avec cette nouvelle donne, l'uranium de Bakouma n'aura pas fini de
réserver des surprises. La campagne de prospection des substances
radioactives a démarré en 1959 et elle était entreprise par le
Commissariat Français à l'Energie Atomique (CEA) près de la ville de
Bakouma où des anomalies ont été constatées. Des indices prometteurs
d'uranium ont été découverts. En 1963, le Commissariat à l'Energie
atomique s'associa avec la Compagnie française des Minerais d'Uranium
(CFMU). Les recherches ont abouti à l'existence d'un gisement
d'Uranium à Bakouma et à l'existence d'un gisement lignites à Nzako.
Le 29 avril 1969, une société d'économie mixte comprenant l'Etat
centrafricain, le CEA et la CFMU fut créée et prit le nom de URBA
(Compagnie des Mines d'Uranium de Bakouma). En 1971, l'engouement de
la RCA pour l'exploitation de l'Uranium dût s'arrêter. Les
partenaires jugeaient que l'étude de faisabilité avait démontré que
le gisement n'était pas exploitable dans les conditions du marché
existant à cette époque.
Mais le gouvernement centrafricain ne se découragea pas et se mit à
chercher d'autres partenaires dont l'apport technologique et
financier pouvait permettre le développement du gisement. En janvier
1974, la société aluminium Suisse S.A. (Allu-Suisse) accepta l'offre
et de nouvelles études. Dorénavant quatre partenaires sont associés :
l'Etat centrafricain, le CEA, la CFMU et Alusuise. Une convention
régissant les relations entre les quatre partenaires a été signée à
Bangui le 22 février 1975. Cette convention prévoit la création de
deux sociétés, l'une chargée de l'exploitation et l'autre chargée de
la commercialisation de la production. URBA disparut pour faire place
à URCA (société d'Uranium Centrafricain qui fut légalement créée le
11 juin 1975. En 1976, le Commissariat à l'Energie Atomique a
transféré la totalité de ses actions à sa filiale, la Compagnie des
Matières Nucléaires (COGEMA).
Pour la commercialisation, les partenaires de l'URCA ont décidé de
créer une société dénommée « Société Anonyme Interuca S.A. Cette
société devait être chargée de la commercialisation de l'uranium
produit p
Article publié le Friday, June 22, 2007